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3e Session ordinaire 2015 de la Cour d’assises de Bamako : 131 accusés devant la justice

lundi 30 novembre 2015, par Assane Koné

Durant deux semaines, les juges vont se pencher sur 63 dossiers portant sur des crimes contre l’intégrité physique et les infractions contre les biens

Les audiences ont débuté hier dans la salle Boubacar Sidibé de la cour d’appel de Bamako. La séance solennelle d’ouverture était présidée par le premier président de la Cour d’appel de Bamako, Mamadi Berté, en présence du Procureur général de la République près la Cour d’appel de Bamako, Daniel A Téssougué, le président de la Cour suprême, Amadi Tamba, l’honorable Zoumana Ntji Doumbia, président de la commission loi ainsi que plusieurs magistrats des institutions judiciaires et des avocats étaient également présents.

Durant deux semaines, les juges vont se pencher sur 63 dossiers portants sur 131 prévenus, accusés des infractions classées en deux catégories : les crimes contre l’intégrité physique et les infractions contre les biens.

Comme il est de coutume lors de toutes les assises, le greffier en chef a donné des explications détaillées sur le tirage au sort des assesseurs. Ils doivent siéger aux cotés des magistrats professionnels durant tout le temps que dureront les assises. Ces simples citoyens tirés au sort peuvent venir de toutes les localités du pays. Au nombre de douze, dont quatre femmes, ils appartiennent à toutes les couches socioprofessionnelles. Les assesseurs sont âgés d’au moins trente ans.

Le procureur général de la République près de la Cour d’appel de Bamako, Daniel A Téssougué a rendu grâce à Dieu, qui lui permet dans sa mansuétude, d’être en parfaite santé, afin d’accomplir la mission sacrée qui est une de ses émanations, un de ses attributs, à savoir la justice, au nom du peuple souverain du Mali.

Il a rappelé, que depuis 2011, notre nation est dans la turbulence. Ce pays, connu pour sa convivialité et son harmonie sociale, est devenu une zone de non droit, du fait d’une bande de délinquants, venus de l’on ne sait où et qui sans sentiment patriotique, ont emporté dans leur valise des narcotrafiquants et des terroristes, pour semer la mort et la désolation. Samedi encore à Kidal, ils ont sévi. Ils doivent rendre compte. Par rapport à l’attaque de l’hôtel Radisson bleu le vendredi 20 novembre, selon lui, ils ont frappé la capitale en son cœur. Il a dit que depuis des mois, ils écument le pays, et démontrent ainsi que nulle part, les citoyens honnêtes ne peuvent être à l’abri. Il est temps, plus que temps de renverser la tendance et d’introduire la peur dans le camp des délinquants.

La priorité des priorités, selon le PG, c’est de mettre les forces de défense et de sécurité en mesure d’assurer leur mission, pas approximativement, mais entièrement. Une autre vérité ancienne, « mieux vaut prévenir que guérir ». « Hélas dans notre pays, nous sommes trop souvent en retard sur les événements, l’anticipation manque. Soit par une trop grande prudence, soit par la peur d’affronter les difficultés de la gestion publique » renchérira-t-il.

Le procureur Daniel Téssougué a touché du doigt, le dernier exemple parmi d’autres, c’est cette fronde des banquiers, qui a fait perdre des centaines de millions, voir des milliards au pays, une grève des plus inutiles qui puisse être. « Nous n’insulterons jamais l’action syndicale, l’étant nous-mêmes. Mais la démesure ne sied pas à un syndicat, sinon, il sombre dans un corporatisme qui dessert sa cause. Ce dossier que je n’évoquerais pas ici, secret de l’information oblige, n’a rien des scandaleux », a déclaré le PG Daniel Téssougué.

Le bâtonnier des avocats, Me Youssouf Diallo, a assuré que les avocats tiendront leur rôle, avant de les inviter à accomplir cette mission avec honneur. Le bâtonnier a demandé aux assesseurs de jouer pleinement leur rôle avec leur intime conviction. Les assesseurs doivent faire en sorte qu’au sortir du tribunal, les justiciables aient sentiment de satisfaction pour leur justice.

Lamine Kané

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