Premier réseau de business, Mali Angels a présenté son bilan de deux ans (avril 2021 à avril 2023) de partenariat et d’expériences. C’était lors d’une cérémonie organisée le vendredi 8 juin 2023 à Radisson, ex Sheraton de Bamako.

Mali Angels est un réseau d’investisseurs privés crée par le Réseaux de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO). Il est engagé à investir dans des entreprises en démarrage à fort potentiel de croissance. Ses membres sont des entrepreneurs forts d’années d’expériences dans le marché Malien. Ils sont portés par la volonté de soutenir le développement des PME, piliers de l’économie malienne, par leur savoir-faire, leurs réseaux et leurs apports financiers. Le Réseau propose une participation effective au pari tenté par le nouvel entrepreneur. Il a un rôle multiforme, qui part du financement aux conseils stratégiques pour les clients, en passant par un encadrement, une formation comptable. Pour le moment, il n’y a pas de participation au capital.

Cette cérémonie a enregistré la présence des membres de du comité exécutif que sont Paul Derreumaux, fondateurs et président d’honneur de la Bank of Africa ; Awa Diarra, présidente du REAO ; Hammou Guindo, directeur du groupe UTC Logistiques ; Ibrahim Makanguillé, fiscaliste et conseiller Cabinet CIM. Devant les partenaires (banque mondiale, REAO, Impact HUB, les équipes de Mali Angels), et les bénéficiaires (porteurs de projet et promotrices d’entreprises), Paul Derreumaux et Hammou Guindo, du comité d’exécution ont fait une communication sur les deux ans de partenariats et d’expériences de Mali Angels.

Selon Paul Derreumaux, ils interviennent dans les petites entreprises essentielles pour la transformation de l’économie et sa modernisation, malgré leur poids individuel très modeste. Il e estimé qu’aucun financement extérieur ne peut prendre en charge, la totalité du coût des investissements et du fonctionnement d’une entreprise. Selon lui, elle ne peut pas vivre isolée à aucun moment de son existence. « Les banques financent très peu les petites entreprises et les deux parties s’adressent des reproches mutuels », a-t-il dit. Avant de soutenir que le fait pour les petites entreprises de s’installer dans l’informel les empêche de recevoir aisément des appuis en fonds propres. « Hors, les subventions ont des avantages mitigés », a-t-il déclaré.

Lors de sa présentation, Paul est intervenu sur le rôle primordial de l’apport en prêts qui a un avantage de rendre possible ce qui ne l’est pas. Selon lui, cela permet de sécuriser le fonctionnement quotidien ; d’accélérer la croissance de l’entreprise ; de supporter le risque sans accaparer le profit, d’équiper et moderniser l’entreprise et de donner un avantage compétitif à l’entreprise. Il dira que Mali Angels n’accorde pas de subvention, mais partage des risques. Il a ajouté que son point fort est la rapidité de décision, et la modestie de coût financier, comparée aux autres bailleurs de fonds ; assistance de garantie demandée. Il octroie des prêts à courts et moyens terme, des prêts exceptionnels à court terme (PECT), des concours d’urgence bonifiés (CUB). Mais cela n’est pas sans contrainte.

Mali Angels, les premières réalisations

Les premières réalisations de Mali Angels, s’évalue à 40 300 000 XOF. C’est le montant total des prêts consentis en 2 ans à 8 entreprises distinctes. Il intervient dans divers secteurs notamment, la transformation de produits agricoles, prestations de services aux entreprises ou aux particuliers, boulangeries, construction de petites machines agricoles.

De son coté, Hammou Guindo a fait une communication sur le montant moyen par prêt à moyen terme qui s’évalue à 4 000 000 X0F et le montant moyen pour les PECT est de 2 000 000 XOF. Il a ajouté que des renouvellements de prêts peuvent être accordés en cas de remboursement régulier.

Il a ajouté que Mali Angels enregistre une présence féminine majoritaire, 6 bénéficiaires sur 8. Avec des remboursements assez bien respectés. En plus une augmentation de plus de 50% des effectifs des entreprises cibles (total de 80 emplois). En plus des investissements, Mali Angels a une étroite proximité avec les promoteurs pour des réflexions stratégiques communes et la recherche de solutions aux difficultés rencontrées. Aussi, une contribution particulière à la formation financière des entreprises suivies. Il a indiqué que 7 entreprises sont lauréates du fonds d’appuis à la création d’entreprise par les jeunes (FACEJ).

Les modalités d’actions de Mali Angels sont : candidature, PICH, qui est la présentation du projet d’entreprise, encadrement, évaluation et investissement.

Les leçons tirées pendant ces deux ans sont entre autres : un contexte économique rempli de difficultés et peu porteur, une connaissance modeste des chefs d’entreprises de toutes les facettes de leur métier, un manque d’équipements et donc une faible productivité de la plupart des entreprises, des conditions de travail sont souvent précaires, la fiabilité des interlocuteurs des entreprises financées est souvent discutable.

Les principaux perspectifs à court terme (fin 2024)

Prioriser le développement optimal des meilleures cibles retenues plutôt que la multiplication de celles-ci ; atteindre un financement global en croissance régulière et significative ; augmenter si possible les montants maximaux et moyens des entreprises aux remboursements réguliers ; diversifier encore les secteurs financés ; augmenter en continu les connaissances financières des entrepreneurs pour faciliter leur maitrise du risque. En plus, il est prévu de renforcer l’équipe de Mali Angels ; garantir le financement suffisant et pérenne du fonctionnement, identifier de bonnes cibles et d’accroitre les capitaux disponibles.

Les 10 commandements du chef d’entreprise

Hammou Guindo, a levé le voile sur les 10 commandements du Chef d’entreprise. Selon lui, ce sont : travail, travail, travail…commencer prudemment, mais avancer avec détermination, s’engager soi-même avant de demander des appuis, apprendre à bien connaitre son secteur, choisir ses partenaires avec rigueur, optimise ses relations avec le personnel, toujours respecter ses engagements, faire passer l’entreprise avant soi-même, oublier ses amis au travail, ne jamais céder au développement.

Lors de cette cérémonie, les trois femmes bénéficiaires du financement de Mali Angels ont fait une présentation de leur projet. Sakale Traoré, porteuse de projet « le Moringa arbre du paradis ? » ; Ouattara Fatoumata dite Mama Touré, promotrice de l‘entreprise « Adouna Trading Hug » et Mariétou Diarra promotrice de l’entreprise « Agribio Mali ».

Bintou COULIBALY