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Aides ménagères à Bamako/Que des problèmes et difficultés : Les patronnes accusent réagissent

mercredi 10 février 2016, par Assane Koné

Les aides ménagères couramment appelée « 52 » ou « bonne », sont à 99% du sexe féminin. Elles travaillent pour aider les familles, les personnes âgées, ou sont souvent utilisées pour assister des personnes handicapées. Malgré les enquêtes menées, il est difficile de donner un nombre exact des personnes qui exercent ce métier. Mais, elles restent d’une importance capitale. Les patronnes accusées réagissent. Lisez !

On les rencontre dans les villes ou dans les régions, la plupart d’entre elles vient travailler pour pouvoir acheter les trousseaux de mariage. En plus des durs travaux, les aides ménagères connaissent généralement d’énormes difficultés dans l’exercice de leur métier.

« Je suis venue à Bamako avec ma grande sœur. Cela fait maintenant un an. J’exerce ce métier pour pouvoir acheter mon trousseau de mariage. Je suis logée chez ma patronne qui me réveille chaque jour à 5 heures du matin pour commencer les travaux du ménage. Et ceux-ci peuvent continuer jusque tard dans la nuit. A force de travailler sur ce rythme, un jour je suis tombée malade et je ne suis pas parvenue à accomplir correctement mes tâches. Ma patronne m’a demandé d’arrêter de travailler sous-prétexte que je ne fais pas correctement mon travail. Et pour se débarrasser de moi, elle m’a accusé de vol de ses parures. Je n’en peux plus. Et si cela devait continuer, je serai obliger de retourner au village », nous a indiqué Sirantou Diallo, âgée de 14 ans, originaire de Baroueli.

Dans un tout autre registre, Mariam Konaté, une Burkinabé, qui se retrouve au Mali, a bien voulu nous raconte sa mésaventure avec son patron et sa patronne. « J’ai subi des injures, des fausses accusations et des violences de la part de mon patron qui est un alcoolique. Chaque fois qu’il quitte son service, il rentre ivre à la maison. Il me frappait souvent et ma patronne ne faisait rien pour retenir son mari. Les voisins me disaient de partir. Finalement, j’ai fini par quitter leur maison. Jusqu’à présent, elle n’a pas payé le reste de mon salaire », a-t-elle révélé.

Koniba Daou, native de Koutiala, nous a parlé de ce qu’elle a subi. « Tout les travaux de ménages que je fait sont désapprouvés par ma patronne. Si je lave le linge, nettoie l’intérieur des chambres, elle dit toujours que ce n’est pas propre. Même si je balaye la cour elle dit la même chose. Apres les travaux de ménage, elle m’envoie faire le marché, acheter les condiments pour revenir préparer. Mais un jour j’ai préparé le repas, elle m’a dit de tout mangé, parce qu’elle a estimé que c’était mal préparé. Comme j’ai refusé, le soir quand je me suis couchée, elle est venue me frapper. », a-t-elle narré, avec des larmes aux yeux.

« Je suis venue travailler à Bamako comme aide ménagère pour pouvoir acheté mon trousseau de mariage parce que mes parents mon trouvé un fiancé. C’est ma première fois de venir à Bamako. Ma patronne est très sévère avec moi. Chaque fois qu’elle me parle, c’est avec des insultes. Même mes parents ne sont pas épargnés. Et si quelque chose se casse ma patronne me dit de le rembourser sinon, elle retire le prix sur mon salaire. L’exercice de ce travail est très pénible », nous a soutenu Alima Doumbia, originaire de Barouéli.

Que pensent les patronnes de tous ces reproches ?}

« Certaines de ces aides ménagères n’ont pas une bonne conduite. Toutes les aides ménagères que j’ai employé n’ont durée que 2 ou 3 mois à cause de leur mauvaise conduite. Après les travaux de ménage, le soir au lieu de se reposer, elles préfèrent aller se promener. Souvent même, elles dormaient hors de la maison et par conséquent elles tombent enceinte et ont honte de retourner au village. La plupart d’entre elles risque leur vie en avortant, au moment où d’autres préfèrent rester en ville sans penser à retourner au village ». C’est en ces termes que Mme Coulibaly Assétou Sacko, enseignante de son état, nous a parlé des bonnes qu’elle a eu à employer.

« Certaines de ces aides ménagères sont très négligentes. Elles n’écoutent même pas ce que les patrons leur disent des fois et cela énerve. Même si elles font des choses mauvaises, Si tu les gronde, elles préfèrent quitter le travail que d’accepter cela. Mais, il faut reconnaitre que ce sont des enfants d’autrui, et qu’elles sont venues travailler pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Donc, il est préférable de les traiter comme tel. Mais, toutes ne méritent pas de l’estime. L’une de mes aides ménagère a essayé de voler tout les habits de ma fille quand j’étais sorti pour un mariage. C’est ma voisine qui m’a appelé pour me prévenir. Et quand je suis rentrée à ma grande surprise, elle s’est enfuit et jusqu’à présent, je n’ai pas eu de ses nouvelles », a renchérit Mme Diallo korotoumou Dembélé, employeuse d’aide ménagère à Bamako.

De son côté, Shata Diabaté est persuadée qu’il est « de nos jours très difficile de trouver une aide ménagère qui fait correctement son travail ». Selon elle, cela est aussi valable pour les bonnes patronnes qui ne courent pas les rues. « La plupart de ces jeunes filles quitte leur village pour venir travailler en ville. Mais, une fois en ville, elles oublient leur objectif », a-t-elle ajouté.

Quant à Mariam Diabaté, elle nous a indiqué que les sur les aides ménagères, revient souvent dans leurs causeries à l’école. « Ces jeunes filles disent le plus souvent qu’elles sont venues pour travailler. Mais je constate le contraire. On a l’impression qu’elles sont venues pour se promener. Elles n’aiment pas travailler et se moquent de tout le monde, jusqu’au moment où certaines prennent des grossesses non désirées et ne peuvent plus rejoindre leur village à cause de la honte », a-t-elle ajouté.

Nous constatons qu’il est vrai que ces filles rencontrent des difficultés dans leur travail. Mais il faut aussi signaler que toutes ces aides ménagères n’ont pas un bon comportement. Cependant, elles méritent de bonnes conditions humaines de travail. Et c’est le lieu de dénoncer les patrons et patronnes qui traitent mal ces filles qui ne demandent qu’un peu de respect et de considération.

Bintou Coulibaly


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