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POUR EFFACER LES TRACES DE LA COOPERATION SOVIETO-MALIENNE La France va bientôt démolir l’Ensup pour y construire un camp militaire

lundi 14 novembre 2016, par Assane Koné

Le retour forcé de la France dans notre pays, à travers l’appel de trahison lancé, en janvier 2013, par Dioncounda Traoré à François Hollande, fait désormais du Mali une propriété privée de la France qui dicte sa volonté au peuple malien. A la suite de cette nouvelle forme de colonisation de notre territoire, les Maliens sont devenus des hommes sans dignité ni honneur au grand bonheur du gouvernement qui pense ainsi bénéficier de la protection des dirigeants français.

Après l’économie et l’armée, le secteur de l’éducation est dans le viseur de la France. Elle a décidé avec la complicité de nos autorités de dynamiter l’Ecole normale supérieure (ENSUP) pour construire à sa place un camp militaire pour mieux contrôler notre pays à travers un triangle.

Tout le monde savait que l’arrivée des troupes d’occupation françaises au Mali n’augurait rien de bon pour le peuple malien, sauf pour les naïfs qui croyaient dur comme fer que la France allait sauver notre pays de l’invasion djihadiste, de la partition et la descendance de ceux qui ont travaillé dans ce sens depuis leur arrivée au pouvoir en juin 1992 pour que ce jour arrive afin d’engranger les bénéfices de cette conspiration contre le peuple malien.

Trois (03) ans après, la grande majorité des Maliens ont compris que la France est intervenue pour préserver ses intérêts impérialistes en pillant les ressources naturelles du Mali et assurer la protection aux apatrides maliens. Ces derniers, qui n’ont cessé de travailler pour l’Occident, ont saboté et cassé tous les ressorts sur lesquels les pères de l’indépendance avaient bâti notre dignité, grandeur, liberté et indépendance pour que notre pays soit un Etat souverain pétri dans ses valeurs socioculturelles et tourné vers l’extérieur.

Cette occupation illégale de notre pays donne l’occasion rêvée à la France néocoloniale d’entreprendre tout ce qu’elle n’a pu faire durant les soixante quinze (75) ans de colonisation en ce qui concerne l’exploitation des immenses richesses de notre sous-sol qui regorge presque tout ce dont la France a besoin pour son rayonnement économique. Mais aussi de laver l’affront subi, le 20 janvier 1961. Ce jour, l’ancien président du Mali indépendant a notifié à l’ambassadeur français accrédité dans notre pays l’évacuation par les troupes françaises des bases militaires de Tessalit, Gao, Kati et Bamako.
Ce retour en force de la France pour ses intérêts a commencé par le contrôle des pans importants de notre économie. L’opération Serval de janvier 2013, montée de toute pièce avec la complicité des Maliens qui tirent profit de cette situation néocoloniale, a servi de pont à ce contrôle, à la domination économique du Mali par l’Hexagone.
Le premier secteur est celui des hydrocarbures. On le voit à travers les stations Total qui poussent comme des champignons dans toutes les grandes villes maliennes. L’armée, autre cible des Français pour bafouer notre souveraineté, est depuis la signature de l’Accord de défense, en juillet 2014 sous domination française. Notre armée est dépouillée de ses armes d’origine soviétique. Avec la bénédiction des autorités maliennes, les experts militaires Français ont détruit les missiles que le Mali avait acquis avec l’ex-URSS. Les autres armes sont mises au garage sous prétexte qu’elles sont obsolètes.

Dans cette politique d’effacer les traces de la coopération soviéto-malienne, la France néocoloniale a dicté à nos autorités de démolir l’Ecole normale supérieure (Ensup). Raison invoquée : le bâtiment pourrait céder dans trois (03) ans. Mais du côté du gouvernement, c’est un autre son de cloche.

Selon le directeur général de l’Ensup, Dr Ibrahima Camara, le ministre de l’Enseignement supérieur lui a instruit de déménager dans deux (02) mois. Il dit avoir reçu cette correspondance du ministre en octobre dernier. Dr Camara précise que dans la lettre du ministre, il n’est pas question de démolir ou casser l’Ensup mais de libérer les lieux dans le délai imparti. Il dit aussi ne pas savoir s’il s’agit d’une réhabilitation. Dr Camara déclare que la décision d’évacuation du bâtiment fait suite à des expertises en matière de construction dont la dernière dans son rapport mentionne qu’il ne peut plus tenir pendant trois ou quatre ans.

Le secrétaire général du comité syndical de l’Ensup, Alou Diarra, avait laissé entendre que le local avait besoin de réfection pour un meilleur cadre des étudiants et pour une grande rentabilité de ce joyau, héritage de la coopération soviéto- malienne. Il est pour la réhabilitation des locaux de l’école qui a formé des professeurs de l’enseignement secondaire général.

M. Diarra est contre l’utilisation du domaine de l’Ensup à d’autres fins. Il a affirmé que l’Ensup est la mère de la démocratie. Selon lui, presque tous les acteurs de la démocratie ont servi à l’Ensup ou sont sortis de cette école. Il ajoute que l’Ecole normale supérieure est le symbole de la souveraineté et de notre non alignement mais aussi la mémoire de notre pays.

Le secrétaire général a rappelé que Charles Abdoulaye Danioko a souhaité que sa dépouille soit d’abord exposé devant l’Ensup avant son inhumation, signe le défunt était fier et reconnaissant vis-à-vis de cette école.

Les dessous d’une démolition

Selon nos investigations, la France veut détruire tout ce qui symbolise l’ex-URSS dans notre pays. Comme en témoigne la destruction des missiles soviétiques, fruit de la coopération de nos deux peuples. La démolition de l’Ensup pour y construire un camp militaire entre dans le cadre de la politique de domination de notre pays à travers un triangle : Institut français, l’ambassade de France, la Maison du partenariat Mali-Angers. C’est à partir de ce triangle qui est au cœur de notre capitale que les espions français vont contrôler tous les mouvements dans notre capitale.

Quand l’Ensup va céder sa place au camp militaire français, celui-ci aura la lourde mission de surveiller les déplacements de nos militaires qui vont passer par le pont Fadh pour aller vers l’intérieur et la Cité administrative où sont logés les ministères.
A l’entrée de l’Ensup, on peut lire ceci : « Ecole supérieure du Parti, don du Comité central du Pari communiste de l’Union soviétique à l’Union soudaine RDA pour l’amitié fraternelle et la solidarité révolutionnaire ». Il est important de préciser que la remise officielle par le PCUS à l’US-RSA a eu lieu, en 1967. C’est après le coup d’Etat de 1968 que l’Ecole supérieure du Parti est devenue l’Ecole normale supérieure (Ensup).

Après l’Ensup, peut être que la France va organiser un génocide contre ceux qui ont étudié en ex-URSS.

Yoro SOW
L’INTER DE BAMAKO


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