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A la découverte de nos petits métiers : Chaka dagnon, celui qui donne une seconde vie aux cornes de bœufs

mardi 23 mai 2017, par Assane Koné

Venu de Kita pour s’installer à Bamako, il y a de cela 2 ans, Chaka Dagnon est manœuvre au laboratoire Central vétérinaire de Sotuba. En marge de son travail, cet homme surnommé Rasta, est un artiste qui transforme au quotidien les cornes des bœufs en vases, fourchettes, cuillères et plein d’autres objets de décoration. Sur les berges du fleuve Niger à Sotuba en commune I, nous sommes allés à sa rencontre. Lisez !

« Personne ne m’a appris à faire ce que je fais. Je prends tout simplement les cornes de bœufs, et voir ce que je peux en faire pour résoudre des problèmes familiaux et personnels. Avec les occidentaux, je vends un peigne à 30 000 FCFA. Mais, il m’arrive souvent de le vendre entre 4000 et 4500 FCFA, à des compatriotes qui se montrent intéressés. Les fourchettes sont proposées à 5000 FCFA, les vases sont vendues à 20.000 FCFA. Mais les qualités diffèrent et les prix aussi », nous a indiqué Chaka Dagnon, communément appelé rasta.

Tous les jours après son boulot de manœuvre au laboratoire central vétérinaire, Chaka Dagnon retrouve sa passion d’artisan qui le permet de joindre les bouts.

Il travaille les cornes de bœufs, une matière première, particulière. Doté d’une dextérité exceptionnelle, il transforme cette matière en des objets d’arts ou utilitaires : vases, fourchettes, cuillères, peignes, chaises, et bien d’autres.

« Les Toubabs habitués du secteur de Sotuba, constituent sa clientèle de prédilection. En reconnaissance de la qualité de mon travail et surtout de la valeur ajoutée, souvent par coup de chance, ils achètent quelques objets, à des prix très encourageants. Mais avec la crise qui a secoué notre pays, ces derniers se font très rares », nous a indiqué notre artisan autodidacte.

C’est grâce à un ami de son père qu’il s’est retrouvé à Bamako comme manœuvre au Laboratoire Central vétérinaire. « Mais au-delà de tout cela je suis artisan. Je travaille avec des lames de scie et j’ai conscience qu’il ya d’autres matériels plus professionnels qui me manquent. Si non les idées se bousculent dans ma têtes », a-t-il déclaré.

Cette activité qui permet aujourd’hui à notre artisan de s’exprimer et de vendre quelques pièces pour joindre les deux bouts, n’a pas été de tout repos. Selon lui, à ses début, sa Maman qui n’est plus de ce monde, le prenait pour un fou. « Elle considérait tout simplement ces cornes de bœufs comme des ordures inutiles et sans importance », a-t-il indiqué.

Mais, aujourd’hui, au regard de son succès et surtout de la qualité de son travail de transformation des cornes de bœufs, il est aujourd’hui adulé. Et au nombre de ses admirateurs, il faut citer Ténin Traoré, son épouse. « Avec les cornes, il fait même de jolis colliers et c’est ce qui me surprend dans son travail », a estimé Tenin Traoré, qui se dit souvent dépassée par la qualité de certaines œuvre de son époux. En effet, notre artisan, en plus d’être marié, est père d’une famille équilibrée, bien équilibrée avec 2 filles et 2 garçons.

A 28 ans, Chaka Dagnon n’a jamais fréquenté l’école. Il a quitté sa ville natale de Kita, il y a seulement 2 ans. Aujourd’hui à Bamako, il fait des merveilles avec les cornes des bœufs. Mais, voilà un artisan qui a besoin d’être soutenu pour exceller dans ce qu’il fait. « Etant donné que je n’ai suivi aucune formation pour ce travail que je fais si bien, je sens aujourd’hui le besoin d’une aide technique ou en matériels pour faire évoluer mon activité dans l’intention d’atteindre le marché national et international. Et, pourquoi, pas transmettre ma connaissance à d’autres jeunes maliens », a-t-il conclu.

MLD


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