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Hissène Habré : le témoignage d’un ancien de la présidence

mercredi 9 septembre 2015, par Assane Koné

Le procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré a repris devant les chambres africaines extraordinaires lundi 7 septembre après 45 jours d’interruption à Dakar. Le rendez-vous est historique : c’est la première fois qu’un ancien chef d’Etat d’Afrique francophone est jugé en Afrique pour les crimes commis pendant qu’il était au pouvoir. Le témoignage de l’homme politique tchadien Gali Ngothé Gatta est de ce point de vue particulièrement important. Gali Ngothé Gatta a été conseiller spécial d’Habré avant d’être arrêté dans l’affaire dite des tracts. Il a vu Habré en action au pouvoir. Et l’a entendu donner des consignes pendant l’un de ses interrogatoires.


RFI : Comment êtes-vous devenu un collaborateur d’Hissène Habré ?

Gali Ngothé Gatta : Je suis devenu conseiller d’Hissène Habré à la faveur des accords de Libreville avec le FDT, le Front démocratique du Tchad dirigé par le général Negue Djogo. Certains sont rentrés au gouvernement, d’autres ont été nommés comme directeurs généraux dans les ministères, moi j’ai été nommé conseiller spécial d’Hissène Habré. C’est à cette période-là que j’ai commencé à connaître l’homme, le dirigeant, de très près.

Habré a un côté que les gens ne connaissent peut-être pas, c’est un monsieur qui faisait de l’administration la base de son pouvoir. Et donc il avait une grande admiration pour les intellectuels, les gens qui avaient fait des études, bref pour ceux qu’on appelle « les gens éduqués ». On était plusieurs dans le cabinet à être des universitaires et il faisait confiance à notre production intellectuelle, à notre compétence technique. Sur le plan administratif, il sollicitait souvent mes avis sur un certain nombre de questions.

Les premiers signes d’une dégradation de ces rapports ont commencé à apparaître notamment quand il a commencé à instituer ce qu’on a appelé « l’effort de guerre ». L’effort de guerre, à l’époque, était un impôt obligatoire sur toutes les activités salariales, d’entreprise, en faveur de l’armée, en faveur de la guerre. Un jour, quand il m’a appelé pour demander mon avis sur cette question, j’ai répondu en toute franchise, en disant que « c’était une connerie », parce que ça créait des difficultés à certaines entreprises qui étaient obligées de désinvestir pour satisfaire aux contraintes de l’effort de guerre, et qui finalement mettaient la clé sous le paillasson. Je crois qu’il est allé très vite à écouter le son de ceux qui pensaient que je n’étais pas un patriote. Cela a commencé par là.


Est-ce que Hissène Habré était quelqu’un qui supportait la contradiction dans le travail, au quotidien, avec ses collaborateurs ?

Pour des décisions politiques, non, il ne supportait pas ça. Mais il était prêt à recevoir les avis qui lui permettaient de prendre une décision. C’est avec Habré que j’ai découvert les fiches d’informations, des fiches que lui adressaient régulièrement ses collaborateurs pour l’informer sur telle ou telle situation. Il avait une très grande capacité de lecture, il lisait toutes les fiches, il lisait toutes les correspondances, même celles qui lui venaient d’un village reculé. Il lisait tout, tout ce qu’il lui venait de l’armée. Il lisait tout. Vraiment, c’était une bête de travail. Sur le plan du travail, c’était un monsieur très agréable parce qu’il recevait les avis. Mais on ne s’attaquait pas à sa personne ou à sa décision. On ne remettait pas ça en cause.

On ne pouvait pas ?

Non. Les gens avaient peur, même de l’approcher comme un collaborateur avec qui on peut avoir des familiarités. Je me souviens d’une scène. Un jour, j’étais dans le bureau d’un de ses conseillers. Comme je l’appelais librement avec le téléphone interne, j’ai pris le téléphone du conseiller et je l’ai appelé. Le propriétaire du bureau est sorti et après, il m’a intercepté à la porte pour me dire : « C’est Habré qui appelle, ce n’est pas nous qui l’appelons. Tu l’appelles de mon téléphone, ce n’est pas bon. Ne fais pas ça une deuxième fois. » J’ai réalisé qu’il y avait un type de rapports, de respect absolu entre lui et ses collaborateurs et de peur aussi. Je l’ai constaté.

Qu’est-ce qu’on risquait à entrer en contradiction avec Hissène Habré ?

Premièrement, je crois que l’on perdait son poste, quel que soit l’endroit où on se trouve. Il y a des ministres qui ont perdu leur place au gouvernement parce qu’ils n’ont été assez dociles. Alors que j’étais conseiller spécial, à un moment donné, on m’a dit : « Il faut que tu ailles travailler à la CotonTchad, parce qu’il manque des cadres supérieurs à la CotonTchad. » Donc, ils m’ont nommé là-bas comme directeur des ressources humaines. J’ai travaillé quelques temps et puis après le directeur du département Finance étant absent, c’est moi qui assumais l’intérim.

Sur des questions d’argent que je devais mettre à sa disposition, quand je lui ai dit que ça n’obéissait pas à des règles comptables régulières, il n’a pas aimé ça. Il a fait une très forte pression sur moi et j’ai été obligé de démissionner de la CotonTchad. Du coup, j’ai perdu aussi tous les privilèges liés à ma fonction de directeur des ressources humaines, de conseiller, et j’ai vécu une sorte d’ostracisme. Il a considéré ça comme un très mauvais exemple, parce que ça me donnait une fierté personnelle.

Et vous avez le sentiment qu’il vous a surveillé après cela ?

A l’époque, quand quelqu’un posait un tel acte, il était surveillé par la DDS (Direction de la documentation et de la sécurité), mais on ne le savait pas. La DDS, je l’ai découverte quand j’ai été arrêté. On savait qu’il y avait une surveillance diffuse. Mais les mécanismes par lesquels tout ça venait, on ne le savait pas. Lui, était certainement informé sur les uns et les autres, ça c’est sûr.

Quelles sont les fonctions que vous avez occupées aux côtés du président Habré ?

Conseiller spécial. Un conseiller spécial à la présidence, c’est celui que l’on peut envoyer pour des missions extraordinaires, des missions spéciales auprès d’un certain nombre de chefs d’Etat, porteur de messages ou bien auprès de certaines institutions pour apporter l’avis du président sur une décision, par exemple auprès des institutions avec qui le Tchad avait des relations de financement, des projets économiques comme la BAD, la BDEAC, la BEAC. Quand il avait une décision un peu spéciale à signifier, c’était le conseiller spécial qui se chargeait de cette mission.

Certains affirment que sous Habré, il existait un cabinet parallèle composé uniquement de Goranes Anakazas, un cabinet qui aurait été surnommé Aïn-Galaka (ou N’Galaka). Est-ce que vous avez pu constater son existence et son influence ?

On constatait un certain nombre de réunions et de rencontres parallèles par rapport au fonctionnement normal d’une administration. Par exemple, vous pouviez venir et trouver le président Habré entouré d’un certain nombre de personnes venant d’horizons divers. Rien ne semblait montrer qu’il s’agissait une réunion technique. Par exemple, à propos de l’effort de guerre, quand il m’a appelé pour me demander mon avis, j’ai trouvé là des gens qui n’étaient pas des fonctionnaires de la présidence. Certains venaient du secteur des Postes, d’autres venaient du secteur pétrolier, certains étaient des hauts responsables d’entreprise. C’est après ma sortie de prison que l’information sur la structure Aïn-Galaka a été diffusée et donc que les images de ces rencontres – que je peux qualifier d’inopportunes – m’ont révélé qu’effectivement il existait un groupe parallèle qui était autour de Habré pour décider de certaines questions dites « stratégiques ».

Est-ce qu’il y avait un point commun entre toutes ces personnes que vous retrouviez autour du président Habré ?

Ils étaient presque tous en majorité du BET (Borkou Ennedi Tibesti), mais avec une forte dominance des gens de Faya et des gens de Fada. Par exemple, beaucoup de Goranes kamadja de Faya étaient là, quelle que soit leur fonction officielle dans l’appareil.

Est-ce qu’il y a des figures qui s’imposent justement dans cet entourage officieux d’Hissène Habré ?

Oui, il y a des figures. Il y a le Secrétaire général du gouvernement et beau-père de Habré. Il y a Orozi Fodeibou, qui était son conseiller de longue date, il est aussi de Faya. Il y a d’Abzac qui est aussi de Faya. Il y a Sougoumi, qui était le Secrétaire exécutif de l’Unir. En même temps que certains étaient de grands universitaires, ils étaient vraiment des partisans zélés de Habré, ils n’admettaient pas de discussions critiques avec d’autres personnes sur les décisions de Habré. Je crois qu’ils craignaient peut-être le risque de se déjuger eux-mêmes, étant donné qu’ils participaient à la prise de décision de Habré.

Qu’est-ce qui vous a poussé en 1990 à diffuser des tracts clandestins et qu’est-ce que vous y disiez dans ces tracts ?

Je me suis rendu compte que dans l’arrière pays, il y avait des répressions par zone, systématiques, pratiquées par l’armée. La région dont je suis originaire, par exemple, le Moyen-Chari, il y a eu beaucoup de victimes. J’ai eu beaucoup de copains qui étaient des professeurs de lycée, de CEG, qui ont été raflés par l’armée, que l’on n’a plus jamais revus, ils ont été massacrés. J’ai vraiment été choqué par ces choses-là. J’ai d’abord cru que c’était seulement des répressions ponctuelles. Mais en essayant d’en savoir un peu plus, j’ai vu que c’était étendu dans les préfectures qu’il jugeait hostiles.

Autrement dit, malgré la réconciliation avec les Codos, avec les différents mouvements d’opposition même politiques, Habré n’a jamais arrêté la répression parce qu’elle devenait comme une peur, une phobie pour lui, qu’il y ait des forces politiques concurrentes qui pouvaient remettre en cause l’autorité qu’il exerçait sur l’Etat. Cette chose-là m’a beaucoup frappé et je ne l’ai pas approuvée.

Gnamassoum Koh Nar. Il tient un portrait pris à sa sortie de la DDS en 90. Et raconte l’horreur dans les cellules « Quand un détenu mourait, comme il faisait très chaud, chacun cherchait à se coucher sur le corps pour avoir un peu de fraîcheur. »
RFI/Laurent Correau

Parce que chez Habré la punition est collective ?

Oui, elle est collective. C’est un des traits marquants du système Habré. Une punition généralisée et collective pour une faute individuelle. Par exemple, la répression chez les Hadjeraï... Maldoum [Maldoum Bada Abbas, ndlr] ou Godi [Haroun Godi] sont entrés en rébellion, tous les frères, tous les cousins de Maldoum ou de Godi, ceux qui n’ont pas fui, se sont retrouvés en prison. C’est le système Habré et c’est le système de la DDS.

Ensuite, il y avait cette erreur, que je trouve grossière d’ailleurs. Ils peuvent se tromper sur un nom. Par exemple, on cherche Mahamat Ahmat, on vient, on trouve un Mahamat Ahmat, on l’arrête, on l’emmène. Mais si on découvre là-bas que ce n’est pas la bonne personne, on ne le libère pas, on vient chercher le deuxième Mahamat Ahmat, jusqu’à ce que cinq, dix, Mahamat Ahmat se retrouvent en prison et ne reviennent pas. J’ai rencontré des gens en prison qui ont été arrêtés à Massaguet, tout près de Ndjamena. Défaut de nom. « Abdelkerim je ne sais pas quoi », une semaine après, on en a amené un autre, deux semaines après on en amené un autre et il s’est retrouvé cinq, six Abdelkerim avec nous en prison, de Massaguet, pour le même motif.

Vous disiez donc, il y avait cette punition collective qui vous avait vraiment frappé, c’était ça principalement ?

C’était ça et puis ensuite tout le discours de La Baule, qui disait que les régimes africains devaient se démocratiser pour pouvoir avoir un peu d’aide de la France. Nous on attendait un peu les retombés de ce discours, ici, et il se trouve qu’il a dit carrément qu’il n’avait de leçons de démocratie à recevoir de personne. Autrement dit, la France n’avait pas à lui dire d’ouvrir son régime, d’être plus démocrate. Nous on savait que ça nous condamnait et que si on ne faisait rien, c’en était fini pour nous, parce que c’était un système répressif. Il fallait réagir et réagir vite, de façon collective. Donc, on était un petit noyau avec le docteur Nahor, Laokein qui est décédé, un certain nombre de camarades. On s’est retrouvé cinq, six et puis on a dit, on met en place un comité, on commence à distribuer [des tracts] et peut-être que l’opinion pourra se soulever.

On a essayé, effectivement, de jeter des tractes au lycée, dans les établissements scolaires, au camp de 13 à l’époque. L’armée a commencé à être réceptive à notre discours, ce qu’on disait sur la liberté, sur les menaces, sur la répression, sur des tas de choses qu’on dénonçait du pouvoir de Habré. Donc je crois que c’est pour cela que l’enquête pour découvrir les réseaux a commencé et que ça a abouti à l’arrestation de certains d’entre nous et j’ai peut-être été l’une des dernières personnes qui a été arrêtée.

Robert Hissein Gambier a été surnommé Sabagalmoute, « celui qui court plus vite que la mort » par ses codétenus. Il a été victime de plusieurs types de torture, dont le supplice des baguettes et a perdu l’usage d’un de ses yeux à cause de coups.
RFI/Laurent Correau

L’enquête a mis du temps à vous trouver ?

Pour les premiers éléments, l’enquête a duré trois mois.

Pour être plus discrets vous aviez une méthode avec les taxis, c’est ça ?

Les taxis… Des vélos qui circulaient la nuit. On mettait les tracts dans les grands carrefours et les gens qui se réveillaient le matin, les premiers qui passaient par là, les prenaient et les distribuaient. On s’est même rendu compte que nos tracts ont servi d’emballage dans le marché de Dembé (rires). Il n’y a pas meilleur moyen de circulation du tract que l’emballage parce que quand on vide le contenu, on tourne la feuille, on voit quelque chose.

La DDS a été surprise parce que Ndjamena était le cœur de son système et que les tracts circulaient dans Ndjamena sans qu’on puisse détecter qui faisait cela, ça été un défi contre le régime.

Qu’est-ce que vous disiez sur ces tracts ?

On appelait les gens au soulèvement contre l’injustice, les arrestations arbitraires, les disparitions physiques d’hommes, la répression contre des gens innocents. Les lycées, on leur avait dit qu’il n’y avait pas d’avenir avec Habré. Les tracts ont commencé à circuler à un moment où les enlèvements de nuit étaient très fréquents, donc les gens ont été convaincus que l’on disait la vérité. La DDS débarquait, elle enlevait les gens, il n’y avait plus de traces. Vous demandez des nouvelles de quelqu’un, on ne vous dit pas ce qu’il est devenu, on dit seulement en arabe « Ils l’ont pris ! » et puis c’est tout. Ils l’ont pris, ils l’ont amené où ? Qu’est-ce qu’il est devenu ? On ne peut pas le savoir. Personne ne mettait pied aux services de renseignement pour demander : « Mon frère a été enlevé hier, qu’est-ce qu’il a fait ? ». Si vous osiez ça, vous aussi vous suiviez votre frère. Les gens avaient une peur terrible de cette période-là.

Comment s’est déroulée votre arrestation ?

Un soir vers 19h, des policiers sont venus ici [son domicile, où il nous reçoit, ndlr] me demander si c’était moi Gali, j’ai dit oui. Ils m’ont dit de les suivre parce qu’ils avaient besoin d’un certain nombre d’informations. Comme je craignais un peu ce qui pouvait arriver, car il y avait déjà trois ou quatre personnes de notre groupe qui avaient été arrêtées avant moi, je me suis dit qu’il s’agissait certainement de ça. Donc on m’a conduit. Là où je suis arrivé, ce n’était pas un commissariat de police, c’était un lieu spécial. C’est la première fois que je vais découvrir le bureau de la DDS, les gens qui travaillent là, les types d’interrogatoire, les cellules... Je ne me disais pas que j’allais ressortir vivant, parce que j’ai vu que rares sont les gens qui sont sortis de cette prison de la DDS. J’y suis allé avec l’idée que peut-être je ne reviendrai pas.

On m’a enfermé. Dans la première phase, les gens se font un peu gentils et si vous ne parlez pas, ils durcissent le ton. Vous n’avez pas à boire, Vous n’avez pas à manger. Pour vous effrayer, on vous fait assister à des scènes de tortures. Si malgré cela, vous ne fléchissez pas, on vous fait cohabiter avec des gens qui ont été torturés ou bien qui sont près de la mort pour davantage vous effrayer. Par exemple, je suis resté quatre jours avec un monsieur qui manifestement allait mourir. Il délirait, il y avait des asticots qui sortaient de son corps. En même temps on déposait à côté de ce monsieur une nourriture vraiment pourrie. Mais pour quelqu’un qui a faim comme moi, on fait comment ? J’ai essayé de manger ça, rien ne passait. Vous voyez tout cela, ça participe de la torture.

Puis, j’ai assisté à l’interrogatoire d’une femme dont on a tué l’enfant devant moi, ça m’a bouleversé. Ensuite, on m’a ramené dans la cellule et on est venu me chercher un jour à une heure du matin, pour me dire que j’étais transféré. On m’a amené à une destination inconnue, on m’a bandé les yeux. On m’a amené dans une autre prison, c’était la prison de la DDS qui jouxtait la gendarmerie et là encore, j’ai découvert d’autres prisonniers dans des conditions difficiles. On m’a enfermé dans une cellule de deux mètres sur deux. Comme je suis grand de taille, quand je me redressais, ma tête touchait la tôle et donc la chaleur me frappait directement sur la tête. On m’a gardé trois ou quatre jours sans me donner à boire pendant qu’il faisait une chaleur torride. C’est là où j’ai fait cette tentative de boire mon urine tellement j’avais soif, mais ça ne passait pas. Donc les méthodes de tortures variaient vraiment d’un individu à l’autre.

Est-ce qu’Hissène Habré savait de quelle manière vous étiez traité ?

Moi, je crois que oui. Pourquoi ? Il y a deux indices qui montrent que ceci est fort plausible. Il avait des rapports sur ce qui se passait dans les prisons. D’ailleurs dans la période où j’ai été arrêté, le DG (directeur général) de la DDS c’était Guihini [Guihini Koreï, ndlr]. Guihini, c’est son neveu, donc il avait des rapports. D’ailleurs quand on a été libérés et qu’il est parti, les gens ont découvert dans les archives de la DDS des rapports.

Deux : Mahamat Bidon était venu en prison à côté de la gendarmerie pour m’interroger sur la sœur Annie Courage. Habré avait une phobie d’un complot de l’Eglise catholique, donc il disait que j’étais aussi dans ce système-là. La sœur Annie Courage était censée être notre relais en ce qui concerne l’information sur les disparitions de Hadjeraï au Guera. Cette dame est morte par accident sur la route Mongo-Ndjamena.

Pendant cet interrogatoire avec Mahamat Bidon sur les circonstances du décès de la sœur Annie Courage, j’ai écouté la voix d’Hissène Habré par talkie-walkie qui disait à Mahamat Bidon « Il faut insister, il en sait des choses ». Je me souviens qu’il partait à l’aéroport pour un voyage à l’étranger. Cet exemple au moins, me dit que Hissène Habré était informé de ce qui se passait dans les prisons.
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Par Laurent Correau

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