C’est dommage. Le bilan des combats fratricides à Kidal tombe comme le score d’un match de hand-ball ou de basket-ball, loin de celui d’un match de football. Selon le GATIA, le bilan est de 39 morts du côté HCUA, 3 véhicules brûlés, 7 véhicules récupérés en bon état et 34 blessés qui sont à l’hôpital de Kidal. Du côté du GATIA, l’on déplorer 5 morts et 24 blessés dont 3 graves. Les blessés sont à Gao.

Selon toute vraisemblance, le HCUA soutenu par des mains cachées, est sorti des murailles de Kidal, avec armes et bagages, pour aller en découdre avec le GATIA.

Longtemps perçu comme un combat entre la CMA et le la Plateforme, la réalité est que les combats de la bataille du contrôle de Kidal oppose le GATIA au HCUA. En un mot les imghad aux ifoghas. Donc, nous sommes aujourd’hui en face d’un combat qui oppose deux communautés de Kidal. Et, nous n’inventons ce que nous avons. Le communiqué n°5 du GATIA est très clair en la matière.

Il faut dire que contrairement aux précédents communiqués, celui-là, à la date 10 Août 2016, a été signé par Fahad Ag Almahmoud, Secrétaire Général du GATIA et non par la plateforme. Est le signe d’un affranchissement du GATIA qui ne veut plus s’encombrer avec la lourdeur de la Plateforme ?

Dans tous les cas, le GATIA est suffisamment clair dans son communiqué. « Le GATIA informe les communautés vivant dans la région de Kidal, que le conflit actuel n’oppose que les Imghad et les ifoghas à cause de la gestion oppressante que les Ifoghas imposent à tous ceux qui vivent à Kidal », indique sans ambages Fahad Ag Almahmoud.

Et, pour dire que ce qui se passe n’a rien à voir avec la Plateforme et la CMA, il ajoute : « Le GATIA invite les autres communautés à se tenir hors des hostilités actuelles ».

Dans sa logique de mettre un accent sur le caractère communautaire du conflit, il indique clairement : « Les Imghads invitent les responsables de la communauté Ifoghas à se ressaisir et à opter dans la voie du dialogue, de la réconciliation et du partage de la gestion politique, Socio-économique et sécuritaire de Kidal entre toutes les communautés qui y vivent et de cesser leurs manigances tendant à faire croire à un conflit CMA-Plateforme ». Donc avec une telle déclaration, il n’y a point un conflit CMA/Plateforme à Kidal, mais un conflit GATIA-HCUA, donc Imghads-Ifoghas.

Le problème posé clairement, il met un accent sur leur volonté de régler le différent de façon pacifique et pour cela, il indique : « Le GATIA réitère sont attachement à une résolution pacifique de la crise qui ne surviendra que dans le respect du principe de l’égalité de tous les fils de Kidal ».

Et pour que la paix revienne à Kidal, donc au Mali, il trace la ligne à suivre. « Le GATIA pense qu’il ne pourrait avoir de paix à Kidal sans l’implication équitable de toutes les communautés de Kidal dans la gestion de la région. Le GATIA réitère son attachement à l’Accord de Paix et de Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, aux différents accords inter communautaires d’Anefis, à la déclaration d’Entente du 17 juillet 2016 de Niamey », a-t-il conclu.

La solution passe par la démocratie et de la décentralisation

Il faut que le Mali et la communauté internationale aient le courage de faire prévaloir les principes démocratiques dans le nord du Mali pour que la paix y revienne. Ce qui se passe aujourd’hui dans cette partie de notre pays, n’est pas loin d’une guerre de libération de la majorité silencieuse et longtemps opprimée.

Les imaghads veulent se libérer du joug des ifoghas. En attendant que la grande majorité du nord du Mali constituée par les esclaves communément appelés « Bella » veuillent se libérer du joug des Tamashek (Toutes communautés confondues), des peulhs et même des sonrhaï.

Vous avez dit démocratie et décentralisation. Cela à des exigences. Et l’une d’entre elle, c’est la dictature dans le cadre de la loi de la majorité sur la minorité.

Tout ce qui se passe actuellement du côté de Kidal, nous réconforte dans notre conviction que la crise du nord du Mali est foncièrement raciale, avec des relents communautaires.

De la même manière que les ifogas, manipulés ne pensent qu’à leur République chimérique de l’Azawad, ne veulent pas vivre dans une République du Mali où ils sont minoritaires, mais très choyés, les imghads, communauté avec laquelle, ils partagent de façon immédiate le même terroir souffre de leur hégémonie. Face à un tel imbroglio, la république éternelle du Mali devient la solution pour tous. Cessez d’écouter les cris des sirènes et revenez dans la République et tout sera possible, pour tous.

Assane Koné