Politique > Situation actuelle du Mali : Le tableau sombre dressé par le Parti Sadi

Situation actuelle du Mali : Le tableau sombre dressé par le Parti Sadi

jeudi 2 février 2017, par Assane Koné

Le parti pour la Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (Sadi) était face à la presse le mercredi 1er février 2017 dans ses locaux sis à Djélibougou. La conférence a été animée par l’Honorable Oumar Mariko, Président du parti. Pour la circonstance, il avait à ses côtés, Nouhoum Kéita, secrétaire administratif du parti et l’Honorable Amadou Araba Doumbia, secrétaire à la communication. Ce fut une occasion pour le Sadi de s’exprimer sur la situation actuelle du pays. L’armée et les problèmes sécuritaires, les revendications sociales, la problématique foncière, l’accaparement des terres et la position du parti par rapport à l’unité qui se dessine entre la majorité et l’opposition, sont autant de sujets qui ont été abordés par le conférencier. Dans une déclaration, le parti a estimé que deux mots caractérisent la gouvernance actuelle : « Inertie et Arrogance ». Lors de cette conférence de presse qui portait sur la situation lamentable du pays, Dr Oumar Mariko a invité les malien à faire en sorte que IBK soit le dernier de la dynastie du mouvement démocratique qui a pris le pouvoir de 1992 à aujourd’hui.

A l’entame de la conférence une minute de silence fut observée à la mémoire des soldats tombés sur le champ de l’honneur. Le parti Sadi s’est dit très affligé par l’attentat survenu à Gao le 18 janvier 2017 qui a endeuillé la nation entière. Il s’est aussi dit profondément attristé par les assassinats et tueries que subissent les soldats maliens.

« Deux mots caractérisent la gouvernance actuelle : Inertie et Arrogance. »

« Notre pays connait aujourd’hui un véritable blocage tant sur le plan politique, économique et social. La grande question aujourd’hui est : Notre pays est-il vraiment dirigé au profit du peuple ? Evidemment Non ! Il s’enfonce un peu plus chaque jour. La vie est ponctuée d’attentats, de mines, d’embuscades contre les forces armées avec leurs lots de morts, de blessés, de veuves, d’orphelins, le plus souvent dans l’anonymat le plus total », a indiqué le Président du Sadi, Dr Oumar Mariko.

Dans une déclaration lut par le secrétaire administratif, Nouhoum Keita, le parti SADI a estimé que « deux mots caractérisent la gouvernance actuelle : Inertie et Arrogance ».

Il a indiqué que « Quand les actions des terroristes deviennent très spectaculaires, au point de menacer l’équilibre précaire des institutions, alors là, il ya une mobilisation de circonstance pour essayer de noyer les problèmes dans l’émotion et éviter un débat de fond sur les causes et les responsabilités de la chienlit que vit notre pays ».

S’agissant de la situation de l’armée et des problèmes sécuritaires, le parti SADI a indiqué que c’est au politique de déterminer qui est l’ennemi et mettre l’appareil militaire en condition pour y faire face.

« L’armée est la colonne vertébrale de tout Etat et le renseignement en est le vecteur directeur. Notre armée est totalement déstructurée par une hiérarchie cupide qui a instauré des sanctions massives très souvent injustes. Les problèmes de minutions, d’armements, de moyens de transport, de soins médicaux et de nourritures sont évoqués par les hommes sur le terrain. Nous avons l’impression de revivre la situation qui prévalait au sein de l’armée peu avant les événements de Mars 2012 », a dénoncé le parti SADI.

Pour ce qui est de la multiplication des grèves, des sit-in à la bourse du travail, le secrétaire administratif a estimé qu’elles ne trouvent pas de réponses politiques appropriées. A l’en croire, « l’amélioration des conditions de vie des travailleurs doit s’inscrire dans une vision à long terme qui est clairement définie et énoncée et à la mise en ouvre de laquelle, ceux-ci devront être associés. La grève actuelle des magistrats et celles récurrentes dans les différents ordres d’enseignement devront être mises à profit pour l’enclenchement d’un véritable dialogue social », a-t-il proposé.

Ainsi, l’opération « Bamako Ville Propre » était aussi inscrite dans les griefs du parti. Pour le parti Sadi, « il s’agit là de la preuve de vision du régime en place et de sa rupture avec les couches populaires, car, donner la priorité à un assainissement d’ailleurs très discutable sur la préservation de milliers d’emplois, relève de l’arrogance et de la cécité politique », a-t-il révélé.

L’épineux problème foncier et l’accaparement des terres se sont invités sur la liste des plaintes du Parti. Il a dénoncé le comportement des spéculateurs fonciers qui sont convaincus de leur impunité et ne reculent devant absolument rien pour faire main basse sur les domaines de l’Etat et exproprier les citoyens. « Les terres agricoles font l’objet de grandes convoitises. Ceux aujourd’hui chargés de la mise en ouvre de notre politique agricole sont ceux-là même qui ont initié les expropriations des paysans au profit des conglomérats financiers (Cas de Sanamandougou et Sahou) », s’est-il insurgé. Et d’ajouter que « la promotion de ces hommes à la tête de notre agriculture démontre clairement que le gouvernement actuel a pris fait et cause pour le capital financier international au détriment des populations rurales ».

La question de la signature du communiqué conjoint par le gouvernement et l’union européenne n’a pas été occultée par Dr Mariko. « Le gouvernement, à travers Abdoulaye Diop, ministre des affaires étrangères, a signé successivement cet accord pour vendre les migrants maliens. Ensuite, il s’est retourné pour le nier », a-t-il regretté.

Concernant l’absence du parti aux cotés des autres (majorité et opposition) lors de la marche unitaire, le premier responsable du parti dira que cette marche n’était rien d’autre que une facétie. « La classe politique veut se servir des malheurs des autres pour chercher un positionnement politique. Cela a caractérisé de longues dates la classe politique malienne. Lors du massacre d’Aguel-hoc en 2012, cette classe politique était au pouvoir, le drapeau n’a pas été mis en berne et le peuple malien ne l’a appris que par les réseaux sociaux », a-t-il indiqué.

Partant, le Bureau politique National du parti a invité le peuple malien, surtout les travailleurs, les paysans, les jeunes, les femmes, à un véritable sursaut national pour une véritable alternance en 2018. « Faisons en sorte que IBK soit la fin de la dynastie du mouvement démocratique qui a pris le pouvoir de 1992 à aujourd’hui », a conseillé Dr Oumar Mariko.

Moussa Mallé SISSOKO


Voir en ligne : Situation actuelle du Mali : Le tableau sombre dressé par le Parti Sadi

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.