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Dougourakoro Cité : La justice de Kati condamne un spéculateur foncier à payer 117 127 400 FCFA à ses victimes

mercredi 5 août 2015, par Assane Koné

A Dougourakoro, dans la commune rurale de Baguinéda, à quelques encablures de Bamako, non loin de l’abattoir frigorifique, depuis 8 ans, au moins 2800 honnêtes chefs de familles maliennes se battent contre 2 spéculateurs fonciers d’un genre nouveau. A la faveur d’une décision du Tribunal de Kati, ces chefs de familles, dont certains commençaient à ne plus croire à la justice de leur pays, sont désormais convaincus que les pauvres au Mali peuvent espérer de la justice.

Pour la énième fois, depuis 8 ans, l’Association pour le développement de Dougourakoro cité (ADC) a animé le dimanche 2 août 2015, une Assemblée générale d’information. Ordre du jour : Situation sur le terrain depuis la dernière Assemblée générale, l’évolution du dossier devant la justice et les divers.

Si dans leur désir de provocation, les deux spéculateurs fonciers que sont Amidou Cheick Traoré et Lassina Diakité, ne reculent devant aucun acte illégal, cette fois-ci la destruction de la propriété d’autrui, risque de leur laisser un goût amer.

Selon Chaka Traoré, secrétaire général de l’ADC et principal animateur de l’Assemblée générale qui a enrégistré la participation de Sounkalo Koné, Président de l’Union, le Tribunal de Kati, après plusieurs reports, a décidé le 29 juin 2008, au grand étonnement des hommes de peu de fois, de condamner Amadou Cheick Traoré à payer la somme de 117 127 400 FCFA à 16 chefs de familles de Dougourakoro Cité, au titre du préjudice qu’il leur a causé par la destruction de leur propriété.

Destruction de 57 concessions dans des conditions lugubres

Le 5 décembre 2013, Amidou Cheick Traoré se prévalant d’un titre foncier qui date de 2008 et portant sur un superficie de 5 ha, a fait casser 57 concessions à Dougourakoro cité, alors qu’au même titre qu’au moins 2800 autres citoyens maliens, ils occupaient depuis 2002 leur parcelle grâce à des lettres d’attribution de la Commune rurale de Baguinéda.

Refusant la violence et s’opposant à la volonté de certains occupant du site qui voudraient se rendre justice, les responsables de l’ADC ont soutenu 16 des 57 victimes de Amidou Cheick Traoré, pour un procès devant la justice malienne.

De renvoi en renvoi, la justice de Kati a fini par rendre justice aux pauvres victimes de Doukourakoro Cité. Et, aujourd’hui cette décision s’annonce comme un arrêt de mort des spéculateurs Amidou Cheick Traoré qui réclame la propriété de 5 ha sur le cite de Dougourakoro Cité et Lassiné Diakité qui se prévaut aussi de 5 ha, sans oublier Amadou Bathily dit Piment qui lui a des visées expansionnistes sur 50 ha.

« Malgré que nous occupions nos parcelles depuis 2002 sur la base d’une attribution de la Mairie de Baguinéda, nous avions été surpris un matin de 2008 de voir des individus connus de tous les services en charge du foncier au Mali, tant ils se sont spécialisés dans la spéculation foncière, se présenter à nous avec des titres fonciers de 2008, pour réclamer des superficies de terres qui englobent nos parcelles », a indiqué Chiaka Traoré, secrétaire général de l’ADC.

Selon lui, tout porte à croire qu’ils sont titulaires de faux titres fonciers. « Au regard de la rapidité avec laquelle, ils ont acquis ces documents, nous doutons fort de leur véracité », a-t-il déclaré. Avant de dire que les citoyens maliens installés à Dougourakoro cité depuis 2002, sur des parcelles mise à disposition par la Mairie de Baguinéba, n’arrivent pas à comprendre comme les services fonciers du Mali aient pu délivrer des titres fonciers à des individus sur des parcelles déjà occupées du fait de l’autorité municipale plus de six au paravent.

Avec la décision du Tribunal de Kati d’obliger Amidou Cheick Traoré à payer la somme de 117 127 400 FCFA à 16 de ses victimes, une trentaine d’autres victimes des casses commanditées par le fameux spéculateurs fonciers vont l’assigner les prochains jours devant la même juridiction.

Et, tout porte à croire que Amidou Diakité ne perd pas son temps pour attendre.

Mal inspiré par l’action de son compère Amidou Cheick Traoré, le 10 Avril 2015, il est intervenu sans sommation pour faire casser une vingtaine de magasins appartenant à 4 propriétaires, au motif qu’ils occupent un partie de sa propriété fictive qui porterait sur 5 ha. Il n’y a aucun doute, il va devoir s’allouer les talents d’un avocat pour se défendre à un procès qui sera intenté contre lui pour la réparation du préjudice qu’il vient de causer à 4 victimes.

Assane Koné

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