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Droits de l’enfant : Des manuels en Bamanakan, Bomu et Donosso arrivent
lundi 28 octobre 2019, par
Le Groupe de Recherche Action Droits de l’Enfant Mali (GRADEM) a organisé, le samedi 19 octobre 2019 à l’Hôtel Moulin de Fana et le 26 octobre 2019 à San au centre de Parana, un atelier régional test d’un manuel d’inculturation des droits de l’enfant en langue Bamanakan, Bomu et Donosso (Dogon). Ces deux ateliers s’inscrivent dans le cadre des activités de son programme, projet « Promotions d’initiation citoyenne de développement durable pour l’accès des enfants à leurs droits en milieu rural défavorisé ».
L’ouverture des travaux de ces ateliers a enregistré la présence des autorités locales de Fana, et de San, des représentants de la Direction Régionale du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de Famille, du CAP de Fana, de Antoine Akplogan, Directeur Exécutif de la GRADEM, et des participants venus des zones d’intervention du GRADEM.
En partenariat avec KIRA (KinderRechteAfrika), le GRADEM est en phase de réaliser un manuel de droits de l’enfant en trois (03) langues nationales, Bamanakan, Bomu et Donosso. D’où ces deux ateliers test dont l’objectif principal était de faire un diagnostic en termes de concordance des expressions et droits retenus dans le manuel transcrit du français facile en ces différentes langues et en particulier le Bamanakan auprès de la population.
Dans son allocution, Antoine Akplogan, Directeur Exécutif du GRADEM a souhaité la bienvenue aux participants, avant de préciser que toutes les actions menées jusque-là s’articulent autour des enfants et principalement de la promotion et protection de leurs droits. Selon lui cet atelier contribue à la production d’un manuel sur les droits de l’enfant par l’apport de tous afin qu’il soit un document accepté par l’ensemble des locuteurs des différentes langues partout ailleurs où il sera utilisé.
« Les parents occupent une grande responsabilité dans la réalisation des droits de l’enfant car ils sont inéluctablement liés aux parents. Le sujet de l’enfant interpelle tous, pour ce faire, chacun doit s’y impliquer pour la promotion et la défense des droits de l’enfant », a-t-il lancé.
Awa Togola, représente de la Direction de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, s’est réjouit de cet atelier, car il parle de l’enfant et n’exclut nullement la famille et les femmes. Elle a estimé que, ce document transcrit dans nos langues nationales, facilitera la compréhension et par conséquent réduira dans nos différentes communautés, la méconnaissance du droit de l’enfant. « Nombreux sont ceux qui empiètent sur le droit des enfants par ignorance », a-t-elle déclaré. Pour cela, elle a invité la population à être curieuse à la découverte du document ainsi qu’à GRADEM de veiller à l’accessibilité du document dans tous les coins du pays.
Pour sa part, M. Bayo, maire de Ouolon, locuteur Bomu, dira que ce document permettra à un autre niveau intellectuel, ceux alphabétisés en langue nationale, de comprendre aisément le droit de l’enfant.
Ami Bouaré, chargée à la scolarisation des filles de San, a indiqué que ce manuel prend en compte nos actions sur la lutte contre la déscolarisation des filles et, par conséquent, viendra renforcer notre travail sur le terrain.
Notons que ce manuel a été testé à San et à Bandiagara auprès de la population Bwa et Dogon. Le test de Fana a touché le droit à la protection contre l’exploitation économique et le travail qui nuit à la santé ainsi que les principes fondamentaux à savoir : la vie et la survie et l’intérêt supérieur de l’enfant. A San, l’atelier a concerné le droit à la protection contre les pratiques néfastes culturelles et sociales tandis qu’à Bandiagara il était question de droit à la protection en cas de conflits armés.
Bintou COULIBALY
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