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La Crise de la dette grecque : La CAD-Mali dit non à la dette odieuse et illégitime

jeudi 23 juillet 2015, par Assane Koné

Le jeudi 23 juillet 2015, le Musée national de Bamako, sur initiative de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD- Mali), a abrité un espace thé politique sur le thème de « la Crise de la Dette Grecque, quel Enseignement pour les Pays du Sud ? ».

Dans l’objectif général d’inviter les autorités maliennes à une réflexion approfondie sur les conditionnalités des dettes extérieures et de façon particulière d’informer les citoyens maliens sur l’historique de la crise actuelle que vit la Grèce, la CAD-Mali a organisé le 23 juillet 2015 un espace thé politique. Cet espace avait aussi pour but de donner la position de la CAD-Mali sur ladite crise et de proposer des alternatives de sortie du cycle infernal de la dette malienne.

La Coalition à travers le secrétaire permanent du CADTM/ Afrique, Broulaye Bakayoko, principal conférencier, a réaffirmé sa solidarité totale avec le peuple grec pour se libérer de la tyrannie des créanciers et a donné son soutien au travail de la commission. Avant de lancer un appel à tous les mouvements et organisations de lutte dans le monde pour soutenir le combat Grec.

Par ailleurs, la CAD-Mali a déclaré son soutien à toutes les formes de solidarité avec le peuple grec pour pousser l’actuel gouvernement à annoncer la suspension du paiement de la dette et l’annulation des parties illégitimes, illégales, insoutenables et odieuses selon les résultats de l’audit. « C’est la voie pour sortir la Grèce de la crise et pour le peuple de se libérer de la dictature de la dette », a-t-il déclaré. Avant de s’interroger : Quel enseignement pour les pays du sud ?

En guise de réponse à cette question, il dira que la CAD- Mali invite et demande aux gouvernements africains la suspension du paiement du service de la dette, le gel des intérêts et à exercer leur totale indépendance sur leurs ressources naturelles pour la création des richesses et des emplois.

Pour cela la CAD-Mali exige aux gouvernements des pays du sud l’implication des citoyens dans le processus d’endettement, notamment la sélection des projets de prêts et l’audit de la dette, spécifiquement celle du Mali pour annuler ses parties illégitimes, illégales, odieuses et insoutenables.

Aux dirigeants du nord, la CAD-Mali demande la levée du secret bancaire dans les paradis fiscaux pour le rapatriement des fonds volés de l’Afrique.

Retenons que la dette des pays du sud de 1970 à 2011 s’élève à 7868 milliards de dollars dont 4068 milliards de dollars remboursés.

En ce qui concerne la Grèce, le conférencier dira qu’elle est devenue un des pays les plus endettés dans le monde, avec une dette publique de 322 milliards d’euros, soit 177% de son PIB.

Selon lui, cette situation s’illustre par l’évolution de la dette publique entre 1981 et 2009. Il précisera les étapes de cet endettement :
  La 1re phase 1981-1993 : après l’entrée de la Grèce dans l’Union européenne en 1981, on observe une forte augmentation de la dette publique, qui passe de 25% à 91% du PIB ;
  La 2e phase 1993-2007 : quasi- stabilisation de la dette, de 91% à 103% du PIB. Pendant cette période, en 2001, la Grèce entre dans la zone euro avec une dette de 100% du PIB et un déficit proche de 3% qui sera contesté en 2004 ;
  La 3e phase 2007-2009 : forte hausse de 103% à 113% et, après une révision statistique contestée, à 127% du PIB, la dette s’élevant alors à environ 300 milliards d’euros.

Le conférencier dira que la Grèce a été soumise à des conditionnalités exceptionnelles et injustes par les créanciers. « La Troïka veille chaque trois mois sur le suivi des mesures d’austérité. Ce trio (FMI, Banque Centrale Européenne, Etats membres de la Zone Euro) s’est permis de modifier les lois de ce pays, d’imposer la réduction de 25% des salaires des travailleurs de plus de 25 ans et de 32% pour les salariés de moins de 25 ans », a-t-il déclaré.

Selon lui, la Troïka a obtenu des anciens gouvernements la baisse de 40% des pensions de retraite, les 13e et 14e mois dans le secteur privé et public ont été supprimés, des hôpitaux fermés, la TVA a été augmentée de 13 à 23% (soit 10%) sur la grande partie des produits etc…

Il a rappelé que pour gérer la problématique de la crise, le nouveau parlement grec élu le 25 janvier 2015 a créée le 4 avril 2015 la commission pour la vérité sur la dette publique pour réaliser un audit global de la dette grecque en mettant l’accent sur 2000 à 2014, période pendant la quelle la crise a beaucoup évolué. « Cela a été fait avec le concours du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que le 18 avril, ce comité a présenté son rapport d’audit publiquement. Selon le conférencier, il ressort de ce rapport que tous les prêts accordés à la Grèce sont des prêts illégitimes, illégaux, odieux et insoutenables. Il dira que la Grèce ne doit pas rembourser cette dette par ce que elle n’a pas été contractée dans l’intérêt des citoyens, mais plutôt pour sauver les banques privées qui étaient en crise.

Soussaba

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