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Cour d’Assises : Accusé de meurtre Fousseny Togola, âgé de 80 ans a été, purement et simplement, acquitté

mercredi 9 décembre 2015, par Assane Koné

La cour d’Assises de Bamako a acquitté, mercredi 9 décembre 2015, le cultivateur Fousseyni Togola, âgé de 80 ans, domicilié à Tina, commune rurale de Koumantou, cercle de Bougouni. Ce verdict est tombé à l’issue d’un procès qui a duré près de 3 heures. Le prévenu était accusé d’avoir assassiné le nommé M’Bapié Togola dans la nuit du 29 au 30 mai 2015. La salle Boubacar Sidibé de la cour d’appel de Bamako situé à Bollé sur la route de Ségou a attiré peu de monde ce mercredi à un procès d’Assises.

Ce jour-là, il dormait les points fermés dans la cour de sa maison sise à Tinakolomba, commune rurale de Koumantou, cercle de Bougouni, le nommé M’Bapié Togola reçu d’un intrus de violents coups sur sa tête occasionnant à ce niveau de son corps de larges plaies ouvertes.

Réveillées par le bruit de la victime, Korotoumou Diarra et Fatoumata Togola, ses deux épouses, sortiront de leur chambre et pendant que la deuxième épouses et son fils s’occupaient du blessé, la première prenait en chasse l’intrus jusqu’au domicile de Fousseyni Togola, le voisin.

Transporté entre temps, au centre de santé de Miamala, M’Bapié Togola succomba quelques temps après, de ses blessures. Interpellé par la gendarmerie sur dénonciation de dame Korotoumou Diarra, Fousseyni Togola, accusé, sera inculpé pour assassinat.

Selon l’arrêt, après avoir énergiquement nié les faits à l’enquête préliminaire, l’inculpé les reconnu à son interrogatoire de première comparution avant de se raviser pour se rétracter à son interrogatoire au fond. Il justifie la contradiction relevée contre lui par l’effet d’une certaine surprise à sa première comparution. A la barre, l’octogénaire qui marchait avec peine, habillé d’un boubou noir abimé, a donné sa version des faits.

D’emblée, il a qualifié la victime comme son neveu et qu’il n’y avait rien entre eux pour mettre fin sa vie. En s’exprimant ainsi, le vieux tentait de donner l’impression à la cour qu’il n’a pas commis d’assassinat sur la personne de M’Bapié Togola.

Pour voir clair dans cette affaire, le président de l’audience, Moussa Diarra a fait appel à au moins quatre témoins du même village.

Le premier est la femme de la victime. Le second est le représentant de chef de village, le troisième le garçon de la victime et la femme à l’accusé. Bizarrement, aucun d’eux n’a pu apporter un élément matériel, plus convainquant, prouvant la culpabilité de l’accusé Fousseyni Togola.

Ils ont tous les quatre abondé dans le même sens. Ils n’ont pas celui qui a tué M’Bapié Togola. Le ministère public n’a pas caché son sentiment d’être « mal à l’aise » face à ce dossier. Il a ensuite reconnu sans détour que le parquet a des difficultés à faire asseoir la culpabilité de l’accusé.

Pour le parquet, Korotoumou a tenu deux versions non cohérentes tant à l’enquête préliminaire que devant la cour. Ce qui relève du mensonge, avant de dire que seul Dieu connaît la vérité de cette affaire.

La défense a abondé dans la même direction que le parquet, avant de demander l’acquittement de Fousseyni Togola. Cet appel a bien été entendu par la cour. Elle a prononcé l’acquittement pure et simple de l’accusé, faute de preuve.

Lamine Kané

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