Nombreux sont les fonctionnaires détenant leur décision de congé de formation à l’extérieur du pays à constater que leurs salaires sont suspendus à la suite du contrôle physique. Les familles de ces fonctionnaires souffrent aujourd’hui le martyre.

Le contrôle physique des fonctionnaires Maliens a débuté au Mali il y a trois mois et doit prendre fin en principe ce mois. Nombreux sont les fonctionnaires qui ont reçu leur décision de congé de formation.

Lors du contrôle physique dans leur service respectif, il a été exigé à ces fonctionnaires en congé de formation de faire parvenir aux contrôleurs des documents notamment la décision de congé de formation attestant qu’ils sont en situation régulière donc l’autorisation de l’Etat.

Ce qui fut fait par nombre d’entre eux. A leur grande surprise, et après avoir soumis les documents, nombreux sont ces fonctionnaires dont les salaires sont soit suspendus soit non versés à qui de droit.

Joints au téléphone, des fonctionnaires disent ne rien comprendre dans cette attitude des contrôleurs. « Cela constitue une violation grave du caractère sacré consacré au salaire par le code du travail ». Le pire est que certains d’entre eux ont témoigné que leurs noms figurent sur des listes des fonctionnaires fictifs, « nonobstant que nous avons envoyé notre décision de congé de formation signée en bonne et due forme ». Du coup, leurs familles respectives sont privées de moyens de subsistance.

Nos interlocuteurs profitent de l’occasion pour dénoncer une autre pratique qui ne fait pas honneur à l’administration. A leurs dires, si la mise en congé de formation est un droit reconnu au travailleur par le statut de la fonction publique du Mali, par les temps qui courent, il en est tout autre dans la pratique.

« L’obtention de ce droit relève du parcours du combattant. Il ne suffit pas de formuler une demande administrative pour espérer être mis dans ses droits. Pour obtenir sa décision de congé de formation dans un délai relativement raisonnable, il faut avoir les bras longs ou mettre la main à la poche. Sans quoi on vous fera toujours savoir que votre dossier est à la signature. Et cela risque de prendre plusieurs mois voire des années », avouent des sources.

Plusieurs fonctionnaires en formation en Chine vivent ce cas. « Nous avons nos dossiers dans le circuit depuis deux ans, on nous dit que le dossier n’est toujours pas signé », martèle un interlocuteur. Conséquence : « nos salaires sont suspendus ». Et d’affirmer être victime du système. On a toujours demandé de l’argent pour que le dossier soit signé, ce que nous avons refusé.

Les fonctionnaires exigent le reversement de leurs salaires sous peine de procès. Mais d’ici là ce sont leurs familles qui souffrent le martyre.

Yaye A. Koné