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Lutte contre la malnutrition au Mali : Des acteurs maliens de la lutte à la maitrise de l’outil IPC Malnutrition aiguë

jeudi 3 octobre 2024, par Assane Koné

En vue d’une meilleure analyse de la situation nutritionnelle afin de mieux aider à orienter les interventions nutritionnelles et aussi d’enrichir les analyses du Cadre Harmonisé sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour une meilleure prise en compte de la nutrition, la Sous-Direction de la Nutrition, a organisé du 24 septembre au 4 octobre 2024, un atelier de formation et d’analyse de la sévérité de la malnutrition aigüe à travers l’outil intégré de classification (IPC malnutrition aigüe) pour l’année 2024.

Cet atelier vise à appliquer les outils d’IPC MA et les procédures. Pour cela, il va permettre de développer la capacité régionale pour l’analyse d’IPC MA pour installer une expertise individuelle des agences membre de la Task Force nutrition pour l’analyse IPC MA. Très pratique, l’atelier a été mis a profit pour classifier les niveaux actuels et projetés de malnutrition aiguë. Il devrait aussi permettre d’identifier les facteurs contributifs clés à la malnutrition aiguë, avec un accent particulier sur les régions avec les niveaux extrêmement critiques de malnutrition aiguë et/ou insécurité de nourriture aiguë. Enfin, en plus de documenter le feed back et les leçons apprises pendant l’exercice, l’atelier donnera une bonne occasion pour informer les décideurs des résultats des analyses pour la prise de décisions.

Organisé par la Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique à travers la Sous-Direction de la Nutrition en collaboration avec le SAP et le Cluster Nutrition avec l’appui technique de l’IPC-GSU et l’appui financier de l’UNICEF, l’atelier se déroulera en deux phases consécutives : une phase de formation et une autre phase consacrée à l’analyse. La phase de formation a permis de renforcer les capacités des experts nationaux sur l’outil IPC. Quant à la phase d’analyses, elle a permis essentiellement de classifier les niveaux actuels et projetés de sévérité de la malnutrition aiguë et aussi d’identifier les facteurs contributifs clés à la malnutrition aiguë. L’approche méthodologique a été principalement axée sur les exposés d’orientations, les travaux de groupes, les restitutions en plénière et les échanges d’expérience. Et, au regard de la pertinence de l’exercice, l’atelier a ciblé l’ensemble des intervenants dans le domaine de la nutrition au Mali, notamment des représentants au niveau national et les points focaux au niveau des régions. Les représentants des ONG et les agences du système des Nations Unies ainsi que les experts techniques de l’IPC-GSU.

« La Classification de Phase de Sécurité alimentaire Intégrée (IPC) est une initiative multipartenaire globale d’informer la politique et les programmes sur la sécurité alimentaire et la nutrition », a indiqué Dr Kalifa Keita, Directeur général adjoint de la santé du Mali. Pour la circonstance, il était accompagné par Sylvestre Tapsoba, Manager Nutrition à l’UNICEF.

Selon le Directeur général adjoint, cette initiative vise à contribuer globalement à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Il a rappelé qu’en se focalisant initialement sur l’analyse et les classifications d’insécurité alimentaire aiguë et chronique, le Comité technique de l’IPC a élaboré récemment un outil de classification pour la malnutrition aigüe. « L’IPC Malnutrition Aiguë (IPGAMN) a été développé sous le leadership technique de plusieurs agences constituées en groupe de travail de la nutrition (NWG) impliquant les partenaires internationaux de la nutrition, la sécurité alimentaire et les experts de santé », a-t-il révélé. Avant de préciser qu’après 2 ans d’essai pilote et de révisions impliquant 8 pays de différentes régions, l’outil IPC AMN a été finalisé en décembre 2015 et approuvé par le Comité de Pilotage (CP) de l’IPC en juin 2016 pour son utilisation.

Selon lui, cet exercice de l’IPC nutrition au Mali sera conjointement organisé par la Sous- Direction Nutrition, la cellule nutrition du Système d’alerte Précoce du Mali et le Cluster nutrition au Mali. « Ils organisent ainsi sa cinquième Edition après celles de 2018.2021, 2022 et 2023 », a-t-il rappelé.

Compléter l’analyse de l’insécurité alimentaire aiguë avec le Cadre Harmonisé en identifiant des facteurs non alimentaires

Il a indiqué que l’IPC MA se propose de faire une classification spatiale basée sur la prévalence de la malnutrition aigüe globale actuelle et projetée chez les enfants 6-59 mois d’âge sur une échelle donnée. « Il a pour but de classer les zones en fonction de l’urgence nutritionnelle, d’identifier les causes de la malnutrition aiguë et faire des potentielles recommandations/actions pour réduire la malnutrition aiguë », a-t-il précisé. Avant d’ajouter que cet outil a pour vocation de compléter l’analyse de l’insécurité alimentaire aiguë avec le Cadre Harmonisé en identifiant des facteurs non alimentaires qui peuvent contribuer à la malnutrition aiguë, qui ne sont pas assez analysés et pris en compte dans l’analyse de l’insécurité alimentaire aiguë du Cadre Harmonisé (CH).

Le Directeur général adjoint de la Santé a rappelé que l’échelle d’IPC MA a été développée sur les mêmes principes de l’IPC et les approches. « Il partage les quatre fonctions de base du CH de de l’IPC, qui sont (1) Consensus Technique. (2) Classification de la sévérité et Facteurs Sous-jacents. (3) Communication pour l’Action et (4) Assurance de la qualité », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que les outils et les procédures qui ont été développées pour classifier la malnutrition aiguë suivent la même approche et la même structure que ceux développés pour classifier l’insécurité alimentaire aiguë.

Il a déclaré que la malnutrition aiguë est un problème de santé publique au Mali. « Les enquêtes de nutrition ont montré systématiquement des taux élevés de malnutrition aiguë à travers plusieurs régions dans le pays et cela depuis plusieurs années », a-t-il déclaré. Selon lui, c’est ce qui justifie l’exercice IPC MA afin de mieux comprendre les causes probables de la malnutrition aiguë dans certaines régions pour que des interventions appropriées soient conçues et exécutées afin de réduire les taux de la malnutrition aiguë. « Spécifiquement, l’utilité et la valeur ajoutée de l’IPC MA au Mali et aussi dans la région de l’Afrique de l’Ouest peuvent aussi être évaluées lors de cet exercice », a-t-il déclaré.

Assane Koné


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