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Faire du Port de Dakar un hub logistique régional : L’ambition affichée par la Direction
lundi 4 février 2019, par
« Sénégal hub logistique : enjeux et défis ». Tel était le thème du diner débat organisé le vendredi 26 janvier 2019, par la Direction générale du Port Autonome de Dakar. Ce diner débat a été présidé par Zoumana Mory Coulibaly, ministre malien des transports. C’était l’activité phare de la 1re édition des journées maritimes et portuaires du 23 au 27 janvier 2018, à Dakar. Le ministre était accompagné par une forte délégation des acteurs des transports et du commerce du Mali.
Lors de ce moment important, d’autres évènements étaient inscrits à l’ordre du jour à savoir : la remise des distinctions aux acteurs portuaires et aux membres de la délégation du Mali, la signature de la convention au nom du port. Aussi le Premier ministre Sénégalais a reçu par la main du DG du port un cadeau symbolique.
Du côté du Mali, une dizaine d’acteurs du monde économique malien ont reçu des distinctions, notamment : Issouf Bathily, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Babalaye Daou, Président du Conseil Malien des Chargeurs, Issouf Traoré, Président du Conseil Malien des Transporteurs routier, Baba Traoré, Président de la Fédération des Transitaires du Mali, Cheick Tidianie Doucouré, DGA de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CNDT), Fousseyni Soumano, DG des Entrepôts Maliens du Sénégal, Oumar Tangara, chef de la représentation de la douane du Mali au Sénégal, Boureima Fomba, représentant du Port Autonome de Dakar au Mali.
Autour de ce diner, des débats ont été menés par des panelistes experts dans le domaine portuaire et maritime. C’était au tour de quatre thèmes. Ce qui a permis de poser les problématiques de l’heure dans le domaine portuaire et maritime au regard des grands travaux engagés par l’Etat du Sénégal, à travers la réalisation de plateformes portuaires à l’image de Sendou Bargny et Ndayane.
Développer un port performant et fluide
L’objectif était de rappeler la fonction du Port comme lieu de transit rapide de la marchandise, d’exposer l’importance des performances opérationnelles, de définir les conditions de réussite du débarquement sous palan, d’identifier l’interconnexion entre tous les maillons de la chaine portuaire. Aussi, d’insister sur l’impératif de la digitalisation intermodalité.
Le second thème portait sur : développer une offre innovante pour les conteneurs et services. Il s’agissait, de caractériser la nouvelle fonction d’acteurs de la supply Chain jouée par les ports, d’identifier les services innovants à forte valeur ajoutée et de prôner la transparence et la charte dans les procédures et opérations, d’établir un lien entre les services portuaires et zones économiques spéciales.
Pour ce qui concerne le troisième thème, développer des partenariats stratégiques pour un hub régional, les experts ont fait une présentation sur les facteurs déterminants pour l’érection d’un hub régional. Il s’agissait aussi, d’exposer les choix de transbordement et feederring, de développer le rôle des corridors de transport dans la performance des hubs régionaux. Et d’associer les partenaires institutionnels pour assurer un meilleur taux de frêt retour.
Enfin, élaborer une stratégie nationale portuaire. Les panélistes ont expliqués que cette problématique permettra d’ouvrir des pistes de réflexion pour une bonne harmonisation et une cohérence de la politique portuaire nationale et d’amorcer la mise en place d’une autorité nationale de régulation.
A l’entame de ses propos, Zoumana Mory Coulibaly, a remercié les autorités Sénégalaises pour l’accueil chaleureux. « Le Sénégal, c’est la première porte d’entrée du Mali. Les facilités qui ont été accordées sur ce tronçon c’est grâce à la vision du Chef de l’Etat Sénégalais, qui a compris que l’émergence passe par le travail et l’entraide entre les différents Etats de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il déclaré. Avant de rappeler que lorsque le Chef de l’Etat actuel du Sénégal était Premier Ministre, il a fait le trajet Bamako-Dakar, pour lever toutes les entraves à la circulation et à la fluidité du trafic. A ses dires, cela a permis de faire disparaitre 90% des tracasseries sur le long du trajet. Selon lui, ce qui a fait que plus de 100 milles véhicules traversent la frontière pour rentrer et sortir du Sénégal.
« De Dakar à Bamako, il y avait plus de 40 postes de contrôle. A partir de ce voyage du Président, nous sommes aujourd’hui à une dizaine de postes de contrôles. Aujourd’hui le Sénégal avoisine 70% du trafic malien. Ce niveau est dû à la volonté politique des autorités du Sénégal. Cela nous permet de faire passer par cet axe plus de 4 millions de tonnes de marchandises », a-t-il indiqué. Tout en ajoutant que dans le domaines des hydrocarbures, ce sont plus d’un million cent mille tonnes, qui passent par le Sénégal. Selon lui en terme de tonnage de marchandises, il faut s’attendre à plus de 2 900 000 tonnes qui transitent par Dakar.
« Ma visite, c’est pour encourager mes compatriotes, au nom du gouvernement malien, à faire du Sénégal l’entrée privilégiée du Mali. Le Mali et le Sénégal sont un même peuple », a-t-il conclu.
« Il faut un hub logistique régional. Pour cela, il faut l’accompagnement des autorités », a déclaré le directeur général du Port. Il a remercié toutes les bonnes volontés, les acteurs portuaires et les partenaires du Port à faire du Port de Dakar un moteur de l’émergence. Dans son intervention, il a souligné que la présence de la délégation malienne témoigne des relations extrêmement puissantes en matière économique. En terminant, il a indiqué que le corridor Bamako-Dakar est en soi une partie de la solution du hub logistique régional.
Oumar Gueye, ministre de la pèche et de l’économe maritime du Sénégal, a salué la pertinence et l’opportunité de cette rencontre qui entre dans le cadre de la promotion port à travers les journées portes ouvertes au tour de l’activité portuaire. Et avec un nouveau plan stratégique adopté pour faire du port, le moteur de l’émergence à l’horizon 2030. Selon lui, l’économie au Sénégal dépend du Port de Dakar. Il a indiqué que 95% de leurs activités économiques transitent par le Port de Dakar. « Si le Port va bien notre économie va bien. Si le Port va mal notre économie va mal », a-t-il laissé entendre. Il a invité le Directeur Général du Port à rester attentif autour d’activités dans le cadre de mécanisme de suivi et d’évaluation. Avant de rassurer de l’engagement de son département et des plus hautes autorités.
Mahammed Boun Abdallah Dionne, Premier Ministre Sénégalais, est revenu sur les propos du ministre des transports malien. « Si le Mali a fait du Sénégal sa première porte d’entrée, cela explique le lien qui existe entre ces deux pays », a-t-il indiqué. Il a instruit au ministre de la pèche et maritime d’encourager les secteurs privés. Selon lui, si le port est le poumon de l’économie, le secteur privé c’est l’oxygène, parce que aujourd’hui 95% de leurs échanges extérieurs sont assurés par le Port, qui représente par ailleurs, 98% des recettes douanières du pays.
Bintou COULIBALY
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