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PROTECTION DES DROITS DES TRAVAILLEURS MIGRANTS : L’AME invite les puissances internationales à ratifier la Convention

lundi 20 décembre 2021, par Assane Koné

« Depuis le 18 décembre 1990, l’Assemblée Générale des Nations Unies, à travers sa résolution 45/158 a adopté le Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Cette Convention considérée comme l’un des instruments fondamentaux de protection des droits des humains, malgré tout n’a été signée et ratifiée par aucun ‘’ grand pays de destinations des migrants’’. Cette dénonciation a été faite par Ousmane Diarra, Président de l’Association Malienne des Expulsés (AME). C’était le 18 décembre 2021, lors de la conférence suivie d’une exposition de photos, à Djélibougou, dans le cadre de la commémoration de la Journée Internationale des migrants.

Depuis 2000, sur décision de l’Assemblée des Nation Unies, le monde entier célèbre le 18 décembre, la Journée Internationale des Migrants. « Cette année, nous avons décidé de placer la célébration de cette journée importante au niveau de notre Association par la dénonciation de la supercherie des grandes puissances internationales, pratiquement tous, pays d’accueil de migrants », a indiqué Ousmane Diarra. Le Président de l’AME n’arrive pas à comprendre le manque de volonté caractérisé des « grands pays de destination des migrants », étant attendu que les pays qui ratifient la Convention s’engagent à défendre l’ensemble des droits humains et les libertés dont jouissent tous les travailleurs migrants en vertu du droit international. En tout cas, les militants de l’AME sont aujourd’hui, plus que jamais convaincus que le refus de signer et de ratifier la Convention Internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles, par leur puissance internationale marque leur volonté à ne pas respecter les droits humains et les libertés dont doivent jouir les travailleurs migrants en vertu du droit international.

Partant du principe que cette journée est l’occasion de dissiper les préjugés et de sensibiliser l’opinion sur la contribution des migrants dans les domaines économique, culturel et social, au profit de leur pays d’origine que de leur pays de destination, Ousmane Diarra a indiqué que son association était en droit de célébrer sa commémoration. Selon lui, cela est d’autant plus important que le Mali a signé cette convention depuis le 5 juin 2003.

Ousmane Diarra a profité de l’occasion, pour rappeler qu’en ces temps de mondialisation et d’interdépendance, la protection des migrants face à la maladie du COVID-19 est plus que jamais d’actualité. Selon lui, cette maladie peut servir de prétexte pour certains gouvernements de revenir sur leurs engagements pris pour la promotion et la protection des droits des migrants. « Le COVID-19 peut également servir de prétexte pour faire recours à des détentions arbitraires des migrants, l’organisation des opérations de retours forcés dans les pays d’origines des migrants mais aussi à la fermeture prolongée des frontières », a-t-il ajouté.

Avant de dire que son association attire l’attention sur cet état de fait, parce qu’en Afrique de l’ouest la migration est perçue comme un facteur de stabilité en raison des contributions importantes qu’elle apporte aux revenus des ménages. « La contribution des migrants est très importante dans l’équilibre socio-économique de plusieurs pays en Afrique de l’Ouest, spécifiquement au Mali », a-t-il indiqué.

Il a regretté le fait que malgré la place importante de la migration au Mali, les migrants maliens sont l’objet d’expulsions, de refoulement et de rapatriements plus ou moins involontaires. « Nombreux sont les migrants maliens qui sont également l’objet de plusieurs violations de leurs droits les plus fondamentaux », a-t-il déclaré.

Ousmane Diarra a aussi dénoncé le fait que certains états membres de l’espace de libre circulation CEDEAO ont élaboré et adopté des dispositifs législatifs et des stratégies de lutte contre la migration ou la migration dite clandestine. Selon lui, cette situation a rendu la libre circulation un peu plus difficile à cause des pratiques illicites comme les tracasseries dans les frontières internes mêmes de la CEDEAO. « Ces états, pourtant membres de la CEDEAO ont mis en place des stratégies d’entraves à la libre circulation même à l’égard des citoyens de la CEDEAO », a-t-il dénoncé. Avant d’indiquer que face à ces enjeux, les organisations de la société civile continuent de se mobiliser afin que les droits fondamentaux des personnes en migration soient respectés conformément aux engagements nationaux, communautaires et internationaux.

« L’AME appelle les états qui n’ont pas encore signé la Convention à procéder dans un bref délai à sa signature et sa ratification en vue d’appliquer les principaux instruments internationaux de protection des droits humains », a-t-il conclu.

Assane Koné


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