Economie et Finances > Pour booster les entreprises portées par des femmes : Ecobank Mali lance Ellever 2.0

Pour booster les entreprises portées par des femmes : Ecobank Mali lance Ellever 2.0

dimanche 29 juin 2025, par Assane Koné

« En Afrique, près d’un tiers des PME formalisées sont dirigées par des femmes, et pourtant le déficit de financement genré est estimé à 42 milliards de dollars selon la BAD », l’information a été donnée par Sidiki Traoré, Président du Conseil d’Administration de Ecobank Mali. C’était le 27 juin 2025, lors du lancement officiel de son programme bancaire, dénommé Ellever 2.0, dédié à l’accompagnement des femmes qui veulent avancer.

A la faveur de la cérémonie officielle de lancement du programme Ellever 2.0, la salle de conférence du siège de Ecobank Mali a refusé du monde. Dès les premières heures de la matinée du 27 juin 2025, les entrepreneurs, notamment les femmes entrepreneures du Mali ont pris la salle d’assaut. Le jeu en valait la chandelle : Ecobank Mali y lançait son nouveau programme bancaire dédié à l’accompagnement des femmes qui veulent avancer ; en termes d’entreprise au Mali.

Pour la circonstance, Sidiki Traoré, PCA de Ecobank Mali, avait à ses côtés Souahibou Diaby, représentant du ministère de l’économie et des finances et Mme Hawa Keita Théra, représentante du ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille. Sans oublier Souleymane Touré, Dg de Ecobank Mali.

« Je suis honoré de prendre la parole aujourd’hui à l’occasion du lancement officiel de la phase 2 du programme Ellever par Ecobank Mali. Cet événement est à la fois un moment de bilan, mais aussi un engagement renouvelé pour l’avenir », a indiqué Sidiki Traoré, PCA de Ecobank Mali.

Il a rappelé que c’est en 2000 que Ecobank a lancé le programme Ellever by Ecobank, qui a connu une progression significative. En termes de bilan, il a indiqué qu’au 31 mai 2025, dans le cadre de cette initiative Ecobank a comptabiliser : 959 clientes accompagnées, pour un volume de prêts de plus de 9,7 millions de dollars USD. « Derrière ces chiffres, ce sont des centaines d’histoires de femmes qui ont pu structurer leur activité, franchir un cap, formaliser leur entreprise ou simplement oser entreprendre », a-t-il déclaré. Avant de rappeler que les bénéficiaires sont issues de secteurs variés, comme la transformation, l’ agro - industrielle, les services, la distribution, les marchés publics.

Malgré ce bilan, il a estimé que Ecobank ne pouvait pas s’ arrêter en ci bon chemin, eu égard aux défis persistant. « En Afrique, près d’un tiers des PME formalisées sont dirigées par des femmes, et pourtant le déficit de financement genré est estimé à 42 milliards de dollars selon la BA », a-t-il rappelé.

Dans cette veine, il dira que Ellever 2.0 vient ainsi renforcer leur offre à travers l’extension aux femmes clientes des banques commerciales, de détail et d’investissement. Il dira que ce sera aussi l’occasion de faire des prêts sans garantie, dans la limite approuvée par la filiale. Sans oublier les mécanismes de partage de risque plus solides.

Mais, pour que tout cela soit un succès, il a ajouté qu’un accompagnement non financier élargi est prévu. Selon lui, cet dispositif va partir de la formation technique à l’accompagnement stratégique, en passant par des opportunités concrètes de mentorat, de réseautage et de mise en relation avec les grands donneurs d’ordres.

Et, pour tout cela, il dira que Ellever 2.0 n’est pas qu’un produit, c’est un engagement. « Ellever 2.0, c’est une plateforme de transformation inclusive, pensée pour le long terme », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que leur objectif est d’en faire un outil structurant, capable de modifier les règles du jeu dans l’accès au crédit, et surtout de faire émerger une génération de femmes chefs d’entreprises résilientes, autonomes, et contributrices nettes à l’économie nationale.

Il a adressé ses remerciements les plus sincères à l’ensemble des partenaires institutionnels que sont le Ministère de la de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et le Ministère de l’Économie et des Finances pour leur confiance, leur accompagnement et leur engagement constant en faveur de l’autonomisation économique des femmes.

« Mon message aujourd’hui est simple, mais ferme : Ellever n’est pas une initiative ponctuelle. Ellever est un pilier stratégique de la mission d’Ecobank », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que c’est un pillier qui incarne notre vision d’une banque qui investit dans l’avenir, qui finance l’économie réelle, et qui croit dans la capacité des femmes à transformer durablement nos sociétés. « Rejoignez-nous. Investissez dans cette ambition collective. Et construisons ensemble un avenir où les femmes entrepreneures ne sont plus une exception, mais la norme », a-t-il conclu.

<< Ellever 2.0 par Ecobank, constitue un levier stratégique pour l’autonomisation économique des femmes>>

Au nom de Mme Diarra Djeneba Sanogo, ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, sa représentante Mme Hawa Keita Thera a d’abord rappelé que Le 27 juin 2025 est une date symbolique qui célèbre la Journée internationale des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME). Selon elle , cette journée mondiale, dédiée à l’innovation, à la résilience et à la croissance inclusive, trouve une résonance toute particulière dans notre contexte malien, où les braves et courageuses femmes, qu’elles soient en milieu rural ou urbain, sont non seulement les piliers silencieux, mais aussi le socle puissant et solide de notre tissu économique. << Le lancement officiel du programme Ellever 2.0, initiative au demeurant salutaire et innovante portée par Ecobank, s’inscrit dans cette dynamique de transformation>>, a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter qu’il ne s’agit pas simplement de l’appréhender uniquement sous le prisme d’un programme financier, mais il constitue un levier stratégique pour l’autonomisation économique des femmes. Pour cela, elle a salué Ecobank pour son engagement constant en faveur de l’inclusion financière et de l’entrepreneuriat féminin. << Votre vision, vos actions concrètes et votre partenariat avec les institutions publiques sont des modèles à suivre>>, a-t-elle déclaré.

Elle a ensuite levé le voile sur des chiffres édifiants. Selon elle, le secteur privé contribue à près de 39% du PIB et contribue à la création de près de 60% des emplois au Mali. Malheureusement, elle fera remarquer que plus de 70% des entreprises féminines sont dans l’informel. << Elles représentent des artisans, des professions médicales, mais aussi des professions juridiques>>, a-t-elle regretté.

Et, pour ce qui concerne le secteur rural, Mme Hawa Keita Thera fera remarquer que les femmes contribuent à l’économie agricole à près de 60%, au moment où les entreprises informelles représentent environ 80% des entreprises féminines au Mali. << Plus de 80% des actifs du secteur informel sont constitués de femmes entrepreneures. Les Micro entreprises ont un bas niveau de productivité et d’autres caractéristiques communes. Elles disposent d’un capital modeste, emploient moins de 10 employés peu qualifiés qui travaillent dans des conditions difficiles>>, a-t-elle indiqué.

Pire, elle dira que ces entreprises utilisent une technologie rudimentaire, elles n’ont pas accès au crédit bancaire et ne tiennent aucune comptabilité, et ne sont pas enregistrées auprès des administrations fiscales. << Dans ce secteur, les femmes opèrent dans des branches d’activités diverses : Commerce, restauration, transformation alimentaire, transports et autres métiers comme l’artisanat>>, a-t-elle énuméré. Avant d’inviter à admettre que ces micros entreprises jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté. << D’où la nécessité de mettre l’accent sur la formalisation des Miros, Petites et Moyennes Entreprises féminines (MPME)>>, a-t-elle déclaré.

Malgré leur grande volonté à émerger économiquement, Mme Hawa Keita Thera fera remarquer que les femmes entrepreneures restent confrontées à des obstacles qui sont d’ordre endogène et exogène. << Qu’elles soient urbaines ou rurales, certaines barrières restent communes à toutes les femmes entrepreneures>>, a-t-elle indiqué.

En plus de ces obstacles transversaux, la représentante du ministre en charge de la promotion de la femme a estimé qu’il il existe aussi les spécificités par milieu. Selon elle, ces barrières transversales sont entre autres : la faiblesse du cadre institutionnel d’appui au secteur privé en général et à l’entrepreneuriat féminin en particulier ; l’Accès à l’information ; l’insuffisance d’esprit entrepreneurial chez les femmes ; l’accès au financement ; l ’éducation financière et la culture entrepreneuriale ; le sous-équipement, et la faible représentation dans les sphères décisionnaires.

« C’est pourquoi le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), reste fermement engagé à accompagner toutes les initiatives qui visent à réduire ces inégalités structurelles », a-t-elle souligné. Avant d’ajouter que toute action visant la promotion des intérêts des femmes est en parfaite cohérence avec les orientations stratégiques du département de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille dont l’autonomisation économique constitue l’un des axes d’intervention prioritaires. « Le MPFEF continuera à soutenir les programmes de formation, de financement, et de mentorat, en partenariat avec les acteurs publics et privés, pour que chaque femme malienne puisse transformer son potentiel en réussite tangible », a-t-elle déclaré. Avant de dire merci à Ecobank Mali pour cette belle initiative.

« Nous devons travailler tous… sans relâche pour créer un environnement favorable, à l’épanouissement des femmes… »

Souahibou Diaby, représentant du ministère de l’économie et des finances, a indiqué qu’ aujourd’hui, nous célébrons non seulement les micros, petites et moyennes entreprises, mais aussi les femmes maliennes et africaines qui jouent un rôle crucial, vitale dans notre tissu économique. « Les femmes représentent une force vive et leur contribution est essentielle à notre développement économique et social », a-t-il déclaré. Avant de soutenir que sur la base des données disponibles, il y a lieu de noter que les femmes maliennes continuent de faire face à des défis importants, à l’égard desquels, elles font preuve d’une détermination et d’ une résilience exemplaire. Il a exprimé sa gratitude à Ecobank pour son soutien et son engagement par des initiatives économiques et sociales au Mali, comme le programme Ellever 2.0.

Il a indiqué que le ministre de l’économie et des finances est déterminée à accompagner et à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer notre économie et à promouvoir l’égalité de genre. « Nous devons travailler tous dans ce sens sans relâche pour créer un environnement favorable, à l’épanouissement des femmes qui portent des micros, petites et moyennes entreprises, car leur succès est le succès de notre nation », a-t-il conclu.

Cette série d’interventions a cédé la place à un panel d’échanges sur le thème : « Booster des femmes à travers le programme Ellever 2.0 ». Ce panel a été animée par M. Diallo, Directeur de la banque commerciale ; M. Ibrahim Coulibaly, chef guichet réinsertion socio-économique des enfants en situation difficile et expert chargée de l’autonomisation économique des personnes victimes violences, et également le représentant du FAFE ; et par Mme Cissé Kankou Keita, Directrice générale de Mali Shi. Ce fut une occasion pour mettre l’accent sur les freins à l’entrepreneuriat féminin au Mali.

A la fin du panel, Souleymane Touré, DG de Ecobank Mali, est intervenu pour rassurer les uns et les autres de la volonté de sa banque a contribué au développement socio-économique du Mali. Selon lui, toutes les dispositions seront mises en œuvre pour la réalisation de cet objectif.

Assane Koné


Voir en ligne : Pour booster les entreprises portées par des femmes : Ecobank Mali lance Ellever 2.0

Portfolio

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.