Le Mercredi 8 juin 2022, des journalistes ont découvert l’existence de deux laboratoires au Mali : le laboratoire de Biologie moléculaire appliquée et le Laboratoire national de Biosécurité. Si on cherche souvent des chercheurs qui trouvent, ici sans trop d’éffort, l’on des chercheurs qui trouvent. Et, de façon éloquente. Dans le cadre de la 23^e édition de la quinzaine de l’environnement, qui a eu lieu cette année à Bougouni, du 5 au 17 juin 2022, la salle de conférence l’AEDD a abrité une conférence de présentation du laboratoire de Biologie moléculaire appliquée et du Laboratoire national de Biosécurité. Mais, surtout l’occasion a été belle pour lever le voile sur des résultats déjà enregistrés par les chercheurs.

« Nos résultats montrent que 13% des fruits et légumes qui sont génétiquement modifiés circulent à Bamako », a indiqué, le Professeur Ousmane Goita. Il a ajouté que le laboratoire a reçu des équipements dans le cadre du programme de biosécurité, pour pouvoir identifier tous les risques liés à la circulation des OGMs au Mali. « Nous avons des outils qui nous permettent de voir si ces fruits et légumes qui circulent sur nos marchés, ont été génétiquement modifiés », a-t-il fait savoir.

Le P^r Goita a indiqué qu’il y a des étudiants sur des thèses recherchent. Selon lui, ces derniers ont sillonné des supers marchés pour prélever des échantillons de certains fruits et légumes qui ont des présentations assez bizarres. Pour le moment, d’après lui, ils ne sont pas en mesure de dire qu’il y a des risques sur la santé des populations. « Mais, nous avons aujourd’hui la certitude qu’il y a des fruits et légumes OGM qui circulent sur les marchés maliens à Bamako et sont consommés par la population », a-t-il déclaré.

Pour sa part Lazeni Konaté du Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée/Laboratoire Nationale de Biosécurité, dira que les OGMs sont des organismes dont le patrimoine génétique a été modifié par insertion d’un nouveau élément par l’intervention de l’homme. En ce qui concerne notre alimentation, il dira qu’ils ont mené des activités sur la détection des OGMs sur beaucoup d’échantillons de fruits et de légumes et même des céréales à travers Bamako. « Après analyses, on a eu beaucoup d’échantillons positifs que ça soit sur des fruits ou sur des légumes », a-t-il déclaré. Pour le moment, selon Lazeni Konaté l’étude est en cours et qu’ils ont pu mener l’étude dans trois communes de Bamako. Il a ajouté que la moitié des échantillons positifs provenaient ont été mis en exergue sur des fruits et légumes en provenance du Maroc.

Pour ce qui concerne les OGMs et la santé humaine, il a mis l’accent sur le fait que cette question mérite une très grande réflexion. Mais, en absence de résultats, il a conseillé la prudence, pour la simple raison qu’il pense qu’à long terme la consommation des OGMs pourrait avoir des effets sur la santé humaine.

« Il faut de la volonté politique pour interdire la consommation de tels produits dans notre pays », a-t-il estimé. Partant du constat que tous les financements pour la recherche proviennent de l’étranger, étant entendu que la participation de l’Etat est nulle en terme financier dans le fonctionnement des laboratoires de recherches, les chercheurs ont d’énormes inquiétudes sur la capacité de notre pays à pouvoir se sécuriser. Par ailleurs, il a souhaité que des dispositions soient prises à nos frontières, pour des contrôles stricts. Il a aussi conseillé de mettre l’accent sur la production locale.

Bintou COULIBALY