L’atelier sur le processus d’élaboration du dossier de proposition d’inscription de la Case sacrée (Kamablon) de Kangaba et sites associés sur la Liste du patrimoine mondial a permis de faire comprendre aux acteurs locaux le processus d’élaboration d’un dossier d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, et à explorer les voies et moyens utiles pour la constitution efficace du dossier à soumettre à l’Unesco.

Les dernières inscriptions de sites du Mali sur la Liste du Patrimoine mondial remontent à plus de 30 ans. Il s’agit : les villes anciennes de Djenné et de Tombouctou, la falaise de Bandiagara et le Tombeau des Askia. Ce nombre de sites inscrits est loin de refléter la réalité des choses eu regard à la richesse et à la diversité du patrimoine culturel et naturel du Mali. Pour une meilleure représentativité des sites inscrits à l’échelle nationale, le ministère de la Culture, à travers la direction nationale du Patrimoine culturel a décidé de soumettre l’inscription de la Case sacrée (Kamablon) de Kangaba et sites associés incluant le site historique de Kurukan Fuga à Kangaba, l’Arche de Kamandjan et la case sacrée de Kéniéro sur la Liste du patrimoine mondial.

Pour ce faire, la DNPC a soumis une requête d’assistance internationale à l’Unesco. Cette assistance vise à préparer le dossier d’inscription en série des sites énumérés. Aux regards de leur importance à la fois historique, culturelle, architecturale et économique, la case sacrée de Kangaba ou le Kamablon et le site de Kurukan Fuga sont classés dans le patrimoine culturel national du Mali respectivement par Décret N°05-547/P-RM du 20 décembre 2005 et par Décret N°09-402/P-RM du 31 juillet 2009.

Les deux sites sont également inscrits sur la Liste indicative de l’Unesco en 1999 (Kamablon de Kangaba) et 2009 (Kurukan Fuga).

La case sacrée de Kéniéro et l’Arche de Kamadjan sont inscrits respectivement à l’inventaire par Décision N°09-000173 / MC - SG du 12 octobre 2009 et par Décision N°10-000114 / MC - SG du 17 juin 2010.

Selon la DNPC, l’importance du Kamablon de Kangaba et ses sites associés « justifient également leur valeur, leur attribut et leur authenticité pour leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco ». Il faut retenir que les quatre sites, situés au sud du Mali dans l’aire culturelle du Manden, sont étroitement liés à la naissance et au développement de l’Empire du Mali.

Puisque leur inscription ne peut se faire sans une implication et une concertation de tous les acteurs, la DNPC a jugé nécessaire d’organiser un atelier sur le processus d’élaboration du dossier de proposition d’inscription des biens culturels.

La rencontre s’est tenue le 21 et 22 octobre à Siby. Il a regroupé autour du directeur de la DNCP, Lassine Cissé, le personnel de la DNCP, les chefferies de Biby, Kangaba, Koniero, les collectivités décentralisées, les services techniques concernés (la direction nationale du Patrimoine Culturel et ses services déconcentrés, les services locaux des domaines et du cadastre, de l’environnement et d’urbanisme.

Les deux jours de rencontre ont permis aux quatre experts nationaux (architecte, conservateur, urbaniste et environnementaliste) spécialiste dans les domaines du montage et du suivi des dossiers de proposition d’inscription d’échanger avec les participants sur les étapes importantes d’un processus d’élaboration d’un dossier d’inscription des sites sur la Liste du patrimoine mondial.

Des représentants des chefferies au sortir de la rencontre ont affirmé leur adhésion au projet d’inscription, « à condition que cela se fasse dans les conditions comme cela se doit ». Le représentant du chef de village de Keniero, Mamadou Keita, a laissé entendre qu’il « adhère au projet d’inscription de leur site sur la Liste du patrimoine mondial, mais que cela se fasse dans une démarche participative avec tous les acteurs ».

L’atelier a permis aux participants de mieux cerner le processus d’élaboration du dossier de proposition d’inscription d’un site.

Amadou Sidibé