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Lutte contre la corruption au Mali : Les députés et la société civile se concertent pour prendre le taureau par les cornes

lundi 15 juin 2015, par Assane Koné

A l’instar de plusieurs Etats dans le monde, la corruption est une réalité au Mali. Chaque année, le Bureau du vérificateur général ne rate pas l’occasion de mettre en exergue des milliards de francs CFA qui prennent d’autres chemins que celui du développement. Dans le soucis de minimiser le fléau au Mali, le Réseau des parlementaires maliens contre la corruption, en partenariat avec le National Democratic Institute (NDI) et avec un appui financier de l’USAID, a organisé le 6 juin 2015, un Forum entre les députés et les organisations de la société civile.

« Ce forum vise à renforcer les liens entre l’Assemblée nationale et les organisations de la société civile, en les amenant à avoir une compréhension commune et partagée sur les questions prioritaires pour le pays. Dans le cas d’espèces, notre forum porte sur la lutte contre la corruption au Mali », a indiqué Zoumana N’tji Doumbia, Président du Réseau des parlementaires maliens contre la corruption.

Selon lui, la corruption est un phénomène en constante progression dans notre pays. Il dira qu’elle a atteint des proportions inquiétantes et si rien n’était fait dans l’urgence, il faut craindre que cela n’annihile tous les efforts fournis au quotidien par l’Eta et les partenaire au développement pour aider le Mali à faire face aux services sociaux de base.

Pour sa part, Dr Badié Hima, Directeur Résident du NDI au Mali, a indiqué que la corruption est un fléau qui n’épargne personne. « Ses effets néfastes se font sentir surtout sur les couches les plus pauvres de la population », a-t-il déclaré. Avant d’estimer que la corruption est aussi synonyme de détérioration de l’Etat de droit, parce qu’elle alimente la criminalité, en particulier le crime organisé. « Elle-même est un crime organisé parce que ayant pour effet de remplacer l’intérêt public par l’intérêt personnel », a-t-il rappelé.

Face à un tel fléau, Dr Badié Hima a estimé que l’intérêt d’un tel forum réside dans le fait qu’il crée un cadre où élus de la nation et organisations de la société civile pourront réfléchir sur des stratégies à mettre en place pour minimiser la pratique de la corruption au Mali.

En sa qualité de structure qui a appuyé financièrement l’organisation de ce forum, l’USAID était représenté par Eric Pacific. Directeur du Bureau paix, démocratie et gouvernance de l’USAID, Eric Pacific a rappelé que la transparence et la lutte contre la corruption sont non seulement une priorité pour l’ambassade américaine et l’USAID, mais également une valeur Américaine.

Pour cela, il a annoncé que le Bureau paix, démocratie et gouvernance a décidé d’investir 50 millions de dollars US au cours des 5 prochaines années dans des programmes qui permettront d’accroître la reddition de comptes publiques au Mali. « Entre maintenant et le printemps prochain, nous allons lancer 4 nouveaux programmes liés à la gouvernance », a-t-il déclaré. Et d’annoncer qu’avant la fin de l’année, l’USAID va lancer un programme de réforme du secteur de la justice et un autre programme qui prendra en charge la décentralisation fiscale. « Au début de 2016, nous prévoyons de lancer un programme de responsabilisation de la société civile et un programme d’atténuation des conflits », a-t-il déclaré. Il dira que l’Assemblée nationale sera une pièce maîtresse de cette nouvelle stratégie.

Pour sa part, Mamadou Tounkara, Premier vice-président de l’Assemblée nationale, a posé la problématique de savoir si un pays comme le Mali, confronté à des problèmes de mobilisation des ressources pour son développement, peut et doit continuer de souffrir de voir la corruption gangrener tout les systèmes. Après avoir rappelé les milliards qui ont pris d’autres chemins que celui du trésor public, il a estimé que le moment est arrivé de faire quelque chose pour mettre fin au fléau.

Après cette cérémonie d’ouverture, les députés et les responsables des organisations de la société civile ont pu suivre une série de communication. Le 1er panel placé sous la responsabilité de Zoumana N’tji Doumbia, Président du Réseau malien des parlementaires contre la corruption, a porté sur deux thèmes. Le premier, présenté par la Commission de mise en œuvre des recommandations des Etats généraux, était relatif a « Etats généraux sur la corruption : présentation des résultats et point de mise en œuvre des recommandations. Et, second, présenté par le Bureau du Vérificateur général, a porté sur la présentation de la synthèse des rapports 2013 et 2014 du Bureau du vérificateur général.

Le deuxième panel, placé sous la responsabilité de Dr Badié Hima, Directeur Résident du NDI au Mali, aussi enregistré deux communications. La Première présentée par la Coalition malienne Publiez-ce-Que-Vous-Payez (PCQVP-Mali), a traité du sujet de la transparence dans la gestion budgétaire et des industries extractives au Mali. La seconde, présentée par le Président du Réseau des parlementaires contre la corruption, a porté sur la présentation du plan d’actions du Réseau.

Assane Koné

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