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Comprendre le coup d’état impérialiste contre Khadafi

jeudi 26 décembre 2013, par Assane Koné

Une analyse de la destruction de la Jamahiriya vue par un Africain et au travers d’une vue large qui lie ces événements à d’autres en Afrique, en RDC et dans la région des Grands Lacs notamment.

"Opération Ouragan dans le Désert" ou le coup d’état impérialiste contre Khadafi

ELAC Website publie une réédition mise à jour de l’excellente analyse de Robert Mbelo (*), camarade de Combat du MEDD-MCR, qui est aussi un des Africains qui ont sauvé l’honneur en défendant la Jamahiriya avec les Comités ALAC
C’est une analyse de la destruction de la Jamahiriya vue par un Africain et au travers d’une vue large qui lie ces événements à d’autres en Afrique, en RDC et dans la région des Grands Lacs notamment.

INTRODUCTION

L’Occident dans son avidité et sa cupidité a toujours eu recours aux grands mensonges pour se justifier et justifier sa forfaiture. On le perçoit clairement au travers du coup d’état militaire que la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont opéré en Libye contre le Colonel Kadhafi, ou ils prétendaient aller sauver des civils Libyens. Mais seuls les naïfs se sont laissés avoir par cette justification simpliste et simplette. Car, attirés par l’odeur du pétrole de très bonne qualité, l’Occident a recouru a ces genres stratagèmes pour s’adjuger la manne pétrolière des Libyens comme ils avaient déjà fait main basse sur celui de l’Irak et de l’Afghanistan.

I.- QUELQUES RAPPELS HISTORIQUES

Ainsi, pour mieux comprendre les velléités réelles des occidentaux dans le monde, nous devons faire recours à l’Histoire.

A.- LA CROISADE

Il est donc clair que ce que nous appelons « première croisade » n’était pas appelée ainsi par ses contemporains. Du point de vue musulman, les croisades ne sont d’ailleurs pas perçues comme une nouveauté, mais comme la continuation de la lutte contre l’Empire romain d’Orient, qui durait depuis plusieurs siècles. Pourtant, il est aussi évident que les contemporains ont eu très tôt conscience que la croisade n’était pas un simple pèlerinage armé ni une opération militaire comme les autres mais bien une réalité différente, alliant les caractéristiques du pèlerinage à Jérusalem aux impératifs d’une guerre pour la défense de la foi.

Pendant son incarcération après le putsch de Munich, Hitler rédige Mein Kampf qui expose son programme politique mais surtout sa vision de la supériorité de la race aryenne (allemande) sur les autres races, tels les juifs par exemple. En 1935, les Lois de Nuremberg sont mises en place qui excluent les juifs de la citoyenneté allemande, les empêchent de pratiquer certains métiers et de se mêler à la population allemande. Ils doivent porter des étoiles jaunes pour être distingués dans la rue. Cette politique aboutit à la nuit de cristal le 9 et 10 novembre 1938. Mais Hitler vise aussi d’autres populations de par sa vision raciste : les noirs, les tsiganes, les aliénés, les handicapés, les homosexuels…

B.- L’OPERATION «  EL Dorado Canyon »

C’est une opération militaire américaine de bombardement menée par l’US Air Force, l’US Navy et les Marine Corps contre la Libye le 15 avril 1986. Aussi appelée « bombardement de la Libye par les États-Unis », elle fut menée en représailles de l’attentat à la bombe, en 1986, d’une discothèque de Berlin-Ouest fréquentée par des militaires américains (ndlr : faussement attribué à Kadhafi). Critiquée par plusieurs pays et approuvée par d’autres, elle a abouti à un accord de compensation monétaire entre la Libye et les États-Unis en 2008.
Pendant l’attaque, quelques bombes manquent leur cible, frappant ainsi des sites diplomatiques et civils de Tripoli. Quelques soldats libyens désertent leur poste par peur, alors que les officiers libyens ont tardé à donner des ordres. Les tirs anti-aériens libyens commencent après que les appareils soient passés au-dessus des cibles.
Le but officiel de ces destructions était d’envoyer un message et, en même temps, de réduire les capacités de la Libye à aider et à entraîner des terroristes. Ronald Reagan avait a l’époque prédit que si nécessaire, les Etats-Unis le feront à nouveau.

C’est ce qui arrive aujourd’hui. Le gouvernement de la Libye avait déclaré a cette époque que les États-Unis étaient victimes de l’arrogance et du pouvoir et voulaient devenir les policiers du monde. Il avait ajouté que tout groupe qui refusait de devenir un vassal américain était un hors-la-loi, un terroriste et un démon. Le mouvement des non-alignés a condamné l’« acte d’agression lâche, flagrant et fait sans provocation  ». La Ligue arabe a exprimé sa rage envers les États-Unis et, selon elle, cette attaque a renforcé l’anarchie dans les relations internationales. L’assemblée des chefs de l’Union africaine a affirmé que la tentative délibérée de tuer des Libyens violait les principes de la loi internationale.

Le gouvernement de l’Iran a fait valoir que l’attaque démontrait une politique d’agression, de diplomatie de canonnières, un acte de guerre, et a demandé un boycott politique et économique des États-Unis. D’autres ont perçu les intentions des États-Unis comme une tentative d’éliminer la révolution libyenne. La Chine a affirmé que l’attaque américaine a violé les normes de relations internationales et a aggravé les tensions qui existaient dans cette région. L’Union soviétique a affirmé qu’il y avait un lien évident entre l’attaque et la politique américaine visant à ruiner la révolution libyenne. La Chine a affirmé que l’attaque américaine a violé les normes de relations internationales et a aggravé les tensions qui existaient dans cette région. L’Union soviétique a affirmé qu’il y avait un lien évident entre l’attaque et la politique américaine visant à augmenter l’agitation et de créer de nouveaux foyers de tension, tout en déstabilisant les relations internationales. L’Allemagne de l’Ouest a affirmé que les disputes internationales doivent être résolues par la diplomatie et non les armes. La France a aussi critiqué le bombardement. Les États-Unis avaient reçu a l’époque, l’appui du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie, d’Israël.

II.- LE MONTAGE DU COMPLOT DE 2011 CONTRE KHADAFI

Profitant de la crise en Tunisie et en Egypte ou là, de vrais problèmes sociaux se posaient, l’occident avait saisi la balle au bond pour enfin se débarrasser de Kadhafi afin de s’adjuger la manne pétrolière dont regorge la Libye. C’est la CIA qui a tout monté et organisé. Mais pour ce faire, ils ont eu recours aux services de Nicolas Sarkozy dépeint comme « le président français le plus pro-américain depuis la Seconde guerre mondiale ». Au point d’avoir envisagé en 2006, avant son élection, l’envoi de troupes françaises en Irak dans le cadre d’une "force internationale". A son, tour, il a eu recours aux services de Bernard-Henri Levy pour accomplir la basse besogne d’amener a l’Elysée un « interlocuteur » marionnette qui plaisait à l’Occident.

A.- LA CABALE DE LA FRANCE ET DE L’UNION EUROPEENNE

Accélération diplomatique dans la crise libyenne, Nicolas Sarkozy, à l’initiative de Bernard-Henri Lévy, recevait à l’Elysée les représentants des insurgés de Benghazi, fief de la révolte. Et reconnaissait le Conseil national libyen (CNL) comme seul représentant légitime du pays.
Rappelons que Bernard-Henri Lévy,(1) dès son retour de Lybie, fut un des premiers à demander cette reconnaissance en lançant un appel à la communauté internationale, aux plus hautes instances de l’état français, « Les Libyens doivent gagner eux-mêmes leur indépendance  », avait-il martelé. «  Mais bombardons les trois bases militaires d’où décollent les avions de Kadhafi qui peuvent faire tant de mal  ».

Son message a été entendu. La France, rejointe par la Grande-Bretagne, organisait «  des frappes aériennes ciblées » non pas sur la Libye mais sur un, deux ou trois aéroports. « Si le Conseil de sécurité nous en donne le mandat je suis favorable à empêcher les avions de la mort de décoller  », avait ajouté le chef de l’Etat . Ce qui fut fait.

BHL initiateur de cette rencontre ? S’il n’a « rien organisé du tout », c’est lui qui avait « suggéré  » la rencontre entre les représentants du CNL et Nicolas Sarkozy. « J’ai appelé le Président  », raconte Bhl. En lui disant : « j’ai rencontré des hommes qui me semblent tout à fait remarquables, ce sont les dirigeants de la Libye libre. Accepteriez-vous de les recevoir ? Le président m’a répondu ‘oui’ ». Ce tournant dans la crise libyenne fut immédiatement en une de tous les médias. Nous vous proposons de (ré)entendre les différentes interventions de de Bernard-Henri Lévy. Voici la première, car comment, a l’insu du Ministre des Affaires Etrangères, M. Alain Juppé, une personne privée, fut-il philosophe, peut s’immiscer dans la gestion de la diplomatie française ? Avouez, c’est un peu léger…

C’est pourquoi, nous ne nous attarderons pas ici pour analyser toutes les péripéties mensongères des rencontres occidentales de l’Union Européennes, de l’OTAN, de la réunion de Paris ou de celle de Londres. Par contre, nous nous intéresserons aux abstentions russes et chinoises lors du vote de la résolution autorisant le coup d’état contre Kadhafi ainsi qu’à la position de Ligue Arabe et de celle de l’Union Africaine.
En analysant les événements, on comprend tout. Il s’agit d’une conspiration du mensonge, car comment se fait-il qu’un soulèvement populaire se soit transformée en quelques heures en une insurrection armée, puis a une rébellion et à la fin aux préparatifs d’un coup d’état contre Kadhafi ? Nous percevons la, l’organisation d’un complot visant a l’assassiner avec ses fils, comme ils l’ont fait avec Saddam Hussein.

B.- LE ROLE DE LA CIA AU CAIRE EN EGYPTE

Poste très important pour la CIA en raison de la position de l’Egypte sur la scène moyen-orientale, et du fait que c’est le seul pays d’Afrique du monde arabe à avoir signé les accords de paix avec Israël à Camp David. D’où l’on comprend aisément le rôle de premier plan que joue la CIA au Caire.

Ce poste surveille la Libye : c’est cette antenne de la CIA au Caire qui avait préparé dans les années 1980’ le dossier visant à renverser le Colonel Kadhafi notamment par le raid américain à Benghazi, raid qui avait coûté la vie à sa fille ;
C’est ce poste qui avait préparé le dossier de Loockerbie et du DC 10 d’UTA, et dont BHL prétendait que « la Libye avait (aurait) reconnu sa culpabilité » (Lire les déclarations de BHL dans le journal du dimanche du 6 mars 2011).

Ce poste surveille aussi le Soudan, c’est lui qui avait préparé le bombardement de l’usine de produits pharmaceutiques de Khartoum. Aujourd’hui, c’est ce poste qui gère le dossier du Darfour, où d’importants gisements de pétrole ont été découvert. Et donc les motifs qu’invoque souvent le Secrétaire Général de l’ONU, Mr Kofi Annan, lorsqu’il parle de la famine et autres cas humanitaires sont mensongers. On ne peut plus lui faire confiance, lui qui a laissé faire le génocide rwandais, et qui laisse faire le génocide congolais qui s’élève actuellement à 6 millions de morts.

C.- L’INFILTRATION DES MERCENAIRES D’AL QAIDA DANS «  LA REBELLION  »

1.- HISTORIQUE

Al-Qaïda veut dire « la Base » en arabe, mouvement islamiste fondé par le cheikh Abdullah Yusuf Azzam et son élève Oussama Ben Laden en 1987. Cest à partir du 11 septembre 2001 qu’Al-Qaïda s’est mis à jouer en première base (pour reprendre les termes du base-ball), dans la section terrorisme, sous-section ‘ennemi de l’Occident’.

L’Occident et ses leaders démocratiques ne considérèrent pas Al-Qaïda comme une organisation terroriste, ni Ben Laden comme un assassin sanguinaire, avant les années 1990, car jusqu’à cette date, ils n’avaient « terrorisé » et « assassiné » que des Russes, les « grands ennemis » de l’époque pour l’Occident. Même que certains « chuchotent » que la Base fut construite par les Étasuniens en réponse à l’invasion soviétique de l’Afghanistan de 1979. Il semble que les Étasuniens aient toujours aimé jouer avec le feu, autant que le répandre.

Ainsi, l’opération cyclone (1979 à 1987) est une opération militaire géopolitique américaine secrète initiée par le président Jimmy Carter en 1979 et menée par la CIA pour armer les moudjahidines afghans contre l’URSS au cours de la guerre d’Afghanistan (1979-1989). Durant la guerre froide (1947 à 1991) entre les États-Unis et l’Union soviétique, à la suite du coup d’État communiste en Afghanistan de 1978 puis de l’entrée soviétique en Afghanistan en 1979, le président des États-Unis, Jimmy Carter annonce que « l’invasion soviétique de l’Afghanistan est la plus grande menace pour la paix depuis la Seconde Guerre mondiale ». Déjà, l’art des formules choc. Art porté aux nues dans les mains de la belliqueuse administration Bush, mais encore davantage dans celles du président ‘pacifique’, nobélisé, Barack Obama. Il est impératif de plonger dans les eaux troubles de ces opérations clandestines et de cette époque complexe pour comprendre vraiment, complètement et non partiellement, le phénomène Al-Qaïda. Étudier le soi-disant ‘terrorisme islamiste’ en faisant abstraction de toutes ses relations, passées et probablement présentes, avec les gouvernements occidentaux, c’est comme essayer de comprendre le réchauffement climatique en faisant abstraction du soleil.

2.-LE COUP D’ETAT DE LACOMMUNAUTE INTERNATIONALEEN LIBYE

Le guide libyen Mouammar Kadhafi ne considérait pas que ce qui arrive chez lui - et que l’on brandit comme une guerre civile - ou mieux une révolution. Mais loin d’être une improvisation, comme on en a vu en Tunisie ou ailleurs à travers le monde. C’est ainsi qu’il accusait de nouveau et principalement Al-Qaïda d’être à l’origine de la "crise" libyenne et dénonçait l’ingérence de la communauté internationale. Celle-ci à travers la France avait précipitamment pris le parti des insurgés en exprimant son soutien au Conseil national libyen formé par les insurgés. Or les pays membres de la communauté européenne, on s’en souvient, sont restés divisés quant à l’option d’une intervention militaire étrangère en Libye jugée contre productive par d’autres pays.

En effet, ceux que l’occident qualifie alors de « rebelles libyens », ce sont en effet des mercenaires d’Al-qaida recrutés à la va-vite par la CIA pour combattre le Colonel Kadhafi. Ils sont pour la plupart des Egyptiens, des Afghans, des Irakiens, des Saoudiens, des Soudanais, des Pakistanais et tant d’autres, que les medias occidentaux présentent comme des insurgés libyens ou des rebelles, selon les moments. Et donc, lorsque l’armée régulière libyenne se défend contre ceux-ci, on entend ci et la les responsables occidentaux dire et répéter que « He (Kadhafi) is killing his own people » (Il est en train de tuer son propre peuple) pour justifier leurs interventions qui sont en fait une agression contre la Libye par des bombardements sauvages et des destructions méchantes des villes libyennes. Par conséquent, le Colonel Kadhafi se trouvait dans son bon droit légitime d’exercer les pouvoirs régaliens pour défendre son pays contre une invasion étrangère.

Et, en tant que Chef de l’Etat (de facto), il était en train d’exercer ses fonctions régaliennes traditionnelles qui fondaient l’existence même de l’État libyen et qui ne faisaient, en principe, l’objet d’aucune délégation et dont personne ne pouvait les lui dénier.

Ces fonctions régaliennes sont au nombre de quatre :
 Assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du territoire ;
 Assurer la sécurité intérieure et le maintien de l’ordre public, avec, notamment, des forces de police ;
 Définir le droit et rendre la justice ;
 Détenir la souveraineté économique et financière en émettant de la monnaie, notamment par le biais d’une banque centrale.

Alors on se demande pourquoi, les occidentaux qui se disent détenteurs des valeurs morales civilisatrices de la Chrétienté, de probité morale et intellectuelle, qui savent distinguer LE BIEN du MAL s’en soient réduits alors à se renier et inverser le sens et la valeur des mots sur lesquels repose leur civilisation ? Eux qui sont venus «  civiliser les peuples sauvages de part le monde », comment peuvent-ils susciter et inciter des peuples à faire du mal alors qu’ils ont toujours milite a faire du bien ?

Ici, nous ouvrons une parenthèse :
Comment peuvent-ils soutenir une rébellion ?
Qui est en fait une infraction commise contre l’autorité publique et consistant en une attaque ou en une résistance avec violence ou voies de fait envers certains fonctionnaires ou officiers publics agissant pour l’exécution des lois, des ordres ou ordonnances de l’autorité publique, des mandats de justice ou pour l’exécution d’une décision de justice (La rébellion est plus sévèrement punie si elle est commise en réunion ou avec arme) …
Comment peuvent-ils soutenir une mutinerie ?
Qui est en fait une insurrection, une émeute, une sédition, une révolte, un soulèvement, une insubordination et une désobéissance contre un ordre établi...
Comment peuvent-ils soutenir une insurrection qui est en fait une action de s’insurger, de se soulever contre le pouvoir établi pour le renverser ?

Comment peuvent-ils soutenir ces anti-valeurs alors qu’elles sont sévèrement réprimées chez eux ?
1.- Souvenez-vous de la chasse aux communistes aux Etats-Unis et l’exécution en 1953. des epoux Rosenberg pour le simple fait d’avoir été soupçonnés d’être des communistes.
2.- Bloody Sunday ? qui s’en souvient encore de ce jour du dimanche 30 janvier 1972 ou l’armée anglaise a massacré des Irlandais du Nord qui réclamaient leurs droits démocratiques d’être indépendants ?
3. Que dire de la répression des Corses par l’armée et la police francaises ?...

En effet, ce qui intéressait l’Occident, c’est la fortune totale libyenne - qui s’élèverait à 120 milliards de dollars (87 milliards d’euros) accumulés sur trente ans, avance Hasni Abidi, directeur du centre d’études et de recherches sur le monde arabe (Cermam) - et le pétrole. C’est pourquoi, l’occident ne veut plus alors lâcher prise, il va continuer à bombarder les positions sensibles de la Libye et même des sites civils pour faire disparaître Kadhafi , ses fils et son entourage immédiat, afin de se jeter voracement sur son argent logé dans des Banques américaines et en Suisse, et faire main basse sur son pétrole.

L’ONU avalise le grand hold-up et organise le gel des avoirs libyens :
« Décide que le gel des avoirs imposé aux paragraphes 17, 19, 20 et 21 de la résolution 1970 (2011) s’appliquera aux fonds, autres avoirs financiers ou ressources économiques se trouvant sur le territoire des États membres qui sont détenus ou contrôlés, directement ou indirectement, par les autorités libyennes, désignées comme telles par le Comité, ou par des personnes ou entités agissant pour son compte ou sous ses ordres, ou par des entités détenues ou contrôlées par eux et désignées comme telles par le Comité, et décide également que tous les États devront veiller à empêcher leurs nationaux ou toute personne ou entité se trouvant sur leur territoire de mettre des fonds, autres avoirs financiers ou ressources économiques à la disposition des autorités libyennes, désignées comme telles par le Comité, des personnes ou entités agissant pour son compte ou sous ses ordres, ou des entités détenues ou contrôlées par eux et désignées comme telles par le Comité, ou d’en permettre l’utilisation à leur profit et demande au Comité de désigner ces autorités, personnes et entités dans un délai de 30 jours à dater de l’adoption de la présente résolution et ensuite selon qu’il y aura lieu  »

III.- LA COMPLICITE DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ET REGIONALES

A.- LE CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS-UNIES

Après les nombreux événements violents qui ont marqué la deuxième moitié du Vingtième siècle, le génocide arménien, l’holocauste juif et les massacres de la seconde guerre mondiale, la communauté internationale se fixe désormais le but de maintenir une paix durable dans le monde. C’est dans ce contexte que l’ONU est née en 1945 à la conférence de San Francisco. Son but principal est de développer la coopération multilatérale entre les États, mais surtout de conjurer le fléau de la guerre qui gangrenait l’ordre international.

Dés lors, pour régler leurs différends, les États peuvent dans un cadre multilatéral parvenir à un accord au lieu de recourir à la violence ou aux conflits armés. En ce sens, pour mener à bien sa mission de maintien de la paix dans le cadre de la sécurité internationale, de résolutions et de prévention de conflits, l’ONU s’est dotée d’institutions spécialisées comme le Conseil de Sécurité. Toutefois, malgré tout ce dispositif, l’idéal d’un monde sans guerre reste toujours un mirage. Le conseil de sécurité, dont la structure est toujours contestée et contestable, semble enfreindre à ses propres normes procédurales. Il déclenche ou ordonne une guerre à tout va pour des intérêts supposées ou réels de certains de ses membres qui le composent tout en faisant fi de la diplomatie préventive, pourtant préalable à toutes formes de recours à la force.

Le vote de la résolution 1973 adoptée par le Conseil de Sécurité le 17 mars 2011 illustre bien la complicité de l’ONU dans le coup d’état ourdi par l’occident contre le Colonel Kadhafi.

1.-L’EXPLICATION DU VOTE DE LA RESOLUTION 1973. RAPPEL HISTORIQUE

Depuis la création de l’ONU, la majorité des veto au Conseil de sécurité ont été exercés par l’Union soviétique. Depuis la chute du Mur de Berlin, les États-Unis ont été ceux qui ont le plus fréquemment utilisé ce droit de veto. En effet, entre 1946 et 2006, on constate une inversion entre les États-Unis et l’Union soviétique (puis la Russie) puisque, dans les trois premières décennies, les premiers ont utilisé ce moyen seulement 12 fois (dont aucune fois dans les deux premières), contre 113 fois pour les seconds, alors que dans les trois dernières décennies les premiers en usèrent 70 fois, contre 10 fois pour les seconds (dont deux dans la dernière décennie).

En 15 ans (entre 1989 et 2004), 19 veto ont été mis dont :
États-Unis : 13 fois (11 fois par rapport à Israël, 1 fois par rapport à la Bosnie-Herzégovine, 1 fois par rapport au Panamá)
Union soviétique puis Russie : 3 fois (2 fois par rapport à Chypre, 1 fois par rapport à la Bosnie-Herzégovine)
Fin février 2007, le veto a été utilisé 261 fois avec, par ordre d’importance :
123 fois par l’Union soviétique/Russie ;
82 fois par les États-Unis ;
32 fois par le Royaume-Uni ;
18 fois par la France ;
6 fois par la Chine.

Fin février 2007, le veto avait été utilisé 261 fois avec, par ordre chronologique :
1945-1955 : 83 fois ;
1956-1965 : 31 fois ;
1966-1975 : 33 fois ;
1976-1985 : 60 fois ;
1986-1995 : 37 fois ;
1996-2005 : 13 fois ;
2006-2007 : 4 fois.
Parmi ces veto, un bon nombre (59) furent des refus d’admission de nouveaux membres, principalement par l’Union soviétique et surtout dans les deux premières décennies (membres généralement admis ultérieurement).

2.-LES ABSTENTIONS DE LA RUSSIE, DE LA CHINE ET DE L’ALLEMAGNE

La Russie et la Chine se sont abstenues, mais n’ont pas exercé leur veto : il ne faut pas croire qu’elles manifestent là un abandon de leur doctrine de la souveraineté : juste que Kadhafi ne dispose réellement d’aucun soutien, et que ni Moscou ni Pékin ne voient l’intérêt de se commettre auprès de quelqu’un d’aussi imprévisible. Cela peut aussi indiquer qu’ils disposent de renseignement démontrant la fragilité, malgré tout, du régime Libyen.

En effet, pour la Russie, le fait d’appartenir au G8 lui offre une place privilégiée d’être enfin « considérée  » comme un Etat «  fréquentable » au sein de la Grande Europe et surtout le fait qu’elle entretient de très juteuses relations commerciales avec l’Union Européenne à qui elle fournit le gaz.

Quant a la Chine, devenue le premier créditeur de l’état américain, devant le Japon, et qui s’impose comme la 2e puissance économique mondiale, elle ne voulait pas offusquer les Etats-Unis avec lesquels elle entretient de très bonnes relations commerciales et financières.
Les deux pays se sont abstenus tout en sachant que même s’ils auraient oppose leurs veto, les Etats-Unis avec leurs allies européens auraient trouve toujours un moyen de se passer du Conseil de sécurité et d’agir comme ils l’ont planifié.

L’Allemagne, donc, n’en est pas et s’est abstenue. Cela ne surprendra pas vraiment et montre que sa direction en Europe ne peut être qu’économique et que si elle est devenue, un peu malgré elle, exportatrice de sécurité, Angela Merchkel se refuse toujours à une politique de puissance « classique  ». Ca c’est l’explication officielle. Mais en fait, après une cuisante défaite historique à Stuttgart, ou son parti, la CDU, était à la tête du Land depuis 1953, politiquement affaiblie, elle n’avait plus l’autorité morale d’engager l’Allemagne dans une telle aventure. Elle voulait aussi marquer son autonomie d’action vis-à-vis de l’ennuyeux et ombrageux Nicolas Sarkozy.

Des critiques qui font écho aux réserves de la Chine, qui s’était abstenue lors du vote au Conseil de sécurité des Nations unies. "La Chine a observé les derniers développements en Libye et exprime ses regrets à propos des attaques militaires", a déclaré Pékin. La Chine souhaite éviter "une escalade du conflit militaire conduisant à de nouvelles pertes de vies civiles", a ajouté un porte-parole du gouvernement. "Il est inadmissible d’utiliser le mandat du Conseil de sécurité […], afin de mener à bien des objectifs qui vont clairement au-delà de ses dispositions, prévoyant uniquement des mesures pour protéger la population civile."

La Russie, qui s’était également abstenue lors du vote de la résolution, avait appelé ensuite la coalition internationale à cesser de recourir à la force de manière "non sélective" et de faire ainsi des victimes civiles en Libye. Un communiqué de la diplomatie russe estimait que les frappes aériennes sont "des attaques qui ont aussi été lancées sur des objectifs à caractère non militaire". Un centre médical, spécialisé en cardiologie, a également été en partie détruit et des routes et des ponts ont été endommagés par les frappes, selon Moscou.

3.- LA FAIBLESSE DE LA LIGUE ARABE

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s’était déjà prononcé le samedi 12 mars 2011, pour l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne dans le ciel libyen, lors de la réunion extraordinaire de la Ligue arabe sur la Libye. Onze ministres des Affaires étrangères avaient participé à la réunion. Amr Moussa avait déjà reçu le soutien des six pays du Conseil de la coopération du Golfe. L’intervention des armées américaine, britannique et française avait cependant suscité de vives critiques de la Ligue arabe. Et de s’exclamer : "ce qui se passe en Libye diffère de l’objectif d’imposition d’une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons est la protection des civils et non le bombardement de davantage de civils".

Quelle hypocrisie ? Il a été d’accord avec les Américains parce que ces derniers, ou du moins la CIA lui avait promis son soutien pour les prochaines élections présidentielles en Egypte et ce soutien avait un prix…Livrer la Libye et Kadhafi. Ensuite il a versé des larmes de crocodile, mais il oubliait qu’un principe de droit stipule que : « Nemo auditur turpitudinem allegans  » expression latine désignant la règle selon laquelle « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Par conséquent, les forces de « la coalition » internationale avait reçu le blanc-seing de la ligue arabe qui leur donnait ce droit d’agresser la Libye et d’évincer Kadhafi du pouvoir afin de placer a sa place des marionnettes a leur dévotion.

Les Etats-Unis ont alors répondu indirectement à la Ligue arabe. "La résolution approuvée par les Arabes et le Conseil de sécurité des Nations unies inclut ’toutes les mesures nécessaires’ pour protéger les civils, ce qui, nous l’avons bien dit, inclut une zone d’exclusion aérienne tout en allant au-delà", a déclaré un porte-parole de Barack Obama à l’agence Reuters. Encore, et toujours des mensonges.

4.- LA COUARDISE DE L’UNION AFRICAINE

Une fois de plus, l’Union africaine a été humiliée sur sa propre terre, par les soi-disant puissances démocratiques qui ne pensent qu’à réaliser leurs desseins machiavélique. En utilisant la force d’une manière aveugle et en refusant la possibilité à l’Union Africaine d’aller négocier avec Kadhafi a Tripoli, la coalition ne se différenciait pas par sa méthode des dictateurs.

Cette opération était non salvatrice mais destructrice, et les pays voisins ont rapidement du commencer à s’inquiéter des conséquences. L’Union africaine, méprisée à cause de son inactivisme par les démocraties barbares d’occident, est restée isolée.

Elle est incapable de gérer l’agression du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi en République Démocratique du Congo, ou plus de 8.000.000 d’innocents Congolais ont trouvé la mort.
Comment la soi-disant communauté international n’a pas jusqu’ici levé son doigt pour traîner Kagamé et Museveni devant la Cour Pénal Internationale pour des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et pour crimes de génocides qu’ils commettent tous les jours a l’Est du Congo ? Comment cette coalition internationale n’avait pas élevé sa voix lorsque deux armées étrangères, celle de l’Ouganda et celle du Rwanda se sont battues 2 fois dans la ville de Kisangani en 1999 et en 2000 ?

Les medias de la Coalition internationale ont voulu nous faire croire qu’une femme libyenne avait été violée en plein Tripoli : ce qui était un montage évidemment. Mais la question que se posent tous les africains est de savoir quand est-ce que cette soi-disant Union Africaine va se décider de suspendre le Rwanda et l’Ouganda de ses travaux pour les crimes qu’ils commettent tous les jours sur les femmes congolaises et dont les images font le tour du monde sans qu’aucun ne s’émeut ? Pour moi, l’Union Africaine est une coquille vide.

La meilleure conclusion sur cette union de façade vient d’une femme africaine Calixte Beyala lorsqu’elle s’était écriée après le bombardement sauvage de cette coalition diabolique sur la Libye en se demandant : «  Où sont donc passés les dirigeants africains en ce moment où ils doivent exprimer leur indignation ??? En ce moment où le sol africain est frappé par cette agression dont la finalité apparente est la destruction des infrastructures du peuple libyen au regard des moyens disproportionnés utilisés ! L’Union africaine démontre qu’elle est, en fait, un conglomérat bureaucratique qui réunit chaque année des représentants des intérêts divergents qui ne sont pas ceux des peuples africains, pour prononcer des discours filandreux ! Tous ces dirigeants caporalisés ne servent que de décor lors des réunions internationales ! Ils n’existent pas ! L’Afrique n’existe pas ! Plus de 6 millions de congolais étaient massacrés et privés délibérément de justice ! Les commanditaires, dont le britannique Tony Blair, l’américain Bill Clinton, les exécutants le dictateur ruandais Paul Kagamé et le dictateur ougandais Yoweri Museveni sont intouchables ! A l’allure où va le monde, le peuple congolais s’emploiera à rendre justice à tous ses morts oubliés massacrés injustement sous l’égide d’une coalition perverse qui ressemble à s’y méprendre à cette ’’coalition’’ qui détruit injustement les biens du peuple libyen  » .

CONCLUSION

Ce que nous devons savoir est que la CIA avait conjuré la mort de Kadhafi, de ses fils et de ses proches. Celle-ci était programmée. C’est pourquoi, elle a verrouillé toutes les frontières ; terrestres, aériennes et maritimes afin de ne lui laisser aucune chance de s’enfuir. En premier, elle va chercher a éliminer d’abord ses fils pour qu’il n’y ait plus personne pour le venger ; c’est une élimination de type mafieu dont elle use en pareille circonstance. Le but recherché c’est de s’accaparer la fortune de la Jamahiriya, qui sera partagée entre ceux qui ont monté ce coup d’état et les marionnettes qu’elle placera au pouvoir après ce forfait. Ensuite c’est le pétrole. Plusieurs compagnies anglo-saxonnes dont BP et Exxon ont toujours lorgné en direction des puits de pétrole libyen.

Le Dr Louis Farrakhan dans une interview diffusée sur vidéo You tube le 27 mars 2011 se posait des questions sur les réalisations du Colonel Kadhafi : « Est-ce que Kadhafi utilise les revenus du pétrole pour le bien du peuple libyen ? La réponse est oui !  » .

Luc MICHEL, pilier du soutien à la Jamahiriya, lui précisait ce qui suit : « C’est cet homme et la Révolution qu’il guide que nous soutenons indéfectiblement, dans les bons et les mauvais jours. Parce que Kadhafi est avec le Che la figure de proue du révolutionnaire engagé dans le combat anti-impérialiste comme l’a souligné notamment Nelson Mandela. Parce que son combat pour la dignité et la Causes des Peuples est le nôtre » (Editorial de Luc Michel à l’occasion du 35 e Anniversaire de la Révolution de Moammar Kadhafi : « Pourquoi nous soutenons la Révolution libyenne  », in Revue ‘Démocratie Directe’ n°11, 2e série, pp 3-4, mars 2005).

C’est pour quoi les loups impérialistes ne l’entendaient pas de cette oreille, ils voulaient pendre Kadhafi comme Saddam Hussein et ses fils, car comme l’a si bien dit Jean de la Fontaine dans la fameuse fable : « Les animaux malades de la peste  » :
« Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue. Qu’il fallait dévouer ce maudit animal Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable Rien que la mort n’était capable D’expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable. Les jugements de la cour vous rendront blanc ou noir.  »

Robert MBELO (*)


Photo de groupe : (de g. à droite) Djim Ley-Ngardinal (ACTUS, Tchad, secrétaire-général des Comités ALAC en 2011), Luc MICHEL (président-fondateur du MEDD-MCR et des Comités ELAC en 2011), Robert Mbelo.

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