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Fédération des producteurs d’huile et d’aliment de bétail du Mali : « On n’a pas bénéficié de l’exonération de la part du gouvernement »
mardi 4 avril 2023, par
La Fédération des producteurs d’huile et d’aliment de bétail du Mali (FENAPHAB) n’a pas bénéficié de l’exonération de part du gouvernement malien. La déclaration a été faite par Sidiki Diabaté, secrétaire général de la FENAPHAB, lors d’une conférence de presse.
Crée en juin 2009 à Koutiala par le récépissé N0 029 MATCL-DNI du 08 mars 2010, les membres de la Fédération des producteurs d’huile et d’aliment de bétail du Mali (FENAPHAB) ont animé une conférence de presse le jeudi 30 mars 2023 à la maison de la presse. Lors de laquelle, ils ont formellement démenti d’avoir bénéficié d’exonération de la part du gouvernement malien.
Sidiki Diabaté, secrétaire général de la FENAPHAB, assisté par son président, Moctar Goïta et Fantamady Goïta, vice-président, donne des détails sur les informations concernant l’exonération et la TVA sur la graine de coton. Il dit : « on a appris par la voix de la presse qu’on a bénéficié d’une exonération de la part du gouvernement malien alors que tel n’est pas le cas. Effectivement, on a signé l’arrêté qui nous exonère la graine de coton de TVA. On a signé également le cahier de charge avec le gouvernement. Mais malheureusement on n’a pas bénéficié de TVA. Depuis le mois d’août passé, nous courons derrière l’exonération qui n’a jamais vu le jour. Finalement, à partir du 31 janvier, on a appris que la date de l’exonération de l’arrêté a expiré. De ce fait, on a essayé d’écrire à notre ministre qui a écrit également à son homologue des finances qui gère l’exonération. Malheureusement cela n’a pas eu gain de cause », précise-t-il. Pour lui, ils sont accusés à tort d’avoir bénéficié de l’exonération et de ventre cher. Pour cela, ils ont décidé de porter un démenti formel et défi quiconque. Car, en retour également ils ne pouvaient pas respecter les termes du cahier de charge.
« Nous souhaiterons rencontrer le gouvernement pour qu’il prenne une décision, soit une dérogation enfin que nous puissions bénéficier de l’exonération. Aujourd’hui l’engagement qu’on a pris dans le cahier de charge avec le gouvernement n’est pas en train d’être respecté. Donc l’Etat ne contrôle plus rien. La campagne de la CMDT n’a pas été bonne. On a engagé de l’argent et on n’a pas pu bénéficier de toute la graine. On est parti acheter la graine dans la sous régions. En rentrant avec ces graines on en train de payer les frais de dédouanement. Et, il le dire quand même, il aura une répercussion sur le prix et sur le marché. Alors que l’exonération ce n’est pas nous, la TVA ce n’est pas fait pour nous, c’est fait pour les consommateurs », a-t-il expliqué. L’occasion lui a permis d’adresser un appel aux consommateurs de les rapprocher. Et de dire qu’il y a une commission, qui doit suivre ce problème de TVA au niveau des finances pour trouver une solution.
Au regret de ce qui se passe, il indique que la fédération a 98 usines qui produisent l’aliment bétail et huile alimentaire aujourd’hui. Mais, ce sont les éleveurs et certains consommateurs qui les accusent d’avoir bénéficié d’exonérations. Pour lui, cela montre à leurs yeux qu’ils sont en train de tricher avec l’Etat. « L’Etat a de moyens et des services pour nous saisir ou pour nous sanctionner mais pourquoi il ne fait pas ? Le marché est libre, les gens sont en train de faire de spéculations et on apprend par la voix de presse que la cherté est de notre faute. Nous sommes engagés dans un cahier de charge, nous nous sommes convenus du prix de l’huile et d’aliment bétail. L’Etat, en contrepartie, a renoncé à la TVA, mais quelque part quelqu’un ne joue pas franc jeu », a-t-il regretté.
En outre, selon lui les 32 000 tonnes que le président de la Transition a promises aux consommateurs ont été mal reparties. Mais que leur fédération n’était pas concernée. Par contre, 6 usines d’huilerie ont été choisies pour faire la production. Selon lui, ces huileries ont produit l’aliment bétail qui est stocké à Koutiala, Sikasso, Bougouni et dans le District de Bamako et aucun sac n’a été acheté. « Pour le moment nous n’avons pas de main mise, la fédération ne contrôle pas cette situation. Ça relève du ministre du commerce et de l’Industrie. Chaque année la fédération a besoin environ de plus de deux millions à trois millions de tonnes, chose qui n’est même pas possible. Mais nous sommes engagés à payer toute la production à la CMDT. Elle a toujours produit de 300 000 à 350 000 tonnes alors que nous payons la totalité de sa production », affirme-t-il. Ce qui est insuffisant, c’est pour cela on se dirige vers les pays voisins, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Benin et le Togo.
« L’Etat doit initier un programme de diversification des matières premières. Sinon la graine de coton ce n’est plus une alternative », a-t-il conclu.
Bintou COULIBALY
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