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Musée des Armées du Mali : La nécessité d’un système de documentation des collections pour leur gestion efficiente et efficace

jeudi 16 octobre 2014, par Assane Koné

« Doter le Musée des Armées du Mali d’une politique de gestion efficiente et efficace de ses collections à travers la mise en place d’un système de documentation des collections ». Telle est la vision du Capitaine Conservatrice Oumou Toumany Sangaré, Chef de Département Recherche et Conservation du Musée des Armées du Mali. Auditrice du cours en Sauvegarde et Valorisation du Patrimoine de l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA) à Porto-Novo au Benin, depuis le 25 août 2014, le Capitaine Oumou Toumany Sangaré séjourne au Mali pour mieux étudier la politique de conservation et de valorisation en général et du système de documentation des collections du Musée des Armées du Mali en particulier en vue de mener des actions concrètes visant à apporter un changement positif au système de gestion de ses collections. Nous l’avons rencontré dans son Musée. Elle nous parle ici du 13e cours Universitaire International de l’EPA et de ses activités de stage au Mali.

Dans le but de renforcer les capacités du personnel des institutions patrimoniales que sont les musées, les archives et les bibliothèques de l’Afrique Subsaharienne, l’Ecole du Patrimoine Africain organise, du 4 novembre 2013 au 27 février 2015, le 13e cours universitaire international en Sauvegarde et Valorisation du Patrimoine. Ce cours qui regroupe 13 participants de 9 pays de l’Afrique de l’ouest et du centre : Mali, Burkina-Faso, Sénégal, Togo, Côte d’Ivoire, Tchad, Angola Congo Brazzaville et Cameroun. Le Capitaine Oumou Toumany Sangaré la participante malienne à cette formation, nous a indiqué qu’elle a débuté le 4 novembre 2013 et s’étend sur 16 mois.

Selon elle, les modules relient la théorie à la pratique et sont axés sur l’introduction à la conservation préventive, l’étude de l’environnement des collections, la documentation des collections, la gestion des insectes, la gestion des risques, la gestion du climat, le concept d’exposition... « Le stage pratique qui introduit la 2e année du cours se déroule du 25 août au 17 octobre 2014 dans les institutions d’origine de chaque participant », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que c’est elle séjourne au Mali pour mieux étudier la politique de conservation et de valorisation en général et du système de documentation des collections du Musée des Armées du Mali en particulier, en vue de mener des actions concrètes visant à apporter un changement positif au système de gestion de ses collections.

« Pour atteindre cet objectif, j’ai décidé de travailler sur le projet de mise en place d’un système de documentation et de valorisation des collections du Musée des Armées du Mali », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que le choix de ce sujet s’explique par le fait que ce musée a besoin aujourd’hui d’organiser les informations relatives aux différents objets pour mieux gérer et valoriser ses collections. Selon elle, la valeur d’une collection, que ce soit à des fins de recherche, d’éducation ou d’interprétation, sa sécurité et son accessibilité, dépendent en grande partie de la qualité de la documentation qui lui est associée.

Pour se faire, dans le but de voir ce qui se passe dans ailleurs, en plus du Musée des Armées du Mali, les activités du stage du Capitaine Oumou Toumany Sangaré, l’ont conduite dans certains musées et institutions de la place, notamment la Direction National du Patrimoine (DNPC), le Musée National, le Musée de Bamako et le Musée Régional de Sikasso pour la collecte d’informations. « J’ai commencé mon stage par l’information et la sensibilisation des responsables et agents du Musée des Armées du Mali en vue de partager le projet et obtenir leur adhésion », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que dans une démarche participative, elle a impliqué des professionnels de la place, notamment Aldiouma Yattara, Directeur du Musée du Sahel à Gao, Modibo Bagayoko, Conservateur du Patrimoine Culturel à la Direction Nationale du Patrimoine Culturel, le personnel du Musée National du Mali, la Directrice du Musée de Bamako et le personnel du Musée Régional de Sikasso pour une meilleure réussite du projet.

Concrètement, elle a mené plusieurs activités : la collecte d’informations et de documents sur le Musée des Armées du Mali ; les recherches documentaires dans les centres de documentation spécialisée (Musée National du Mali, Direction National du Patrimoine Culturel) ; l’état des lieux du système de documentation du Musée National du Mali, du Musée de Bamako, du Musée Régional de Sikasso et du Musée des Armées du Mali ; la formation de trois agents du Musée des Armées aux notions de bases de la conservation préventive, la documentation des collections et la manipulation des objets de musée ; l’adoption d’un système de documentation pour le Musée des Armées avec une numérotation tripartite avec le nom du Musée en première position, la création d’un registre d’inventaire et d’un cahier de mouvement ; le dépoussiérage des objets des la réserve, de 154 photos, de 30 photos sur bâche dans la salle exposition, des documents (livres, rapport de missions, journaux, mémoires) ; l’identification de tous les objets du Musée des Armées du Mali afin de connaître le nombre exact ; le transfert de certains objets se trouvant dans des mauvaises conditions de conservation dans un bureau à l’étage et l’étiquetage de 22 objets en vue de leur marquage.

« Malgré les efforts et la bonne volonté du personnel au niveau de ces institutions, il y a quelques difficultés de conservation et de gestion des collections », a-t-elle indiqué. Ce sont : l’insuffisance de personnel qualifié pour les activités techniques de conservation et de diffusion des collections de musée ; le manque de locaux appropriés pour abriter les colletions (la plus part des bâtiments ne répondent pas aux normes muséales) ; le manque de documentation fiable sur les collections dans certains musées ; le manque d’appareils de contrôle du climat et de la lumière (thermo-hygromètres, luxmètre,…) et le manque d’équipements de secours d’incendies (extincteurs). « Pour palier à ces difficultés, les autorités maliennes doivent renforcées les capacités des musées maliens sur le plan humain, institutionnel, financier et matériel », a-t-elle suggéré pour conclure.

Assane Koné

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