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Gestion du Mali : L’écrivain Doumbi-Fakoly écrit à IBK

lundi 25 juillet 2016, par Assane Koné

« Vous gagnerez à vous méfier, ici et maintenant, de collaborateurs qui semblent avoir peur même de votre ombre ; qui n’osent pas vous dire la vérité en face et/ou publiquement, qui n’ont pas le courage de quitter avec fracas, le commandement du navire « Mali » que vous êtes entrain de conduire tout droit, sur des récifs destructeurs qui vont le morceler en mille morceaux ». C’est en substance l’un des conseils que l’écrivain Doumbi-FaKoly donne au Président IBK dans lettre ouverte qui lui est adressée. Lisez la lettre ouverte intitulé : « Jusques à quand…. »

Lettre ouverte au Président Ibrahima Bubacar Keta

Jusques à quand….

Monsieur le Président,

Jusques à quand, par votre flagrante allégeance à la France, continuerez-vous de renforcer la conviction générale que vous avez d’autres priorités que le service du Mali ?

Jusques à quand, votre obéissance souveraineticide à son interdiction criminelle de doter les forces de Défenses d’armes et d’équipement indispensables à l’accomplissement de leur mission continuera-t-elle de faire du Mali « un gros gibier sur lequel n’importe qui peut prétendre prélever le morceau de son choix » particulièrement sur des motivations imbécilement négrophobes ?

Jusques à quand, en votre qualité de chef Suprême des armées, continuerez-vous, en toute connaissance de cause, à envoyer nos filles et nos fils, nos sœurs et nos frères, nos voisins et nos amis, à l’abattoir face à des ennemis qui ne rencontrent aucun obstacle pour s’approvisionner en armement de leur choix et de qualité ?

Jusques à quand, continuerez-vous à tenir la comptabilité macabre de nos morts qui s’entassent, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, de Nampala à Gao, de Kidal à Tombuctu et d’ailleurs, sur le plateau de ce qui est perçu comme une indifférence coupable de votre part ?

Jusques à quand, penserez-vous que vos larmes, d’hier seulement, spontanées ou provoquées, mais à l’évidence tardives, après celles versées pour d’autres, en d’autres circonstances, plusieurs mois plutôt, vous vaudront une reconnaissance quelconque des parents des défuntes et des défunts ; de notre peuple ?

Jusques à quand continuerez-vous à assister, dans la tranquillité de vos sommes et de vos sommeils, au sacrifice multiple de notre jeunesse : éducation bâclée dans une école sinistrée, chômage endémique, délinquance, banditisme, prostitution induits par l’absence de perspectives d’avenir meilleur ?

Jusques à quand continuerez-vous à priver nos hôpitaux et nos dispensaires des moyens financiers colossaux que vous affectez aux dépenses somptuaires de rénovation de votre bureau et de votre domicile privé ?

Jusques à quand continuerez-vous de globe-trotter pour des intérêts peu évidents pour le Mali et s’apparentant plutôt à des voyages de villégiatures, là ou un Ministre peut vous représenter ?

Jusques à quand, continuerez-vous de considérer comme « pays amis » l’autoproclamée communauté internationale, un groupuscule d’États prédateurs dont l’objectif, connu de tous et de vous-même, est de construire le bien être social de leurs peuples sur les malheurs des États poltrons ?

Jusques à quand, continuerez-vous d’espérer inutilement la « compréhension » de ces « pays amis » sur la nécessité de doter nos Forces de Défense alors que d’autres, hors de ce cercle, comme La Russie et la Chine, notamment, sont prêts à le faire ?

Monsieur le Président,

N’ayez pas la faiblesse de croire que votre façon de diriger ce pays, qui ne convient qu’à vos thuriféraires et vos louangeurs, dont les attitudes et comportements hautement intéressés sur-dimensionnent votre égo, vous mettra à l’abri de toute véritable épreuve à votre pouvoir personnel.

N’ayez pas la faiblesse de croire à l’irréversibilité d’une lobotomisation et de l’apathie apparentes du peuple, qui, tel un volcan en phase d’ébullition, finira irrémédiablement, tôt ou tard, peut-être beaucoup plus tôt, par exploser, emportant tout sur son passage.

Souvenez-vous des ridicules Maréchaux Bokassa et Mobutu, du pantin franco-burkinabé Blaise Compaoré, du briseur d’espoirs et autocrate Musa Traoré, de votre prédécesseur le Général insignifiant Amadu Tumani Turé.

N’ayez pas la faiblesse de croire que vous pourrez compter sur d’éventuels alliés :

  Aucun contingent de marabouts et de somas, pas même Dieu, quelles que soient ses déclinaisons, y compris celle de Subhana Wa Talla, n’aura les ressources nécessaires pour endiguer ses laves salvatrices.
  Quand vos gardes du corps et autres commandos, à la gâchette facile pour la répression, finiront d’être interpellés par les cadavres qui s’entassent pour votre seule protection, ils vous abandonneront pour renouer avec leur vraie mission qui est le service du peuple.
  Quant à la France, dès qu’elle aura constaté votre discrédit consommé, elle sera la première à vous lâcher, ayant déjà, sous la main, une liste de vos remplaçants potentiels.
  Ces fusibles sont légion dans une opposition peu crédible, frileuse et inaudible, dont quantité de leaders attendent impatiemment de vous succéder, au premier claquement de doigts de la France et de l’autoproclamée communauté internationale.

Monsieur le Président,

Vous gagnerez à vous méfier, ici et maintenant, de collaborateurs qui ne sont pas de la trempe de votre premier Premier Ministre Umar Tatam Ly, de votre éphémère Ministre de la Défense, le Colonel-Major Bah Ndao, de votre dernier d’État Major, Mahamane Turé qui vous ont lâchés, leur sens de l’honneur étant incompatible avec des missions indignes.

Vous gagnerez à vous méfier, ici et maintenant, de collaborateurs qui semblent avoir peur même de votre ombre ; qui n’osent pas vous dire la vérité en face et/ou publiquement, qui n’ont pas le courage de quitter avec fracas, le commandement du navire « Mali » que vous êtes entrain de conduire tout droit, sur des récifs destructeurs qui vont le morceler en mille morceaux.

Vous gagnerez à vous méfier, ici et maintenant, d’une Assemblée Nationale et d’un Pouvoir Judiciaire simples caisses de résonance de vos volontés les plus inacceptables.

Monsieur le Président,

Vos premiers ennemis sont ceux-là qui, au lieu de se coucher devant vos désirs, tous vos désirs, devraient vous inspirer, par un comportement d’honneur, le courage et la fermeté devant vos ennemis de l’extérieur dont ils sont, volontairement ou inconsciemment, les alliés contre nature ; c’est-à-dire des traîtres.

Monsieur le Président,

Vos véritables compagnes et vos véritables compagnons de combat pour réinstaller le Mali dans sa dignité, dans son intégrité, pour construire son bien être social, sont et demeurent le peuple et le peuple seulement.

Il est votre rempart naturel qui ne peut être franchi par aucune force adverse même dotée des armes les plus sophistiquées.

Rappelez-vous le Viet- Nam face à la France et aux Etats-Unis, l’Angola et le Mozambique face au Portugal, l’Algérie, tout près, face à cette même France.

N’oubliez pas Robert Mugabe et Paul Kagamé, ni Yaya Jamé qui ne veut même pas d’amis en occident.

Monsieur le Président,

Vous gagnerez à vous rapprocher de votre peuple , ici et maintenant !!!

Il en est encore temps !!!

Puissent nos Vénérables Ancêtres vous inspirer la Pensée Juste, la Parole Juste et l’Acte Juste et sur tout courageux, qui ont inspiré la conduite quotidienne de votre aïeul et de ses compagnons.

Amon !!! Amon !!! Amon !!!

Doumbi-Fakoly


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