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Tour de Lassa : Gao, une forteresse dans le Sahara

jeudi 25 juin 2015, par Assane Koné

Une fois n’est pas coutume, dit l’adage ! Après près de deux semaines d’absence de la capitale d’un pays dans le tourbillon des scandales (engrais frelatés) et des convoitises géostratégiques, nous étions si pressé de refaire notre plein d’air pur qu’il nous était difficile d’attendre le lundi pour nous réfugier sur notre Tour à Lassa. Après une bonne bouffée d’oxygène, nous nous installons confortablement en nous isolant dans la réflexion, la méditation…

A ce poste d’observation et de réflexion, difficile d’échapper à l’attraction du fleuve Niger qui paresseusement, mais majestueusement, serpente Bamako.

A l’aurore, le Joliba donne à la Cité des Trois Caïmans (une autre source de fierté pour certains natifs) l’allure d’une ville calme et sereine. Une fausse allure bien sûr !

Et, pris subitement dans le tourbillon de la somnolence, nous voilà emportés dans un rêve, portés par les eaux vitales du Niger. Koulikoro du Méguétan, Ségou des Balanzas, Djenné la Religieuse du Bani, Mopti la Venise Peuhle, Tombouctou la Mystérieuse Sainte et nous voilà perchés sur la… Dune Rose !

Une autre Tour qui donne une vue pittoresque de Gao, la légendaire Cité des Askia. Tel un Oasis dans le désert inhospitalier du Sahara, elle nous tend des bras hospitaliers.

Gao, l’Amante dont nous avons été éperdument amoureux avant même de la découvrir. Et voilà qu’elle nous enlace alors qu’elle est dans l’œil du cyclone jihadiste. L’envoutante et savoureuse mélodie du Takamba ne laisse point de place à une volonté de résister à cet appel romantique.

Gao, la Cosmopolite, chaleureusement accueillante pour ses hôtes.

Gao, l’insoumise, la rebelle qui se dresse fièrement face à l’ennemi pour défendre son honneur, sa dignité, son prestige et sa gloire. Gao, aussi rebelle que sa Jumelle, Ziguinchor (jumelée à la capitale de la Casamance, Sénégal, depuis 1963).

Mujao, Ançar Dine, Mnla, Aqmi… l’ont appris à leurs dépends : Gao est une Princesse qui ne se laisse pas prendre par la force ! Elle ne cède pas à la menace, à l’intimidation… Il faut la conquérir comme une fée, il faut la chérir comme la femme de ses rêves et l’adorer comme une Divine Déesse.

Gao, la Résistante se dresse avec fierté dans un septentrion malien éprouvé par toutes les convoitises, marqué par toutes les traîtrises et qui vacille sous les assauts répétés de criminels de tout acabit en quête de terreau fertile à leurs crimes, de paradis d’impunité.

Gao, une forteresse défendue par ces jeunes fantassins. Une jeunesse à jamais débout sur les remparts de l’orgueil, de la fierté et du patriotisme. Une jeunesse pour qui l’épopée héroïque des Askia n’est pas seulement source de gloire d’antan, mais également une voie bien balisée pour écrire son propre histoire et bâtir sa propre légende.

Une jeunesse patriotique engagée pour qui l’histoire n’est qu’une référence pour se frayer sa propre voie héroïque et non un abri d’orgueil pour se reposer sur les lauriers des ancêtres !

Moussa Bolly
Source : Le Matin

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