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Conflit foncier à Dougourakoro dans la commune de Baguinéda : Plus de 200 concessions menacées de destruction

mercredi 22 janvier 2014, par Assane Koné

Décidément si les autorités ne prennent pas urgemment des dispositions, il faut craindre qu’un beau matin plusieurs localités du pays ne s’embrasent. Du coté de Dougourakoro, localité située derrière le nouvel abattoir, dans la commune de Baguinéda, des habitants sont en passe de fourbir leurs armes. « Pour qu’on casse ma concession, fruit de 30 ans d’efforts, il va falloir passer sur mon corps ». Ces propos d’un habitant de Dougourakoro, traduit largement le sentiment général de la population de cette localité.

Le 5 décembre 2013, cinquante sept familles de Dougourakoro ont vécu le martyr. « Au moment où les femmes étaient au marché, les enfants à l’école et les hommes au travail, sans préavis une machine s’est mise à casser nos concessions », a indiqué Aminata Diarrassouba, une veuve qui n’a plus où habiter avec sa progéniture. Révoltée par les cas comme celui d’Aminata Diarrassouba, l’Association pour le développement de Dougourakoro cité (ADC), a organisé le 19 janvier 2014, une grande Assemblée générale pour dénoncer avec la dernière énergie la « mafia » foncière qui veut les déposséder de leurs concessions et les jeter à la rue comme des malpropres. Présidée par Soungalo Koné, Président de l’UACDDD, cette assemblée générale a enregistré plusieurs intervenants. Mais elle a permis de comprendre le fonds du dossier. Chaka Traoré, secrétaire général de l’ADC, a indiqué que la plupart des habitants de Dougourakoro, ont régulièrement acquis leurs terrains auprès de la Mairie de Baguinéda en 2003. «  Certains ont immédiatement construit pour loger leur famille, d’autres sont en chantier. Mais, à notre grande surprise, trois individus sont venus perturber notre quiétude avec des titres fonciers qui datent de 2007, c’est-à-dire pratiquement 4 ans après notre installation sur le site », a-t-il révélé. Selon le secrétaire général de l’ADC, Lamine Diakité se dit titulaire d’un titre foncier de 5 ha. Et, c’est sur la base de ce document qu’il a fait détruire le 5 décembre 2013, cinquante sept concessions, dont les propriétaires ont acquis leurs droits 4 ans avant son titre foncier. Et, comme l’occasion fait le larron, deux autres soit disant propriétaires de titre foncier, menacent aujourd’hui de faire casser plus de 150 concessions. «  Cheick Traoré se prévaut d’un titre foncier de 5 ha et un certain piment, dont j’ignore le vrai nom estime qu’il est titulaire de 30 ha sur la même zone. Là où le bas blesse, tous ces titres fonciers datent de 2007, alors que nous avons été installés sur ces parcelles depuis 2003 par la Mairie de Baguinéda  », a-t-il déclaré. Avant de joindre sa voix à celle de Soungalo Koné, Président de l’UACDDD, pour inviter les autorités maliennes, notamment le président IBK à préserver les droits des pauvres face aux grands spéculateurs fonciers qui ne reculent devant aucune magouille pour atteindre leurs objectifs. «  Comment comprendre qu’après avoir cassé les concessions de pauvres citoyens maliens, Lamine Diakité qui se prévaut d’un titre foncier peut réclamer aux populations le payement de la somme de 4,5 millions de FCFA pour pouvoir reconstruire leurs maisons et occuper les terrains  », s’est interrogé Chaka Traoré.

Assane Koné

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