« Aucun pays ne peut se reconstruire en abandonnant une partie de son peuple. Aucune paix ne sera durable tant que des familles vivent loin de leurs terres, tant que des mères attendent le retour de leurs enfants, tant que des jeunes n’ont pour horizon que l’exil ou la violence », cette déclaration forte a été faite le 26 décembre 2025, par M^me Oumou Sall Seck, lors d’une conversation qu’elle a co-animé avec Mamou Daffé, ministre de l’artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, sur le thème : « Dialogue, Paix et Prospérité partagée ».

A Tombouctou, dans le cadre de la Biennale Artistique et culturelle Tombouctou 2025, cette conférence a eu lieu dans un espace symbolique : au pied du monument pour la paix, qui abrite le village de la Biennale. Parler de la paix, sous un monument dédié à la promotion de la paix, doit en principe être une onction libératrice des flux positifs pour accompagner notre pays sur ce chantier combien important. Tant, il est nécessaire pour toute action de développement.

C’est en ces lieux que le Ministre Oumou Sall Seck s’est adressée à un auditoire attentif. Mais, elle a tenu à préciser que son grand souhait était qu’à parti de Tombouctou que son message puisse atteindre l’ensemble de la nation. Mais, en particulier, elle a ciblé les populations déplacées, réfugiées, exilées. Elle a aussi souhaité que son message atteigne les fils et filles du Mali éloignés de leurs foyers du fait de la crise.

« La Biennale Artistique et Culturelle, à l’instar d’initiatives culturelles récentes telles que le festival Lassalterey, porte la voix d’un Mali uni, qui appelle ses enfants à revenir, à se réconcilier et à bâtir ensemble l’avenir », a-t-elle déclaré. Avant de rassurer les populations déplacées et réfugiées que « le Mali ne vous a pas oubliés. Les plus hautes autorités de la Transition ne vous ont pas oubliés. Vos villages, vos quartiers, vos champs et vos maisons vous attendent. Votre place est ici, au cœur de la Nation ».

« Le Mali ne se relèvera ni dans la vengeance ni dans la division, mais à travers la réconciliation, la justice, la vérité et la solidarité »

La ministre Oumou Sall Seck s’est aussi adressée à celles et ceux qui ont pris les armes. Elle les a appelés à renoncer définitivement à la violence et à rejoindre la communauté nationale. « Le Mali a besoin de toutes ses forces vives pour reconstruire, et non pour détruire », a-t-elle déclaré. Avant d’affirmer la détermination sans faille du Président de la Transition, Chef de l’État, … le Général d’Armée Assimi GOÏTA, initiateur du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, prolongé par l’adoption de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation, cadre de référence de notre action collective.

« Le Mali ne se relèvera ni dans la vengeance ni dans la division, mais à travers la réconciliation, la justice, la vérité et la solidarité », a-t-elle ajouté. Et, elle a invité chaque citoyenne et chaque citoyen à protéger le Mali en tant que bien commun.

Pour ce qui concerne le lien indissociable entre paix et prospérité, elle a insisté sur le rôle central du travail comme levier majeur de reconstruction. « L’entrepreneuriat, l’emploi, la formation professionnelle, l’agriculture, l’artisanat et la culture constituent des voies durables de réintégration, de dignité et de création de richesses », a-t-elle proposé.

En évoquant Tombouctou, comme cité historique et spirituelle, M^me Oumou Sall Seck a rappelé que la culture demeure un puissant facteur de rassemblement, de guérison sociale, de confiance mutuelle et de création de valeur.

Nous retenons qu’à Tombouctou, la Cité des 333 saints, lors de la Biennale Artistique et Culturelle 2025, la ministre Oumou Sall Seck a lancé ce qu’il est convenu de désigner comme « l’Appel de Tombouctou ». Elle y a exhorté l’ensemble des Maliens à revenir à la maison, à déposer les armes, à se tendre la main, à protéger le Mali, à construire ensemble un avenir de paix et de prospérité partagée. « Il faut que Tombouctou soit le point de départ d’un nouvel engagement national, en faveur d’une paix définitive, du vivre-ensemble et d’un Mali réconcilié, fort et résolument tourné vers l’avenir », a-t-elle souhaité.

Dans cette conversation sur le thème « Dialogue, paix et prospérité partagée », le ministre Mamou Daffé a mis en exergue la vocation universelle de Tombouctou, ville des sciences et de culture, choisie pour porter ce dialogue mondial. « L’objectif est d’écouter les tombouctoutiens et de rappeler que le Mali, bien commun légué par les ancêtres, doit être protégé et valorisé par tous », a-t-il indiqué.

Ensuite, de nombreux leaders communautaires, surtout des femmes leaders d’Associations féminines, ont pris la parole pour exprimer leurs préoccupations et souvent faire des propositions.

Assane Koné