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Accord de paix au Mali : La CMA a enfin signé le document sans la reconnaissance juridique de l’Azawad.

dimanche 21 juin 2015, par Assane Koné

Après 45 jours d’opposition, d’hésitations et de tergiversation, la coordination du Mouvement de l’Azawad (CMA) a finalement signé le document de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger. Cette signature intervient après des pressions effectuées par la Médiation sur l’aile politique de la CMA et l’arrangement sécuritaire obtenue sur Ménaka.

En présence d’anciens chefs d’Etat du Mali, du ministre Algérien des Affaires étrangères, du ministre malien des Affaires étrangères, la Minusma, des anciens Premiers ministres du Mali, du Président de l’Assemblée nationale du Mali, des ministres du gouvernement du Mali, les représentants des Institutions nationales et internationales et des Ambassades, mais également des représentants de la Plateforme, de la société civile malienne, de la classe politique malienne, des religieux, la coordination du mouvement de l’Azawad (composé du MNLA, de la dissidence du MAA, du HCUA) a apposé samedi 20 juin au CICB sa signature au bas du document de paix et de réconciliation.

Le document a été signé par Sidi Ibrahima Ould Siddaty, un des responsables de la CMA sous l’œil vigilant du Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, habillé pour la circonstance en boubou et chéchia blanc, des membres de la Plateforme.

Cette signature consacre le parachèvement du processus de signature de l’accord d’Alger signé par les différentes parties le 15 mai 2015 en présence de plusieurs chefs d’Etats.

Avant la signature du document de l’accord s’en est suivi une série de discours.

Le ton a été donné par le ministre malien des Affaires étrangères du Mali. Abdoulaye Diop a salué le sens du patriotisme des parties qui ont fait preuve de sacrifices. Le ministre Algérien des Affaires étrangères, a souhaité de voir l’accord se concrétiser dans les meilleures délais pour le bonheur de toutes les filles et fils du Mali. Il a mis l’accent sur les efforts consentis par la Médiation et les parties en conflit pour que l’accord soit. Le ministre Algérien a donné l’assurance « qu’il ne ménagera aucun effort pour la mise en œuvre de l’accord ». Pour le chef de la diplomatie algérienne, « main dans la main, les parties relèveront le défi du terrorisme, du crime organisé... ». A ses dires, après la signature de l’accord de paix s’en suivra la mise en place du comité de suivi.

A son tour, Mamadou Djery Maiga, vice président du MNLA est intervenu pour dire que la « population de l’Azawad aspire à la paix durable ». Il a salué la bonne volonté du gouvernement malien, de la Plateforme et de la CMA pour le retour à la paix. M. Maiga a mis un accent sur le retour des refugiés. A l’en croire, « la CMA n’a jamais pris les armes pour des préoccupations capricieuses, mais pour des raisons légitimes ». Le vice président de la CMA a rendu un hommage au gouvernement malien pour avoir réussi ce que les autres gouvernements du Mali ont échoué, ce depuis la première rébellion en 1964.

Le représentant de la Plateforme, Me Harouna Touré, « dit donner toutes les chances à la paix ». A-t-il tendu la main aux frères de la CMA pour que désormais la paix soit. Me Touré a souhaité le déploiement sur toute l’étendue du territoire nationale de l’armée malienne. Aux amis du Mali, Me Touré a « demandé une égalité de traitement entre tous les filles et fils du Mali. Une égalité nécessaire pour la paix ».

La Minusma à travers son représentant s’est félicité de la signature de l’accord par la CMA. Pour lui, la communauté internationale sera aux cotés du Mali, « mais ne fera pas la paix à sa place. Il est temps de réconcilier les cœurs et les esprits ».

Pour IBK, le gouvernement du Mali est engagé pour la mise en œuvre de l’accord de paix. A en croire le chef de l’Etat la mise en œuvre effective de l’accord passe par l’unité nationale.

Très ému et « comblé de joie », le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, dira : « Nous ferons en sorte que nul ne soit déçu, que main dans la main nous ferons le Mali, un pays envié par tout le monde ». IBK a remercié la partie Algérienne pour avoir accepter d’être le chef de file de la Médiation.

Il est a noté que la CMA a signé l’accord sans que sa principale revendication ne soit acceptée par la partie malienne. A savoir : la reconnaissance juridique de l’Azawad.

Après cette signature interviendra la seconde phase de l’accord, il s’agit de son application sur le terrain. Les mouvements armés, la CMA et le Gatia devront déposer les armes et accepter de se cantonner. A la différence de la cérémonie de signature du 15 mai, celle du 20 juin n’a enregistrée la présence d’aucun chef d’Etat étranger.

AS de BKO

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