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Journée internationale des migrants : L’AME réitère son engagement à défendre les intérêts des migrants

mardi 20 décembre 2016, par Assane Koné

Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des migrants, l’association des maliens expulsés (AME) a organisé une conférence de presse, le 17 décembre 2016. L’objectif était d’expliquer à l’opinion publique nationale et internationale la situation difficile que vivent les travailleurs migrants dans les pays de transit, d’accueil et aussi les relations des autorités maliennes avec l’UE en matière de migration.

La rencontre a enregistré la présence du président de l’AME, Ousmane Diarra, Mamadou Konaté, expert et conseiller juridique de l’AME. Ainsi que d’autres membres de l’association.

La journée internationale des migrants (JIM) célébrée le 18 décembre de chaque année par les différents acteurs de la migration est un moyen symbolique d’avoir une pensée pour toutes les victimes des politiques et mesures discriminatoire prises par des Etats à l’encontre des migrants dans le monde. La célébration de cette journée permet également de développer des actions de solidarité avec les migrants en détresse.

Une initiative des Nations unies qui a été prise depuis 1990. Selon le président de l’AME, le 18 décembre a enregistré une déclaration des Nations unies pour que les décideurs du monde puissent prendre en compte les droits fondamentales de touts les migrants. Mais le problème est qu’aucun pays européen n’a signé ou ratifié la convention des Nations unis qui porte sur les droits des travailleurs migrants et leur famille. « C’est une occasion permettant d’insister pour que les pays de l’Europe puissent signer la convention du 18 décembre », a déclaré le président de l’AME.

La convention des droits des travailleurs migrants et leur famille a été signée par le Mali et ses voisins, comme l’Algérie. Mais Diarra a estimé l’Algérie et les pays méditerranéens ne se font pas prier pour violer les droits des travailleurs migrants, en signant des conventions bilatérales avec l’union Européenne.

Les pays méditerranéens comme, a souligné le présent de l’AME, jouent le rôle de gendarme pour faciliter l’arrestation des migrants. Il a cité le cas de Lybie et de l’Italie.

« En tant que défenseur des migrants, nous croyons aujourd’hui que l’Algérie est devenue un bon élève de l’Union européen et s’est mise à respecter la convention de la valette qui lui impose d’expulser les non Algériens qui se trouvent sur son territoire », a-t-il déclaré.

« La contribution des migrants au développement socioéconomique du pays est plus importante que n’importe quelle autre aide y compris l’aide publique au développement, d’où la nécessité absolue de protéger nos ressortissants partout où ils se trouvent dans le monde », a rappelé le président de l’AME.

Mamadou Konaté, expert et conseiller juridique de l’AME, a fait savoir qu’en Europe, il y a une grande distinction de ce qu’ils appellent migrants économiques, c’est à dire migrants subsahariens et migrants demandeurs d’asile.

« La signature de l’accord n’est pas aussi importante qu’il y parait, par ce que cela permettrait certainement à l’Europe d’expulser tous ceux qu’elle ne veut pas accueillir sur son sol », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’il a un aspect très important qui dépasse largement le seul cadre de la réadmission.

Le piège pour les organisations de la société civile dira le conseiller de l’AME, serait de se focaliser uniquement sur la non signature d’accord de réadmission. Il ajoutera que les autorités maliennes pourront toujours affirmer qu’ils n’ont jamais signé un accord de réadmission, mais pour autant l’expulsion, le tri, le retour forcé ou planifié des migrants se feront à travers d’autres types d’accords que les pays africains vont signer individuellement avec UE.

Pour l’AME, l’inquiétude ne se situe plus au niveau de la signature ou pas d’un accord de réadmission, mais plutôt d’une coopération globale en matière migratoire, où il est clairement signalé que le retour des migrants par différents autres moyens : le cas très emblématique du laissez-passer européen qu’on peut appeler ‘’document européen unique de retour’’. Ce document qui n’a aucune base juridique est déjà mis en application par certains pays européens comme la France et la Suède. Ensuite des missions d’identification qui vont êtres menées par des officiels des pays tiers ‘’partenaires’’ dans plusieurs Etats membres de l’UE.

Au nom de l’AME, Mamadou Konaté a fait des recommandations à l’Etat Malien de défendre et de préserver les droits et les intérêts des migrants maliens partout dans le monde, de ne signer aucun accord qui favoriserait l’expulsion, le retour forcé déguisé en retour volontaire des migrants maliens. Il a aussi demandé à l’union européenne d’éviter de mettre la pression sur les autorités africaines en général et maliennes en particulier en conditionnant l’aide publique au développement. Mieux, il leur a demandé d’arrêter la catégorisation des migrations (économiques et réfugiés) et la stigmatisation des migrants africains. A certains Etats africains comme l’Algérie, la Mauritanie, le Gabon et la Guinée Équatoriale, l’AME a demandé d’arrêter la violation des droits fondamentaux des ressortissants maliens vivants sur leur territoire.

Pour sa part Mme Doumbia Souadou a donné quelques chiffres des migrants expulsés que l’AME a enregistré au cours de l’année 2016. Selon elle, se sont 627 migrants Maliens qui ont été expulsés d’Algérie. Elle dira que 50 migrants en Guinée Équatoriale au cours du 2e semestre, au Niger 29, dont 15 guinées, 12 Maliens et 2 Sénégalais, en Mauritanie, 15 migrants dont un ressortissant de l’Angola, en Libye 45 au cours du 2e semestre, pour la France, 5 entre juillet à décembre 2016, Suède une personne, en Allemagne, 7 migrants Maliens.

Pour conclure Mme Doumbia a lancé un message à l’endroit du gouvernement malien que l’argent qu’utilise l’Europe pour l’expulsion soit investit dans les pays pour plus d’emplois.

Bintou COULIBALY (stagiaire)


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