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L’augmentation des prix des produits de première nécessité : Mahmoud Ould Mohamed donne des explications

samedi 9 avril 2022, par Assane Koné

Dans un contexte marqué par la flambée des prix à travers le monde entier, le vendredi 8 avril 2022, Mahmoud Ould Mohamed, ministre de l’Industrie et du Commerce avec à ses côtés, Boucadary Doumbia, directeur général du commerce, de la consommation et de la concurrence a animé un point de presse. L’objectif était d’édifier les populations sur les causes des augmentations et les réponses apportées par le Gouvernement pour atténuer ses effets. C’était dans les locaux du ministère de l’Industrie et du Commerce.

Lors de ce point de presse périodique, selon le ministre Mahmoud Ould Mohamed, il y a lieu de reconnaitre que pour certains produits, les prix ont effectivement augmenté. Mais, pour d’autres les prix sont restés stables grâce aux efforts du Gouvernement et de tous les acteurs économiques.

Pour mieux analyser l’évolution des prix, il dit qu’il y a lieu de distinguer 3 catégories de produits : les produits majoritairement importés : riz, sucre, lait, blé-farine et huile alimentaire ; les produits de contre saison comme les légumes, les fruits et les tubercules alimentaires ; les cultures saisonnières notamment les céréales locales : mil, riz gambiaka, sorgho et maïs.

Plus claire, il dira que le marché international est caractérisé par une augmentation du cours mondial de la plupart des denrées alimentaires consécutive, à la reprise des activités économiques post COVID ayant entrainé une hausse généralisée de la demande par rapport à l’offre.

Face à ces augmentations, selon le ministre le Gouvernement a consenti une baisse de 50% de la base taxable sous forme de subvention à l’importation de 300 000 tonnes de riz, 60 000 tonnes de sucre et 30 000 tonnes d’huile alimentaire correspondant à deux 2 mois et demi de consommation nationale.

« Cette subvention n’avait pas pour but de diminuer effectivement les prix à la consommation mais plutôt d’atténuer leur hausse. Car les droits et taxes exonérés au cordon douanier n’arrivent pas à compenser les augmentations intervenues sur les prix fournisseurs », a-t-il fait savoir.

Ainsi pour des augmentations du prix fournisseur de l’ordre de 45 000 FCFA la tonne du riz brisure, 95 000 FCFA la tonne du sucre et 116 000 FCFA celle de l’huile de palme, l’Etat a renoncé à percevoir au cordon douanier des droits et taxes évalués respectivement à 32 000 FCFA 49 800 FCFA et 48 720 FCFA.

Afin de rendre accessible aux populations les produits subventionnés, par sa voix, son département a entrepris des consultations avec les principaux importateurs et les membres du conseil national des prix pour la détermination des prix consensuels sur la base de l’analyse des structures des prix des produits subventionnés. Ces consultations ont abouti à la signature des cahiers de charges déterminant les conditions d’importation et de distribution des produits exonérés. Les prix indicatifs plafonds ont ainsi été réglementés par l’Arrêté n°2022/0865/MIC-SG du 06 avril 2022.

Pour s’assurer du respect de ces prix, d’après le ministre, les brigades économiques de la DGCC appuyées par les forces de sécurité sont déployées quotidiennement sur les marchés pour sanctionner les auteurs d’éventuelles infractions à la réglementation.

Parlant de polémiques autour des prix des légumes et autres produits saisonniers, il dira qu’il n’en valait pas la peine. Car, les produits saisonniers sont des cultures de contre saison durant laquelle période leur disponibilité est abondante.

S’agissant des céréales, l’augmentation des prix est consécutive à la faiblesse de la production céréalière résultant de l’arrêt précoce de la pluviométrie et de l’insécurité dans les zones de production ayant empêché le déroulement normal des travaux champêtres.

Pour sécuriser la production disponible issue de cette campagne décevante, précise-t-il le Gouvernement a pris la mesure de suspendre les exportations jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure a conforté l’offre de céréales sur le marché national atténuant du coup l’amplitude des augmentations de prix.

A ses dires, d’autres mesures sont en cours pour anticiper les impacts de la campagne agricole décevante sur la sécurité alimentaire des populations rurales notamment. Il s’agit de l’adoption par le Gouvernement d’un plan d’urgence axé autour de l’achat de 200 000 tonnes de riz par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire, pour lesquelles des ventes d’intervention et des distributions gratuites seront organisées pendant la période de soudure afin de stabiliser les prix à la consommation.

A l’amorce du mois de Ramadan, selon le ministre la tradition a été respectée malheureusement. Il a été effectivement constaté des fluctuations de prix de la plupart des denrées alimentaires. Pour lui, cette situation, liée à un changement des habitudes de consommation alimentaire, était tout à fait normale du point de vue économique en période de ruée des consommateurs sur les produits entrainant du coup une augmentation brusque de la demande. Il ajoute que, cette réaction passagère du marché ne présage aucune imperfection mais plutôt une dynamique des structures de l’offre qui s’adaptent bien à la demande. Des produits autres fois peu consommés tels que le gingembre, le bissap, le citron voient leur demande explosée durant le Ramadan.

« Ces augmentations n’ont pas que des effets négatifs, elles permettent aussi d’assurer un revenu à des couches sociales notamment les femmes évoluant dans l’informel et cela participe à la lutte contre la pauvreté », a-t-il conclu.

Bintou COULIBALY


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