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Consommation de la drogue : le réseau épidémiologique ouest-africain s’installe au Mali

vendredi 17 mai 2019, par Assane Koné

Le mercredi 15 mai 2019, Cheick Tidiane Traoré, représentant du ministre de la justice et garde des sceaux, a présidé l’atelier sur le rôle de la justice dans la lutte contre la toxicomanie. C’était à l’institut national de formation judiciaire. Et, il devait prendre fin par l’installation du réseau épidémiologique ouest-africain sur la consommation de drogue au Mali.

L’ouverture des travaux de cet atelier qui va durer du 15 au 16 mai 2019, a enregistré la présence de Daniel Akouassi Akwaman, coordinateur du réseau épidémiologique ouest-africain sur la consommation de la drogue, ainsi que plusieurs représentants de la CEDEAO et du Mali intervenant dans la question de la lutte contre la drogue. La rencontre avait pour but de partager les expériences de la justice des différents pays sur le phénomène, suivi de l’installation du réseau épidémiologique ouest-africain sur la consommation de drogue au Mali.

A l’entame de ses propos, le représentant du ministre a indiqué que pour faire face aux défis combien nombreux sur le trafic et la consommation de la drogue, il a fallu d’abord chercher à renforcer le mécanisme de coordination de la lutte contre la drogue et le crime organisé, de renforcer le cadre légal de la lutte contre les trafics illicites et le crime organisé et le rendre conforme aux conventions internationales en vigueur sur le crime organisé.

A ses dires, cette décision a permis à notre pays d’améliorer les équipements des structures classiques de police, de la gendarmerie, de la douane et de la garde nationale. Aussi, des nouvelles structures ont été créées à savoir : le Bureau Général, l’office Central des Stupéfiants (OCS), la cellule Aéroportuaire Anti-trafic (CAAT), l’unité Mixte de Contrôle Cellule Conteneurs (UMC C), les pôles économiques et financiers à Bamako, Kayes et Mopti, le Pôle Judiciaire Spécialisé de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale Organisée, l’Office Central de Lutte contre l’enrichissement illicite.

Cheick Tidiane Traoré a indiqué qu’au plan normatif le Mali a signé et ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux et régionaux concernant la lutte contre la criminalité organisée, le terrorisme, le trafic de drogue, la traite des personnes, le trafic des migrants et le trafic illicite d’armes à feu. Des efforts considérables ont été déployés depuis longtemps et sont toujours en cours pour rendre nos lois nationales conformes aux engagements internationaux.

Entre 2015 et 2017, les forces de défense et de sécurité du Mali ont saisi d’énormes quantités de drogues et arrêté 612 trafiquants. Avec plus de 24 tonnes, le cannabis se classe en première position des drogues saisis au Mali. La cocaïne avec 29,867 kg, se positionne à la deuxième place et vient ensuite le tramadol. Il a ajouté qu’il y’a d’autres chiffres inquiétant sur les personnes arrêtées, car 7 % sont des femmes. Les caractéristiques sociodémographiques des toxicos entre 2016 et 2017 montrent une progression de 16,5 % pour la tranche d’âge allant de 10 à 19 ans. Ces données démontrent à suffisance que la consommation de stupéfiants se pose aujourd’hui en problème de santé publique et requiert d’énormes efforts en matière de prévention de l’usage de drogues, de soutien et de traitement des usagers.

A cet effet, il dira qu’il y a nécessité de revoir notre législation sur les drogues afin d’intégrer des mesures alternatives à l’emprisonnement et autant que possible celles liées à la prise en charge et au traitement des toxicomanes. « Cela est envisageable pourvu que ne soient pas perdues de vue les raisons profondes qui ont amené notre pays à adopter une politique de fermeté vis-à-vis de la question de drogues », a-t-il conclu.

Pour sa part, Daniel Akouassi Akwaman, a noté que ce programme est financé par l’union européenne (UE) dans le cadre d’un don à la Commission de la CEDEAO. Selon lui, ce soutien de l’union européenne au contrôle et à la prévention de la toxicomanie en général et à son assistance à la Commission de la CEDEAO en particulier est louable. Il a indiqué que selon le rapport mondial sur les drogues de 2017, environ 190 000 personnes meurent chaque année des suites de consommation de drogues illicites. Pour lui, les problèmes causés par la toxicomanie ont également des effets d’entraînement sur les familles, les communautés et la nation dans son ensemble. La toxicomanie est également le catalyseur du trafic de drogue. Et vu les conséquences néfastes de la toxicomanie, il demeure aujourd’hui et à jamais un problème complexe et troublant qui exige des efforts concertés de la part de tous pour y faire face.

Bintou COULIBALY


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