Politique > Election présidentielle de 2013 au Mali : La contestation tardive de Soumaïla Cissé

Election présidentielle de 2013 au Mali : La contestation tardive de Soumaïla Cissé
jeudi 9 juin 2016, par
Après avoir félicité IBK, avant que les résultats définitives ne tombent en 2013, Soumaïla Cissé a attendu juin 2016, pour contester les résultats de l’élection présidentielle.
« À en croire les procès-verbaux électoraux, il y aurait eu en moyenne à Bamako et dans d’autres villes entre trois et cinq votants toutes les deux minutes. Or c’est matériellement impossible ! », s’insurge Soumaïla Cissé, leader de l’opposition malienne, dans un article paru chez notre confrère de Jeune Afrique le 9 juin 2016.
On se souvient qu’à l’issue de l’élection présidentielle de 2013, au second tour, Soumaïla Cissé n’avait obtenu que 22,39 % des voix contre IBK qui avait recueilli environ 78% des voix.
Au soir de l’élection du 2e tour, on se souvient que Soumaïla Cissé avec femme, enfants et peut être même petits enfants, avait couru à Sébénikoro pour rencontrer IBK accompagné de sa femme, de ses enfants et petits enfants. Motif : pour féliciter IBK de sa victoire. Du coup en dehors de leur état major de campagne, mais en présence de leur époux et enfants, les deux candidats du 2e tour de l’élection présidentielle, embarquaient le pays dans une gestion familiale du pouvoir. Il est clair que cela est beaucoup plus prononcé du côté de IBK parce que au pouvoir, donc plus visible. Mais, cette rencontre familiale de reconnaissance de la victoire de IBK, prouve à suffisance que ces deux finalistes étaient animés du même état d’esprit.
Sinon, Soumaîla serait venu chez IBK, accompagné du staff de l’URD ou du moins de son directeur de campagne et IBK l’aurait reçu en Compagni de son staff de campagne. Mais malheureusement pour eux et pour le Mali, ils ont tous préféré se faire assister par des membres proches de leur famille respective. Peut être c’est comme ça que sa se fait dans des Républiques à démocratie bananière.
Nous sommes aujourd’hui surpris de voir que c’est maintenant que Soumaïla Cissé a eu le courage de contester ce que nous considérons comme les élections les plus propres que le Mali n’a jamais organiser. En effet, IBK reste le Président le mieux élu de l’ère démocratique du Mali, même si sa gestion du pouvoir ne nous donne aucune satisfaction.
Que cache ou prépare Soumaïla Cissé faisant une telle sortie tardive ? Veut-il se présenter comme une victime d’un système électoral, pour en tirer ensuite tout le bénéfice ?
Aucun malien, même ses partisans n’auront le courage d’emboucher cette flute après lui. Je doute fort que Soumaïla Cissé trouve des sympathisants ou des citoyens maliens qui pourront croire à ce qu’il vient de dire à jeune Afrique.
Soumaïla Cissé, en 2013 a été battu et de la belle façon. Il l’a admis à l’époque devant femme et enfants. Sa sortie tardive ne changera rien à cette situation. Les maliens ont fait leur choix et c’est IBK. Même si ce choix pose aujourd’hui problème en terme de perspectives d’avenir.
Et, Soumaîla Cissé doit se convaincre que son salut passe par le respect du choix des maliens. Il ferait mieux de peaufiner sa stratégie de conquête du pouvoir, en proposant aux maliens des alternatives nouvelles, s’il en a. Dans le cas contraire, son attitude ressemble à celle de celui qui remue le couteau dans la plaie béante. Et, cela risque de jouer encore une fois en sa défaveur lors des prochaines élections.
Assane Koné
Voir en ligne : Election présidentielle de 2013 au Mali : La contestation tardive de Soumaïla Cissé