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TRASITION MALIENNE : Silence on militarise !

lundi 1er mars 2021, par Assane Koné

Depuis le 18 août 2020, date du coup d’état qui a mis fin au règne de Ibrahim Boubacar Keita comme Président de la République du Mali, l’on a l’impression que les Officiers supérieurs des Forces de défense et de sécurité, ont décidé d’éjecter tous les hauts cadres civils de l’administration des structures d’état. Mais, à quelle fin ?

Sommes-nous condamnés à assister impuissantes et impuissants, à cette « militarisation » à outrance de tous les secteurs de l’Etat malien ? Depuis, le début de la Transition dirigée par le Colonel à la retraite Bah N’daw, les jours où se tiennent les Conseils des ministres, sont devenus fatales pour de nombreux cadres supérieurs civils du Mali.

A chaque Conseil des Ministres, sans trop comprendre pourquoi, de hauts fonctionnaires maliens sont éjectés de leur fauteuil de décideurs dans des structures étatiques, pour se voir remplacer par des Officiers des Forces de Défense et de Sécurité. Malheureusement, au même moment, l’on a l’impression que les officiers militaires pouvaient être beaucoup plus utiles ailleurs, notamment dans la lutte contre l’insécurité généralisée qui paralyse le pays depuis 2012.

IBk aimait dire à qui veut l’entendre que « nous fumes lorsque certains n’y étaient pas ». Et, sur ça, il avait entièrement raison. Parce que déjà en 1235, après la fameuse bataille de Kirina qui a été sanctionnée par la victoire de Soundiata Keita sur Soumangourou Kanté, le Mandé, l’ancêtre du Mali, s’était doté d’une charte qui est toujours d’actualité. Et, pourrait même être considérée comme la mère de toutes les conventions internationales sur les droits de l’Homme.

Au regard de ce qui se passe aujourd’hui, sans aucune prétention, tous les Maliens qui le peuvent doivent se procurer une copie de cette charte pour la lire et en tirer des leçons pour notre quotidien individuel et collectif.

Mais, en attendant, l’on doit pouvoir rappeler l’un des grands principes de cette célèbre charte adoptée par les représentants du Mandé primitif et leurs alliés réunis en 1236 à Kouroukan Fouga (Actuel cercle de Kangaba) après l’historique bataille de Kirina, pour régir la vie du grand ensemble Mandingue. En son article 1er, la charte se veut suffisamment claire. « La Société du grand Mandé est divisée en 16 porteurs de carquois, 5 classes de marabouts, 4 classes de Nyamakalas, une classe de serfs (esclaves). Chacun de ces groupes a une activité et un rôle spécifiques ».

Nous retenons que pour le fonctionnement harmonieux de la cité, la charte a édicté une sagesse : « Chacun de ces groupes a une activité et un rôle spécifiques ». Et sur la base de cette sagesse, les gouvernants actuels du Mali devaient trouver les ressources nécessaires pour faire jouer à chaque groupe la fonction pour laquelle, elle a été instituée dans la république. En un mot, les éléments des forces de défense et de sécurité, comme les « 16 porteurs de carquois » de la Charte du Mandé, doivent être assignés à la fonction de la défense et de la sécurité de la Nation.

Aucunement, ils ne doivent remplacer dans des fonctions, souvent techniques, des cadres qui ont été chèrement formés par l’Etat, avec l’argent du contribuable malien, pour le développement rapide du pays.

Aujourd’hui, le citoyen lambda à l’impression que chaque officier supérieur, à la faveur du coup d’Etat des Colonels, veut sa part du gâteau. Et, pour cela, il faut éjecter des cadres civils pour leur faire de la place.

Pour un développement harmonieux, il serait intéressant que chacun reste dans son domaine de compétence pour impulser la dose nécessaire à un développement accéléré du pays. Bon, attendant, c’est le « silence, on militarise ».

Assane Koné


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