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Atelier préparatoire des groupes armés à Bamako en vue de la rencontre d’Alger

mercredi 13 août 2014, par Assane Koné

Décidément, il va falloir que les maliens, qu’ils soient du nord ou du sud, qu’ils soient de la partie gouvernementale ou qu’ils soient des Mouvements armés, s’arment de beaucoup de courage et de patience, surtout de bonne volonté et d’abnégation, pour se donner la main pour construire une paix durable, gage de développement. Une rencontre des groupes armés à Bamako, en vue des pourparlers d’Alger, a failli échouer.

La rencontre des groupes armés que sont : le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), la Coordination des Mouvements des Forces Patriotiques de Résistance (CM FPR) et la Coalition des Peuples de l’Azawad (CPA), qui a eu lieu à Bamako du 12 au 13 août 2014, a failli échouer. Pour la simple raison que la Minusma, après avoir transporté les participants, à cette rencontre, du Niger, du Burkina Faso, de la Mauritanie et du nord du Mali, a refusé de les transporter de l’hôtel de l’amitié, où ils résident, au Centre international des conférences de Bamako. Une manière de leur signifier qu’elle n’assurerait pas leur sécurité à l’extérieur de l’hôtel.

Dans ces conditions, l’on peut se demander si la Minusma voulait que la réunion se tienne à l’hôtel de l’amitié ou qu’elle ne se tienne pas du tout. Ce revirement de la Minusma a surpris plus d’un, étant donné qu’elle savait pertinemment que les leaders du MAA, de la CM FPR, de la CPA et de société civile du nord du Mali, venaient à Bamako pour se rencontre, en vue d’harmoniser leurs positions, en prélude à la rencontre du 17 août 2014, à Alger. Mieux que de le savoir, la Minusma les a transporté et héberger.

Face au refus de la Minusma de les transporter de l’hôtel de l’amitié au CICB, lieu de la rencontre, les leaders des groupes armés ont à un moment donné voulu refuser de participer à la rencontre. Il a fallu que des leaders communautaires du nord et des notables de la société civile du Nord du Mali fassent le déplacement à l’hôtel de l’amitié pour les rassurer et les faire venir au CICB pour participer à la rencontre. Et, c’est avec beaucoup d’émotions et de joies que les leaders des groupes armés ont retrouvé leurs frères et sœurs au CICB pour des travaux fructueux, qui contribueront sûrement à l’affermissement du climat de confiance, pour aller rapidement à une sortie de crise.

« Je suis heureux d’être devant des visages que je connais. Après 3 ans d’aventures, on se retrouve cette fois pour discuter du grand Mali et de l’Azawad, la terre de nos ancêtres », a indiqué lors de cette rencontre Ibrahim Ag Mohamed Assalah, Président du CPA. Il a vite ajouté qu’il faut les maliens ne soient pas choqués par le terme Azawad. « Si je parle d’Azawad, il faut comprendre que c’est comme si un ressortissant de Kangaba parlait du Mandé ou un malien de Sikasso parlerait du Kénédougou », a-t-il précisé. Avant d’indiquer qu’il nous faut la paix à tout prix, mais pas à n’importe quel prix, même si nous devons nous souvenir que la paix n’a pas de prix. En plus, il a tellement perçu les enjeux qu’il a exhorté les uns et les autres, « à ne pas tomber dans les pièges des pouvoirs politiques et des Etats dont la duplicité souvent, à cause de la divergence des intérêts et agendas, poussent à la manipulation des communautés, qu’ils finissent souvent par embarquer dans des guerres civiles et intercommunautaires avec leurs cortèges de misère et de désolation comme cela est déjà arrivé en Somalie, Libye… ».

Assane Koné

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