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Après deux femmes tuées par leur époux au Mali : le Mouvement HVC manifeste sa colère dans la rue
lundi 1er février 2016, par
Dénoncer les violences conjugales au Mali et encourager les mesures répressives de l’Etat, tel était l‘objectif de la marche pacifique et silencieuse. Organisée par le mouvement « Halte aux violences conjugales » (HVC), cette manifestation a mobilisé plusieurs femmes connues pour leur ardeur dans la défense des causes féministes. C’était le samedi 30 janvier 2016 du monument de l’indépendance au Centre Aoua Keita.
La violence conjugale, le crime passionnel et le drame social ne cessent d’alimenter le débat au Mali. Comme atteste les meurtres de Mariam Diallo et de Maïmouna Kamissa Sissoko par leur conjoint. Cela a suscité de vives indignations au sein des organisations féminines maliennes.
Face à cette situation lancinante, des personnes de divers milieux sociaux, femmes, hommes, d’âges et de professions différentes, réunis au sein du Mouvement « Halte aux violences conjugales », ont décidé de donner de la voix à travers une marche pacifique et de recueillement sur les lieux du crime (ACI 2000, non loin de la Banque malienne de solidarité).
Cette marche a rassemblé plusieurs manifestants issus des associations féminines, de jeunes ainsi que les femmes parlementaires du Mali. Partis du monument de l’indépendance, les manifestants, sous les yeux vigilants des forces de sécurité, ont achevé leur itinéraire au Centre Aoua Keita. Les marcheurs ont remis une déclaration aux femmes parlementaires du Mali.
Dans cette déclaration, les marcheurs disent « non » à toutes formes de violences conjugales. Ainsi, ils ont réclamé une tolérance zéro face à de tels crimes, la criminalisation des violences conjugales et le renforcement et l’application des lois en vigueur.
Mariam Diallo Dramé, présidente d’Afld, a estimé qu’au Mali, 30% des femmes sont battues par leur conjoint. « La gravité de la situation est tel que s’impose l’adoption d’une loi qui protégerait les femmes », a-t-elle souhaité.
Le collectif a condamné le crime et surtout exprimé sa préoccupation quant à la situation des milliers de femmes maliennes, potentiellement exposées aux violences conjugales.
En effet, en 2013, au Mali, 353 femmes ont subi des violences physiques. Presque le double a été enregistré en 2014 avec 603 cas par Wildaf -Mali. C’est du moins ce qui ressort du rapport annuel de l’ONU Femmes.
Le 5 Février 2015, Mariam Diallo est assassinée par son conjoint. Le 23 janvier 2016, s’est le tour de Kamissa Sissoko, d’être abattu par son mari. Plusieurs autres victimes meurent dans l’ombre, dans l’anonymat.
Cette marche, qui a mobilisé plusieurs femmes, a pris fin par une séance de prière pour le repos de l’âme de la défunte. Une initiative qui a été fortement saluée par Sayon Sissoko, tante de Maïmouna Kamissa Sissoko (la victime).
Moussa Mallé SISSOKO
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