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MASA 2020/COUP DEUR : Kalam, la Reine du Kundé se dévoile à Abidjan

vendredi 10 avril 2020, par Assane Koné

Bien que voilée sur scène, cette valeur sûre de la musique burkinabé, au bord de la lagune ébrié, a levé un coin du voile sur son talent qui n’y est pas du tout passé inaperçu. Mais, qui est Kalam ?

Particulière. Oui, elle l’est. Mystérieuse, elle l’est aussi. Mais, elle reste exceptionnellement talentueuse. Quand une femme décide de jouer un instrument d’habitude réservé qu’aux hommes, cela est révolutionnaire. Mais, quand on vient du pays des hommes intègres, où a régné le Président Capitaine Thomas Sankara, cela n’est pas du tout surprenant. Tant-t-il était parvenu à faire évoluer les mentalités sur plusieurs aspects de la vie. Aujourd’hui, la jeune artiste burkinabé, Kalam, la Reine du Kundé, est une matérialisation de cette évolution des mentalités au Burkina Faso.

En plus de son Kundé qu’elle joue avec dextérité et son voile qui cache son visage, comme si elle voulait garder une pudeur par rapport à ceux qui n’accepteraient pas de voir une femme toucher à cet instrument, Kalam, la Reine du Kundé, est aussi innovatrice.

Elle est l’innovatrice d’un instrument qu’elle joue si bien : La Kalambatt. « La Kalambatt est un instrument de musique qui vient de mon imaginaire. Il est munit d’une grosse calebasse dont le rythme est actionné par une pédale de batterie artisanale. Grâce à cet instrument, j’arrive à obtenir une sonorité groove qui donne du rythme à ma musique », a-t-elle indiqué. Avant de nous révéler que l’instrument porte le nom de « Kalambatt » ou la batterie de Kalam.

C’est le lieu de rappeler que celle dont la prestation a émerveillé plus d’un à l’Espace Oiseau Livres le 9 mars 2020, n’a pas eu une vie facile. Déjà, à 7 ans, comme les enfants de son âge, elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école. Et, à 18 ans, elle était obligée de fuir un mariage forcé. Et, c’est lorsqu’elle a eu ses 20 ans qu’elle a pu retourner à sa passion de l’enfance : la danse. Mais, une blessure au genou va la contraindre à abandonner la danse en 2007. Et, depuis 2017, le signe indien semble s’éloigner de la trajectoire de notre artiste.

« Kalam est l’incarnation de la bravoure et de l’éloquence artistique féminine. Sa virtuosité, ses mélodies puissantes, sa voix charismatique et son style vestimentaires teinté d’africanité, font d’elle une excellente bête de scène », nous a indiqué son manager.

Panafricaine d’origine burkinabé, cette artiste burkinabé propose une démarche artistique très singulière. En sa qualité de première femme du Burkina Faso à jouer au Kundé traditionnel sur scène, Kalam a construit sa démarche d’artiste à travers d’abord la maîtrise de ses deux instruments de prédilection : le « Kundé » et le « Kalambatt ». Son visage voilé, artifice pour décupler le mystère qui l’entoure, pousse les spectateurs à se concentrer sur son jeu d’instruments et sa puissance vocale à mi-chemin entre une voix ténor et une voix basse saupoudrée d’afro jazz langoureux.

Assane Koné


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