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16 jours d’activisme : combattre les violences basées sur le genre en donnant la parole aux femmes et aux filles
lundi 11 décembre 2023, par
Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), Womanager a organisé un panel sur le thème, « violence faites aux femmes et filles déplacées en situation de handicap ». C’était le vendredi 1er décembre 2023 à son siège au Golf.
Ici à Womanager, il est 10 heures, le soleil brille au cœur des oranges, un signe pour combattre les violences basées sur le genre. Les hommes, les jeunes et les femmes sont réunis dans la cours de Womanager au tour d’un objectif commun : lutter contre les violences basées sur le genre. Le thème mondial de 2023 est : « tous unis ! investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ! ».
Tenin Samaké, initiatrice de Womanager, déclare que la campagne des 16 jours d’activisme à démarrer le 25 novembre dernier et se déroulera jusqu’au 12 décembre 2023. Soutenue par l’ambassade du Canada, elle a pour but de donner la parole aux femmes déplacées en situation de handicap pour prendre en compte leurs besoins et leurs attentes en tant que femme.
Pour Mawiya Abdourahman, conseillère politique à l’ambassade de Canada, le Canada croit fortement à l’égalité des genres et le respect des droits des femmes et des filles. Selon elle ce panel offre l’occasion de dénoncer, de prendre la parole, de s’informer et de renouveler leur engagement à mettre fin aux VBG sous toutes ses formes. Pour elle, ce thème démontre l’importance que la communauté internationale accorde à la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles.
Malgré l’adoption de la Politique nationale genre au Mali et les autres textes connexes en lien avec les droits de la femme, dit-elle la situation des droites de la femme n’est pas reluisante. Car les inégalités liées au genre perdurent dans presque tous les secteurs de la vie et les femmes ainsi que les filles en situation d’handicap sont trois fois plus susceptibles d’être victimes de violences sexuelles et domestiques.
Point de vu des panélistes sur le thème, « combattre les violences basées sur le genre en donnant la parole aux femmes et aux filles »
La commissaire divisionnaire de police, Assitan Traoré, experte en VBG, donne une définition sur les VBG. D’après elle, c’est l’ensemble des comportements perpétrés contre une personne sans son consentement et qui occasionnent des dommages corporel, psychologique, physique et matériel. « Quand on est handicapé, c’est compliqué. Et quand on devient handicapé déplacé, cela est encore plus grave. Il y a une vision de la société du corps handicapé, Car il y a invalidation du corps handicapé. Les femmes et filles handicapées déplacées sont des couches vulnérables aux violences basées sur le genre. Elles sont triplement victimes de toutes formes de violences », a-t-elle fait savoir.
La commissaire divisionnaire précise que, les victimes de VBG peuvent s’adresser à tous les commissariats et les brigades qui ont la capacité d’intervenir sur les VBG, ainsi que les ONG, les One stop center. Le numéro vert VBG à contacter au niveau de la police : 80 333.
Des moyens manquent pour un accompagnement efficace des VBG. Affirme-t-elle, il faut le renforcement des capacités de tous les acteurs intervenants dans les VBG. Elle dira que les voies de recours des personnes victimes des VBG, il y en a beaucoup. On a : les chefs de quartier pour vous orienter. Car, ils jouent un très grand rôle dans la prise en charge des VBG. Les maires, officier de police judiciaire, ils ont l’obligation d’accueillir, d’orienter et assurer la prise en charge des VBG.
De son coté, Mariam Sogoré, explique qu’il y a un très grand lien entre handicap et le genre. Car handicap même est un genre. « On me fait des violences parce que je suis femme et par ce que je suis handicapé », a-t-elle ajouté comme précision. Passant par ses mots, elle se prononce sur les difficultés auxquelles les femmes handicapées font face. Selon elle, ces difficultés sont entre autres : accès à leur propre environnement, à la santé de la reproduction, à la santé et à l’éducation. Le cas des déplacées sont encore pire. Pour elle, le problème est que les gens ne connaissent pas le sens de handicapé, ils ne se mettent pas dans la peau des personnes vivant avec handicap. « Pour connaitre quelqu’un il faut connaitre ses besoins spécifiques. Nous comprendre déjà, c’est nous aider. L’handicap ne se voit pas mais, ça se vit. Nous avons besoin d’être nous-même », a-t-elle lancé comme cri de cœur.
« C’est l’environnement qui nous handicap, nous sommes apte à travailler ». De ce fait, elle propose de mettre l’accent sur la sensibilisation, la mise en œuvre da la convention relative aux droits des personnes handicapées.
Mme Maiga, Aminata Traoré, présidente de l’Association des Maliennes pour la Protection des Personnes atteintes d’Albinisme (AMPA), les gourous des VBG, spécifiquement le cas d’albinisme, c’est tout le monde. Exemple : il y a des familles qui mette fin à la vie de leur enfant par ce qu’il est né avec un handicap, atteint d’albinisme sous prétexte qu’il s’est noyé dans l’eau. Il y a des hommes aussi qui disent : s’accoupler avec une femme atteinte d’albinisme apporte de l’argent et accroit le bonheur, etc. Donc ils violent ces femmes.
« La vie des personnes handicapées, c’est un combat de tous les jours. On est pas pris en compte comme il se doit. Nos besoins sont un peu ignorés. On a besoin d’être épanouis. On a besoin de nos crèmes soleils, de nos lunettes, de nos béquilles. Pour nous aider, il faut nous donner la parole. Par sa voix, AMPA plaide pour une éducation inclusive pour une insertion professionnelle qui est aujourd’hui un parcours du combattant pour les personnes vivant avec handicap. Elle souligne que son association est ouverte à toutes les personnes victimes de VBG.
Aux dires de Tiémoko Traoré, administrateur de l’action sociale et gestionnaire des sites des placées, les sites sont accessibles, mais il y a des spécificités qu’il faut savoir. Dans le site de Faladiè, il n’y a pas seulement que des déplacés. Il y a des populations autochtones qui étaient là avant les déplacées. Notamment les vendeurs de bétails. Ce site est plus fréquenté que les autres, ce qui expose les femmes et les filles déplacées à des violences. Pour lui, c’est une situation difficile a géré, parce que quand les déplacées viennent pour l’assistance les autres viennent s’ajouter à eux. C’est pourquoi ils ont a une représentante de développement sociale sur c’est sites.
Le site qui répond aux normes est celui de Diatoula, l’un des plus grands sites qui répond au minimum de conditions. « On avait à un moment donné, pris des dispositions pour délocaliser le site de Faladiè mais qui n’a pas abouti, faute de trouver un lieu adéquat », a-t-il déclaré. Il ajoute qu’ils font l’accueil, l’orientation, la prise en charge en collaboration avec des partenaires qui interviennent sur cette question.
Bintou COULIBALY
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