Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso est en visite de travail au Mali depuis le lundi 1^er juillet 2014, pour 48 heures. L’on pourrait penser que le Président Burkinabé est au Mali pour relancer les négociations qui piétinent dans la crise malienne. Mais, en décidant de rencontrer la communauté burkinabé au Mali, notamment celle installée dans la zone de l’Office du Niger depuis l’époque coloniale, la sortie de Blaise Compaoré sent une forte odeur de campagne. Pour la paix au Mali ou en campagne ? La question mérite d’être posée.

Même s’il n’a pas eu un accueil chaleureux de la part de la population malienne qui le voit en parrain du MNLA et du HCUA, Blaise Compaoré est quand même venu au Mali. Les déclarations faites par le Président Burkinabé en ce qui concerne la crise malienne, ne sont sûrement pas la vraie motivation de ce voyage de 48 heures. Mais, le prétexte tout trouvé pour venir à la rencontre de la communauté burkinabé. Blaise pouvait bien faire les mêmes déclarations à « Kossiam » et obtenir le même effet.

Habitué à une opposition qui n’a pas de gros de moyens, Blaise avait développé une attitude de politicien paresseux qui n’avait pas besoin de mouiller le maillot pour se hisser à la tête de son pays. Mais, aujourd’hui, avec une opposition qui est sortie de ses entrailles, la CDP et Blaise en tête, est obligée de devenir plus dynamique. Et cela pourrait expliquer cette sortie du président burkinabé au Mali. Aussi quand on sait qu’il y a seulement quelques mois que des décidents de la CDP, conduits par Simon Compaoré ont sillonné le territoire malien pour rencontrer les burkinabés à Sikasso, Mopti, Ségou et Bamako, l’on pourrait voir en cette visite du Président burkinabé, l’attitude d’un sapeur pompier qui coure pour éteindre le feu allumé par son opposition à la veille d’élections capitales pour le peuple burkinabé.

Donc, le parrain du MNLA et du HCUA, les bras droits de AQMI et du MIJAO, dans le nord du Mali, n’est pas en réalité venu pour la paix au Mali. Il est obnubilé par sa reconduction à la tête de son pays. Et, pour ça, il est prêt à tout, même pactisé avec le diable pour avoir l’onction de la France. Aujourd’hui, le « beau Blaise » n’est pas ce militant de la paix que l’on veut faire croire. Il est aujourd’hui le parrain des rebelles et Djihadistes du nord du Mali, comme il fut hier celui des rebelles ivoiriens dans le nord de la Côte d’Ivoire et un peu avant celui d’une faction de la rébellion libérienne. Les Maliens doivent comprendre que Blaise, en temps qu’acteur, ne peut pas être une solution de la crise malienne. Donc, il faut voir ailleurs.

Assane Koné