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Statut des CES : Quand le MESRS agit contre l’apparence

mercredi 3 septembre 2014, par Assane Koné

Fraichement nommé aux commandes du département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Me Moutaga Tall avait promis aux médecins en spécialisation de continuer sur la voie des réformes engagées par Moustapha Dicko, notamment la mise en œuvre du décret portant statut des Diplômes d’études spécialisées (DES). 6 mois après, la situation reste intacte. Conséquence : les titulaires DES sont chassés dans les hôpitaux et classes.

Conscient des enjeux de l’enseignement supérieur, l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Me Moutaga Tall avait affiché sa volonté de faire mieux dans ce département, en poursuivant les chantiers de réformes engagées par son prédécesseur, Moustapha Dicko. C’est ainsi qu’il avait reçu, en avril 2014, une délégation des médecins en spécialisation, à propos du projet de décret portant l’adoption d’un statut particulier pour les titulaires de Diplôme d’études spécialisées (DES), dans les établissements publics d’enseignement supérieur chargés des formations médicales et biomédicales au Mali.

A la faveur de la rencontre, le secrétaire général de l’Amicale des médecins en spécialisation au Mali (Amesma), Drissa Sangaré avait attiré l’attention du nouveau ministre sur cette situation qui dépasse les canaux diplomatiques du décanat de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie. Les points de discordes sont relatifs au non-paiement des primes de garde, les frais d’inscriptions et pédagogiques, l’implication des CES dans l’élaboration de la convention hospitalo-universitaire et la levée des sanctions à l’encontre de certains camarades.

Les textes réglementaires de création des Diplômes d’études spécialisées varient d’une spécialité à une autre. En outre, les modes de recrutement, de financement et d’évaluation sont inadaptés et certains programmes, au plan académique, ne sont pas harmonisés avec les curricula de l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS).

Pour orienter les programmes sur le marché de l’emploi, un projet de décret a été pris par le gouvernement afin de prendre en charge les insuffisances des DES.

La rencontre avait abouti à de belles promesses de la part du ministre. Cependant, il avait donné son quitus pour mettre en place un mécanisme de financement des médecins concernés, afin de prendre en compte la dimension semestrielle dans la planification des parcours de formation et la référence aux curricula de l’Organisation ouest-africaine de santé.

Mais 6 mois après la rencontre, aucune action concrète du ministre n’a été constatée. Les DES sont aujourd’hui menacés par la direction universitaire pour le payement des frais d’inscriptions. Ce qui ne figure pas dans le statut. Le silence du ministre, a tout l’air d’une mauvaise foi manifeste. Les DES ont droit à la formation. Le ministère doit être dans la volonté d’accompagner les médecins dans leur formation.

Faute de mesures d’appui du ministre de l’enseignement supérieur, les médecins sont chassés dans les hôpitaux et classes depuis plus de 5 mois. Tous les services compétents ont été saisis pour cette situation, mais jusque-là aucune action. Les médecins spécialistes continuent de battre le pavé pour se faire entendre.

Me Moutaga Tall et les départements concernés sont appelés à réagir face à l’urgence pour signer le document-cadre de politique et plan stratégique, ainsi constituant le cadre légal et réglementaire définissant les missions essentielles des DES. Cela permettra au Mali de combler le déficit de spécialistes dans notre plateau sanitaire fragile.

Bréhima Sogoba

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