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Lutte contre les violences faites aux femmes aux filles : c’est parti pour 16 jours d’activisme

mercredi 2 décembre 2020, par Assane Koné

A l’instar de la communauté internationale, notre pays célèbre chaque année, la campagne de 16 jours d’activisme, contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le thème retenu pour cette année au niveau international est « Orangez le monde : Financer, répondre, prévenir, collecter ! ». Et, pour le niveau national, le thème choisit est : « Investissons dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) pour une participation inclusive au développement ».

La cérémonie de lancement officiel, placée sous la présidence de Mme Bintou Founè Samaké, ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, s’est déroulée le 26 novembre 2020 à la Cité des enfants.

« La violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde. Elle ne connait ni frontières géographiques ni culturelles et se manifeste sous plusieurs formes », a déclaré Mme la ministre. Elle a indiqué qu’à l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois, est victime de violence physique au cours de son existence.

Selon la ministre de la promotion de la femme, dans notre pays, les chiffres concernant les violences basées sur le genre sont alarmants. « Les tendances des incidents de VBG n’ont pas cessé de progresser au fil des années », a-t-elle déclaré.

En effet, selon l’Enquête Démographique et de Santé du Mali (EDSM-VI 2018), au moins 45% des femmes de 15 à 49 ans ont subi des actes de violence physique ou sexuelle. Et, d’ajouter qu’environ la moitié des femmes (soit 49 %) de la même tranche, en union ou en rupture d’union, ont subi des violences émotionnelles, psychologiques, physiques et/ou sexuelles. « Parmi les victimes, 68 % n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé à personne », indique l’enquête. Cette même enquête montre un taux de mariage de 53 % avant l’âge de 18 ans, et un taux de 18 % avant 16 ans, toujours dans la tranche d’âge de 15 à 49 ans.

Parmi les types de VBG rapportés, les cas de violence sexuelle prédominent, suivis des agressions physiques. D’après elle, de juillet à Septembre 2020, le nombre de cas de violences basées sur le genre rapporté s’élève à 2 033 cas dont 23% de viols, 20% d’agressions physiques, 20% de violences psychologiques , 15% d’agressions sexuelles, 12% de dénis de ressources et 10% de mariages précoces.

Mme Bintou Founè Samké a souligné que la prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre sous toutes ses formes, les pratiques néfastes, ainsi que la promotion de l’accès à la Santé de la reproduction, ont toujours été un sujet de préoccupation majeure pour son Département.

« Nous sommes convaincus que l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes passent nécessairement par l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles, des pratiques néfastes à leur santé ainsi que le renforcement des capacités et l’accompagnement de qualité des victimes », a-t-elle déclaré. Avant de marquer son engagement et celui de son département, à tout mettre en œuvre pour la réalisation de l’ODD5 : ‘’parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles’’.

Selon Mme le Ministre, le Mali à travers le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, manifeste sa volonté d’honorer ses engagements, par l’adoption de la Politique National Genre, la création du programme National pour l’abandon des Violences Basées sur le Genre, la création des services de prise en charge des VBG, et le lancement du programme Initiative Spotlight soutenu par les Nations Unies, et l’Union Européenne.

Pour prévenir et apporter des réponses adéquates, à toutes les formes de violences basées sur le Genre, « nous devons susciter, une plus grande prise de conscience des acteurs de la lutte contre les violences, des populations, des leaders religieux, des leaders communautaires et des leaders d’opinion », a-t-elle conseillé.

C’est pourquoi, les activités porteront sur l’information et la sensibilisation des communautés, des scolaires et des universitaires sur l’ampleur et les conséquences des violences faites aux femmes et aux filles, l’incitation des survivantes et des communautés à dénoncer immédiatement les auteurs de violences , la formation et le plaidoyer à l’endroit des décideurs en faveur de l’adoption d’une loi sur les violences faites aux femmes et aux filles.

Bintou COULIBALY


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