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Rapport conjoint AMDH/FIDH : Accusée, l’AMDH se défend

samedi 13 mai 2017, par Assane Koné

Le Président de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) invite l’opinion nationale à faire attention à la désinformation et à la campagne d’intoxication de certains organes de presse suite à la publication de son rapport conjoint avec la FIDH, le 11 mai 2017, rapport intitulé « le terrorisme et impunité font chanceler un accord de paix fragile », un titre révélateur de la situation actuelle de la crise malienne.

L’AMDH constate avec beaucoup de regret que certains journalistes s’adonnent depuis hier à la tentative de ternir l’image de l’AMDH et de celle de son président à travers des informations erronées sur le contenu du rapport de nos organisations. Cette attitude révèle le mépris de la déontologie et vertus auxquels les journalistes sont tenus, qui sont entre autres, la neutralité, l’impartialité, et surtout le professionnalisme dans le traitement des informations.

Bien que ces organes de presse soient très loin d’être représentatifs de la presse malienne, l’AMDH ne saurait se laisser intimider, bien au contraire, elle usera de tous les moyens légaux pour faire respecter ses droits, en tant qu’association de défense de droits humains.

L’AMDH rappelle à l’opinion nationale que son rapport en question dénonce en premier lieu la recrudescence des attaques et crimes perpétrés par des groupes terroristes dans le nord et dans le centre du pays, contre les militaires maliens et forces internationales, populations civiles et fonctionnaires ; et décrit ensuite des cas d’exactions perpétrées par des éléments des forces armées maliennes dans le cadre des opérations anti-terroristes à l’encontre de civils maliens. Nos organisations insistent ainsi sur la nécessité d’apporter une réponse au phénomène du terrorisme qui soit respectueuse des droits humains et qui ne soit pas uniquement sécuritaire, mais qui inclue en particulier, une réelle lutte contre l’impunité de tous les auteurs présumés de crimes et graves violations des droits de l’homme, quelle que soit leur affiliation.

L’AMDH regrette cependant que seules les exactions commises par l’armée malienne aient été mises en exergue avec des titres haineux par certains individus, n’hésitant pas à dériver vers des attaques personnelles, et détournant le message porté par nos organisations. Le combat contre le terrorisme touche tous les maliens, y compris les défenseurs de droits humains et les militaires.

AMDH exhorte la maison de la presse à appeler certains journalistes à plus de responsabilité et au respect de la déontologie de journalisme afin d’éviter que quelques organes de presse ne portent atteinte à la crédibilité de la presse malienne, une composante essentielle de la démocratie et des droits de l’Homme. L’AMDH rappelle que de sa création en 1988 à nos jours, elle n’a cesse de promouvoir la liberté et l’indépendance de la presse et à protéger les journalistes arbitrairement arrêtés et condamnés.

L’AMDH rappelle aussi que depuis le début de la crise en 2012, elle n’a jamais manqué à ses obligations en matière de protection et défense de droits humains. Avec la FIDH, elle a fait plusieurs enquêtes au nord (y compris sur le massacre d’Aguelhoc contre les militaires maliens en janvier 2012) et ont déposé deux plaintes devant la justice malienne au nom de victimes des crimes perpétrés par les groupes ex-rebelles et terroristes durant l’occupation en 2012-2013, y compris des victimes de violences sexuelles.

AMDH rappelle également à tous qu’au Mali, qui n’a pas dans sa famille, un ou des militaires dont certains sont morts dans le combat contre le terrorisme.

L’AMDH précise qu’en tant que association malienne de défense des droits humains, apolitique et non confessionnelle, elle a l’obligation de se conformer, et ne saurait se dérober, à ses devoirs d’impartialité et de neutralité dans son travail d’enquête, de dénonciation et d’assistance juridique.

L’’AMDH et la FIDH ont pour objectifs de diffuser l’idéal de droits de l’Homme et État de droit ; et de protéger et défendre les droits humains de toutes les maliennes et tous les maliens sans aucune forme discrimination de sexe, de religion, d’ethnie, etc.

L’AMDH réitère son soutien aux autorités maliennes pour la sécurisation des populations et leurs biens dans le plus grand respect des droits humains pour diligenter le retour à une stabilité et une réconciliation au Mali.

Fait à Bamako, le 12 Mai 2017
Me Moctar MARIKO
Président de l’AMDH


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