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Primature : Moussa Mara sur les traces de son prédécesseur ?
mardi 9 septembre 2014, par
Après avoir été délogé de son poste de président du machin qu’il avait construit pour la majorité présidentielle, par la mise en place de la convention des partis politiques de la majorité présidentielle, le n°1 du gouvernement, Moussa Mara subit désormais une forte pression de la part des caciques du RPM, voire de la famille présidentielle. Et pour prouver son sens élevé politique, Moussa Mara rendra-t-il son tablier comme son prédécesseur Oumar Tatam Ly ?
Entre le n°1 du gouvernement Moussa Mara et les ténors des tisserands, plus rien ne va. Depuis la récupération du poste de président de la convention des partis politiques de la majorité présidentielle par le RPM, les choses évoluent en défaveur du Premier ministre.
Selon toute évidence, Moussa Mara subit désormais une forte pression de la part des caciques du RPM et ses alliés. Ses marges de manœuvre s’amenuisent de jour en jour au sortir de la signature de la convention. Désormais fort de sa majorité, le parti présidentiel estime nécessaire avoir un droit inaliénable sur le fauteuil du premier ministre. Le vice-président d RPM et président de la convention, Boulakoussoum Haidara en l’occurrence, l’a confirmé dans un entretien accordé à nos confrères de RFI.
Le RPM s’appuie sur sa forte représentation à l’Assemblée nationale. « Certains estiment qu’avec plus de 70 députés à l’An, le prochain PM doit être du rang du RPM. Pour le moment nous sommes en discussion, mais rien de ficeler pour l’heure », a, -t-il ajouté.
« Avec un peu de recul, on comprend qu’IBK ne fait plus confiance à Mara. Et comme rien n’arrive jamais au hasard, il faut prendre le temps de constituer une majorité forte et crédible », indique un autre responsable du parti.
Le PM acceptera-t-il de rendre le tablier pour l’honneur et la dignité ? Face à ce désaccord avec son chef, il est dans l’obligation de réagir comme son prédécesseur Oumar Tatam Ly qui a démissionné pour des divergences de vues.
La crise persiste entre Mara et les alliés d’IBK. Et, le Président ne s’impose pas comme l’homme de la situation pour ramener la paix et éviter que la maison brûle un peu plus. Tout ceci amène à une conclusion : au lieu de siffler la fin de la pagaille, le président de la République tire plutôt les ficelles de la crise.
En clair, l’atmosphère est désormais rude. Et le premier ministre se trouve entre deux feux : d’un côté le vice-président du parti RPM et de l’autre, l’opposition.
Vu sous ce prisme, Moussa Mara est bel et bien lâché par le président et ses alliés. Il est face à sa responsabilité pour rendre son fauteuil en toute simplicité, mais avec beaucoup de dignité. Bref, la lutte est implacable dans la mesure où l’objectif du camp présidentiel est presque atteint.
Bréhima Sogoba