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Pourparlers d’Alger : Des groupes armés boycottent les négociations directes

mercredi 17 septembre 2014, par Assane Koné

A peine entamées, les négociations directes entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord achoppent. Et pour cause, les mouvements armés de la coordination ont claqué la porte, le lundi 15 septembre, pour contester contre la présence dans la salle des représentants de la coordination des mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CMF-PR) qui n’est pas signataire du protocole d’entente signé, le 12 septembre 2014, exigeant le fédéralisme et limitant les participants aux seuls mouvements signataires. Rebelote. Lors des travaux de la seconde journée, hier mardi, les mouvements armés ont boycotté les travaux pour la deuxième fois de suite. De ce fait, les pourparlers piétinent et les groupes armés montrent, une fois encore, leur mauvaise foi dans la recherche d’une paix définitive au nord du Mali.

A Alger, la première journée des négociations directes entre le gouvernement et les mouvements armés du Nord ont commencé le lundi 15 septembre 2014 avec beaucoup d’agitations. En effet, les groupes armés (MNLA, HCUA, MAA dissident et CM-FPR) signataires du protocole d’entente signé en date du 12 septembre 2014 pour exiger que le Mali devienne un Etat fédéral, ont boycotté les travaux sous prétexte que le CMF-PR de Me Aroune Toureh, non signataire dudit protocole, était dans la salle.

Les négociations ont repris, hier mardi, sans les membres de la coordination. Par contre, les mouvements membres de la plateforme (CM-FPR, MAA et CPA) ont participé aux travaux du groupe thématique 1 relatif aux questions politiques et institutionnelles du mardi matin. La plateforme a, aussi, participée, à l’exception de la Coalition du Peuple de l’Azawad(CPA), aux travaux du groupe thématique 3 sur le développement économique, social et culturel. Dans l’après-midi, les travaux ont continué avec le groupe thématique 2 : défense et sécurité et le groupe thématique 4 relatif à la réconciliation, justice et questions humanitaires. Au moment où nous mettions sous presse, des conciliabules étaient en cours pour ramener les dissidents à la table des négociations.

Rappelons que le protocole d’entente dont se réclame, désormais, la coordination des groupes armés (MNLA, HCUA, MAA dissident et CM-FPR) a été signé le 12 septembre 2014. Le document tient en 5 articles. Le plus important et le plus dangereux est le premier article. Il indique que : « Les parties ont convenu d’un statut politique et institutionnel pour l’Azawad à travers un système fédéral à faire reconnaitre par l’Etat malien et la communauté internationale ». Et dans le quatrième article, la communauté limite désormais les mouvements aux signataires du protocole.

En position de force, depuis la nouvelle occupation de Kidal suite à la visite du premier ministre Moussa Mara dans la région, les mouvements armés ont décidé de monter la barre très haute au cours de ces pourparlers d’Alger. A l’image de Soumana Sako, ex-premier ministre du Mali et président de la CNAS-FASO HERE, beaucoup de maliens expriment leurs craintes face aux derniers développements entourant les pourparlers d’Alger. L’ex-premier ministre met en garde l’Etat malien contre toute expérimentation hasardeuse sous la forme d’une soi-disant régionalisation, véritable cheval de Troie pour l’autonomie, voire la sécession d’une partie du Nord alors même que les ressources humaines, techniques et financières font défaut pour une mise en œuvre effective de la décentralisation.

Madiassa Kaba Diakité
(LE REPUBLICAIN)

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