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Promotion de la photographie au Mali : L’Inter Biennale photographique s’installe à Bamako Art Gallery

mercredi 16 décembre 2020, par Assane Koné

Dans le cadre de la 2e édition de l’Inter Biennale photographique du Mali, Bamako Art Gallery reçoit l’exposition des œuvres de Moussa Kalapo, Aly Traoré, Moussa Tolo, Mariam Niaré, Fatoumata Traoré, Bassirou Keita, Adama Bamba et Ousmane Goita. Sans complexe, ils s’y sont installés en maîtres avec leurs œuvres de belle facture

La clôture de la quinzaine professionnelle de la 2e édition de l’Inter Biennale photographique du Mali, a été marquée le 15 décembre 2020, par une belle parade artistique dans les rues de Baco-Djicoroni ACI, qui a précédé le vernissage de l’exposition à Bamako Art Gallery.

Pour cette 4e étape de la 2e édition de l’Inter Biennale photographique du Mali (la 3e étape, celle de l’Institut Français du Mali, reportée), comme cela est devenu une habitude depuis le démarrage des activités, les différents Collectifs de photographes maliens se sont mobilisés pour apporter un cachet particulier à cette étape.

Et, dans sa logique de créer un engouement populaire autour de la photographie, le Réseau des photographes du Mali n’ pas lésiné sur les moyens pour garantir une parade artistique attractive dans les rues de Baco-Djicoroni-ACI. Pour la circonstance les danseuses Fatoumata Bagayoko et Naomi Fall ont été mises à contribution pour mobiliser leurs danseurs et danseuses, qui ont impressionné les populations, au moment où des œuvres photographiques imprimées sur des bâches faisaient l’objet d’une exposition d’un autre genre. Ce fut des moments, où la création artistique est allée à la rencontre du public, loin des galeries de lieux d’expositions traditionnelles.

Une fois, à Bamako Art Gallery, les amoureux de la photographie et les curieux attirés par la parade artistique, ont été émerveillés de voir une exposition d’une très belle facture. « La photographie est un art qui promet au Mali », s’est exclamé un visiteur anonyme. Mais, sûrement très connaisseur. En effet, dans une maîtrise parfaite de son espace, Bamako Art Gallery a mis les petits plats dans les grands, pour mettre en valeur le travail artistique des 8 jeunes photographes qui ont eu la chance d’exposer dans ses murs.

Les œuvres sont exposées de la sorte que le visiteur n’a pas le temps de se remettre de ses émotions. Et, du coup, il a tendance à revenir sur ses pas pour se rassurer si la première impression était vraiment la bonne, tant la scénographie de l’exposition qui se marie si bien avec le lieu, donne la chance aux œuvres de s’exprimer.

Nos coups de cœur

Il n’y a aucun doute, la série Albinos de Mariam Niaré, composée de 7 photographies, dont 5 en format 80/150 cm et 2 en format 50/70 cm, est et restera une belle attraction de cette exposition, tant l’esthétique y est à son comble.

Mais, tout juste à côté dans une pièce qu’elle ne pouvait pas partager, la jeune photographe Fatoumata Traoré, l’une des grandes révélations de cette 2e édition de l’Inter Biennale photographique du Mali, dans une démarche hautement philosophique pousse le visiteur à plusieurs interrogation à travers son installation photographique intitulée « Kunnadoni » ou le Fardeau. A travers 10 photographies de très belles prises, où les couleurs sont agencées dans une démarche esthétique à nous faire accepter souvent des douleurs fortes sans nous plaindre, la photographe s’interroge sur les différentes formes de la réussite. Comme pour nous dire qu’il n’y pas de réussite sans effort. Même ceux ou celles qui auront l’impression qu’ils ou elles auraient réussi sans effort, ils ou elles devront admettre que quelqu’un d’autre aura souffert, aura fourni un effort exceptionnel pour leur offrir ce piédestal.

Et, comme si les « Albinos » de Mariam Niaré et le « Kunnadoni » ou le Fardeau de Fatoumata Traoré dite Bata ne suffisait pour convaincre le visiteur du talent créatif et imaginatif des jeunes photographes maliens, Adama Bamba, dans une démarche innovante, nous invite à découvrir les « Empreintes et Cicatrices ».

Si pour de nombreux photographes, il n’y a pas de photographie en dehors des sujets humains, Adama Bamba pense le contraire. Et, dans une démarche particulière, il s’intéresse aux troncs d’arbres. Au centre de la pharmacopée traditionnelle, certains arbres en milieu urbain ou périurbain subissent d’énormes épreuves, suite aux différents prélèvements de leur écorce. Et, cela, sans nul doute, laisse des « empreintes » pour le pré-leveur, mais des « cicatrices » pour l’arbre ». Et, inspiré, Adama Bamba a plongé l’objectif de son appareil photo dans ces « Empreintes et Cicatrices » pour nous donner des tableaux photographiques d’une rare beauté. Même s’il effleure de passage un travail déjà mené par Kani Sissoko, l’on lui reconnait sa maîtrise de la technique de la composition d’image.

C’est très ému, mais surtout très heureux d’avoir réussi l’organisation de cette 2e édition de l’Inter Biennale photographique du Mali malgré un contexte très difficile (crise politique et crise sanitaire) que Seydou Camara a pris la parole pour dire merci à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de l’évènement.

Il a rappelé qu’en organisant l’Inter Biennale, l’objectif recherché par le réseau des photographes du Mali est de promouvoir la création photographique auprès du public local, tout en palliant au manque de visibilité dont souffre la plupart des jeunes photographes.

Il a précisé que la clôture de la 2e édition de l’Inter Biennale photographique aura lieu le 15 janvier 2021 à la Maison Africaine de la Photographie. Selon lui, lors de cette cérémonie 3 prix seront décernés aux lauréats désignés par le jury. Ce sont : le 1er prix Djanco Cissé, le Prix spécial Miri ou Créativité, le prix spécial jeune talent.

Assane Koné


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