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Violences basées sur le genre : Zéro victime d’ici l’horizon 2030 au Mali

mercredi 11 décembre 2019, par Assane Koné

Le lundi 09 décembre 2019, Hêra foundation a organisé une conférence active au CICB, pour adresser une pétition à l’Assemblée Nationale du Mali ainsi qu’à toute personne, organisation et groupement pouvant apporter un soutien à cette cause noble et juste, celle de l’adoption de l’avant-projet de loi sur les violences basées sur le genre, afin d’obtenir zéro VBG d’ici l’horizon 2030 au Mali.

La conférence a été présidée par Aïssata Traoré, Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. A ses côtés, l’on avait Maître Nadia Myriam BIOUELE, présidente de Hêra foundation, Pascal SOUQUIERE, Directrice générale du cabinet INCOGNITO de Côte d‘Ivoire et El Hadj Elias N’Doye, secrétaire général collectif DAFADOY de Sénégal.

« Le Mali est le 5e pays avec le taux de prévalence de mutilation génitale le plus élevée en Afrique. Depuis l’âge de 15 ans, près de 4 femmes sur 10 soit 38% ont subi des violations physiques, principalement exercées par leur mari ou partenaire actuel dans 65% des cas. De janvier à septembre 2019, le nombre de cas de VBG est de 2 767 dont 20% d’agression sexuelle, 17% de viol, 24% de violence physique, 8% de mariage précoce, 17% de violence émotionnelle et 14% de déni de ressource ». La déclaration a été faite par Aïssata Traoré, Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.

Selon lui, depuis plusieurs années le Mali est confronté à une recrudescence de VBG caractérisée par des actes de nature à causer du mal ou des souffrances physiques, sexuelles, psychologiques aux femmes y compris des menaces, la privation arbitraire de la liberté que ce soit dans la vie publique ou privée.

« Les VBG constituent l’une des violations les plus graves des droits fondamentaux et les plus fréquentes dans le monde. Elles ne connaissent pas de frontière et elles constituent sans nulle doute un obstacle au développement socioéconomique et culturel de notre pays » a-t-elle déclarée. Avant d’exprimer son soutien aux victimes de VBG. Elle a aussi salué l’initiative de Hêra foundation pour son engagement dans la promotion et l’assistance juridique et judiciaire des victimes de VBG, la prise en charge des enfants déscolarisés et ceux issus de milieux défavorisés.

Maître Nadia Myriam BIOUELE, présidente de Hêra foundation, dira que la statistique de VBG est alarmante depuis la crise 2012 au Mali. Selon elle, une femme sur quatre est victime. Pour cela, elle a ajouté que vu la gravité de la situation, la mise en place d’un avant-projet de loi est nécessaire et indispensable. Selon elle, c’est un texte ambitieux, préventif, répressif et réparateur et ne va pas constituer comme la solution mais plutôt une avancée en matière de l’éradication de VBG au Mali.

« Les victimes ont un visage économiquement non négligeable. Elles nécessitent une prise en charge holistique psycho-sanitaire et socio-économiques aux différents cas de VBG, qu’elles soient femmes/hommes, handicapés, albinos, personnes âgées. La mise en œuvre telle que décrite dans les modules de gestion des cas de VBG, parjure souvent d’avec les principes cartésiens du droit positif malien, notamment la procédure pénale » a-t-elle révélé. Avant de dire que beaucoup de femmes subissent et tombent sous les coups de violence dans le désespoir total, n’ayant aucun pouvoir économique pour se prendre en main, et le plus souvent rejetées par leur famille, ou mises à l’écart par la société, une autre forme d’exclusion sociale.

Elle a aussi rappelé l’absence d’une loi répressive de VBG, qui est une grande menace pour la paix et la stabilité. Pour cela, Maître Nadia Myriam BIOUELE dira que pour éradiquer le phénomène, les autorités maliennes doivent renforcer le dispositif national d’aide juridictionnelle afin de garantir le droit fondamental d’égal accès à la justice, du droit à un procès équitable, du droit à la représentation en justice pour les victimes survivantes, du droit de juger dans un délai raisonnable.

« Par cette pétition, nous nous adressons à toutes les âmes conscientes de la gravités de la situation et de l’importance capitale de l’adoption d’une loi contre la VBG au Mali. Nous sollicitons votre signature, preuve de votre engagement pour garantir une vie épanouie. Cette signature vous permettra de contribuer à essuyer les larmes des victimes de VBG, rétablir leur dignité mais aussi contribuer à protéger toute une Nation, tout en garantissant un développement politique et socio-économique de notre pays » a-t-elle indiqué. Avant de dire que Hêra foundation a fait la dotation initiale de 10 000 000 FCFA pour poursuivre la réflexion avec ses partenaires comme la Banque Atlantique, l’Atlantique Micro Finance, et le Baobab, afin de trouver un modèle d’autonomisation économique propre aux femmes victimes de VBG.

Mohamed CAMARA


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