Au Mali la rentrée scolaire s’approche à grands pas. Tous les marchés, même les artères principales sont bondés de vendeurs de fournitures scolaires. Cette année, la cherté des fournitures scolaires, a tendance à rimer avec la cherté de la vie. Et, cela préoccupe les parents d’élèves et les vendeurs.

Nous sommes à Faladié, au marché « Hall Félix Houphouët Boigni ». Si ce marché peinait à mobiliser des usagers, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le marché est presque rempli de commerçants. À l’entrée du Hall, nous avons abordé une commerçante, Sirantou Camara, vendeuse de fournitures scolaires. Elle est formelle : « Cette année, les fournitures sont chères par rapport à l’année dernière ». Elle a indiqué que « les grossistes qui nous fournissent, ont augmenté les prix. Ici, les clients viennent timidement. Et, malheureusement, ceux d’entre eux qui sont intéressés, nous proposent des prix auxquels, on ne peut pas céder nos produits. De telle sorte qu’ ils partent sans acheter, faute d’argent ». Dans la même dynamique, Seydou Diarra, assis et qui attend patiemment l’arrivée des clients, nous a aussi parlé de la timidité des clients. « Pour le moment, on n’a pas de marché. On attend patiemment la semaine d’avant la rentrée scolaire pour qu’on puisse avoir beaucoup de clients », a-t-il indiqué.

A quelques mètres de lui, se trouve un acheteur potentiel. Mohamed Traoré semble être intéressé par l’achat d’un sac qu’il admire depuis quelques minutes. « Cette année est vraiment dure. Imaginez, quelqu’un qui a 5 enfants et qui n’as pas assez d’argent. Comment, il va parvenir à gérer son problème ? », s’est-t-il interrogé. Mais, il a estimé que c’est tout a fait normal aussi que les fournitures scolaires soient chères. Selon lui, ça ne sert à rien de s’en prendre aux détaillants. Pour la simple raison, il a estimé que même chez les grossistes, les fournitures sont déjà chères. Il a dédouané les revendeurs. « Donc, ceux qui revendent sont obligés aussi de vendre à un prix excessif », a-t-il estimé.

Loin du Hall de Bamako, à Bozola, au Grand marché de Bamako, nous avons rencontré une cliente, Djeneba Traoré, en train de négocier les prix pour pouvoir avoir des fournitures pour ses enfants. « Cette années, les prix sont vraiment élevés », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que les temps sont vraiment durs pour tout le monde. « Cette année est vraiment dure. Elle est dure que l’année dernière. Je suis venue pour acheter les fournitures de mes enfants avant que le prix soit inaccessible à la veille de la rentrée. Mais, c’est déjà problématique », a-t-elle regretté.

A quelques mètres d’elle, nous avons abordé une vendeuse, Batoma Bagayogo, entrain de dépoussiérer ses sacs. Elle a accepté de nous accorder quelque mots. « Cette année est dure. La situation continue toujours à s’aggraver pour nous les vendeurs. Et puis ce sont les anciens sacs qu’on continue à vendre, les nouveaux ne sont pas encore venus », a-t-elle déclaré.

La reprise de l’année scolaire 2024 aura lieu le 16 octobre 2023, selon un communiqué des autorité, mais à l’allure où vont les choses, il y a de fortes chances que nombreux élèves ne soient pas dotés comme il le faut de façon convenable cette année en fournitures scolaires.

Souleymane Koné (stagiaire)