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Immigration irrégulière : Le ministre des maliens de l’extérieur tire sur la sonnette d’alarme

mardi 5 août 2014, par Assane Koné

Le ministre des maliens de l’extérieur, le Dr Abdourhamane Sylla a tenu, le 05 août 2014 au sein de son département, une conférence de presse pour informer l’opinion sur les risques liés à l’immigration irrégulière. Selon le ministre, de nombreux migrants maliens sont détenus dans les prisons des pays de destination ou de transit. Ainsi, ils sont 225 migrants à croupir dans les geôles libyennes et 11 migrants emprisonnés au Sénégal.

C’est un secret polichinelle, le Mali est un pays de vieille tradition migratoire. Et selon le Ravec, le nombre des maliens à l’extérieur est estimé à environ quatre millions soit au moins 30 % de la population malienne. Les raisons de l’émigration des maliens, le plus souvent irrégulière, sont multiples : l’enclavement du pays, l’insécurité environnementale et alimentaire, une faible productivité des ressources naturelles, insuffisance d’opportunités d’emplois, taux élevé de chômage des jeunes diplômés…Bien qu’il est aujourd’hui difficile de disposer de statistiques fiables sur les flux d’émigration, selon les statiques, de 2002 à 2010 au total 54719 migrants maliens ont été reconduit. Le ministre des maliens de l’extérieur a indiqué, lors de sa rencontre avec la presse, que pour l’année 2014, à la date du 31 juillet, 2101 maliens ont été rapatriés par le gouvernement malien dont 1891 de la Centrafrique, et le reste des pays comme la Lybie, l’Espagne, le Congo Brazzaville et le Gabon. Avant d’ajouter que de nombreux migrants sont détenus dans les prisons des pays de destination ou de transit dont 225 en Libye, 11 au Sénégal. Pour juguler cette situation, le Dr Abrouhmane Sylla expliquera que son ministère, en collaboration avec d’autres départements chargés des questions migratoires, a porté assistance à nos compatriotes en détresse par la mobilisation de gros moyens logistiques, d’assistance psycho-sociale ou sanitaire. « Le ministère a mis en place un programme de réinsertion socio-économique à travers la délégation des maliens de l’extérieur (DGME) et le centre d’information et de gestion des migrations(CIGEM) en faveur des membres des associations des migrants », a déclaré le ministre. Et malgré tous ces efforts, ajoutera Abrouhmane Sylla, il y a régulièrement de véritables drames humains sur les routes migratoires irrégulières au cours desquels de nombreux maliens perdent la vie. « Contre toute attente, nos compatriotes migrants quand ils réussissent leur dangereux périple, se retrouvent à survivre dans des conditions précaires dégradantes et dépourvues de toute humanité sans possibilité de retour digne au pays comme c’est le cas en Italie », a-t-il dit. Selon lui, le constat le plus alarmant et le plus révoltant concerne la migration irrégulière des enfants mineurs par les parcours habituels en dépit des dangers, en violation flagrante de tous les textes qui régissent l’humanité. Il ressort, aussi, des propos du ministre que 344 migrants maliens vivant en Bangui sont sur le point d’être rapatrié au Mali par le ministère. Concernant le naufrage de l’embarcation, transportant des jeunes de Sélinkegny et de Bafoulabé, près des côtes libyennes, le ministre a indiqué que le drame s’est produit le 28 juillet. « Le drame a lieu le 28 juillet. C’est un navire qui est parti sûrement entre le 14 et le 17 juillet », a-t-il souligné. Avant d’exposer qu’il y avait 87 maliens à bord de l’embarcation et il n’y a eu qu’un seul survivant. Par ailleurs, le Dr Abdrouhmane Sylla a annoncé qu’une politique nationale migratoire est déjà sur la table du gouvernement.

Madiassa Kaba Diakité
(LE REPUBLICAIN)

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