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CONSEIL NATIONAL DE LA TRANSITION : Les partis politiques boudent

samedi 14 novembre 2020, par Assane Koné

Les partis et regroupements politiques maliens invitent l’ensemble de la classe politique à observer un devoir de la non participation de leurs représentants au Conseil National de la Transition (CNT).

Tout porte à croire aujourd’hui que le décret de Bah N’daw, Chef de l’Etat, fixant la clé de répartition des membres du Conseil National de la Transition, est de nature à mettre le feu aux poudres. Dans tous les cas, dès la publication de ce décret, le climat politique déjà très fébrile, à commencer à donner des signes avant coureur d’une crise institutionnelle pendant la transition.

Il était devenu inimaginable que les partis politiques maliens, au-delà de tous les clivages, puissent se retrouver pour donner de la voix. Malheureusement, comme un catalyseur, le fameux décret du Chef de l’Etat est parvenu à ouvrir la voie d’une synergie d’actions des partis politiques au Mali.

Pour preuve, le 12 novembre 2020, des Partis et Regroupements Politiques, notamment Alliance Ensemble Pour le Mali (EPM), COFOP, ARP, Alliance JIGIYA KURA, le Parti PSP (membre du FSD-SAP), le Parti PRVM-FASOKO, le Parti ADP-MALIBA, le Parti YELEMA, les Partis NON ALIGNES, se sont rencontrés à l’hôtel de l’Amitié.

La déclaration publiée à l’issue de cette rencontre indique que « les Présidents et représentants des partis et regroupements ont procédé à une analyse approfondie des conditions de participation de la classe politique au Conseil National de la Transition (CNT) ». Plus précis, la déclaration indique que « les échanges ont porté sur les décrets N°2020-0143/PT-RM du 09 novembre 2020 fixant la clé de répartition du Conseil National de la Transition (CNT) et N°2020-0142/PT-RM du 09 novembre 2020 fixant les modalités de désignation des membres du Conseil National de la Transition (CNT) ».

« À l’issue de leur rencontre, les Partis et Regroupements Politiques ont formulé des observations et exprimé de fortes inquiétudes », indique la déclaration. Avant d’indiquer au titres des observations que les dispositions du décret N°2020-0143 du 09 novembre 2020 fixant la clé de répartition du Conseil National de la Transition (CNT), attribuant à Monsieur le Vice-président de la Transition, les prérogatives de recevoir les candidatures et après examen, d’en arrêter la liste des membres du Conseil National de la Transition.

Ils ont aussi fait remarquer que le décret 2020-0142/PT-RM du 09 novembre 2020 fixant les modalités de désignation des membres du Conseil National de la Transition (CNT) ne donne aucun critère et principe motivant la fixation des quotas. « Les partis et regroupements politiques estiment que la fixation des quotas a été effectuée sans consultation aucune de la classe politique de notre pays et que la faiblesse du quota réservé aux partis et regroupements politiques qui ne disposent que de onze (11) sièges sur les 121 membres constituant le Conseil National de la Transition », précise la déclaration.

Et, comme il fallait s’y attendre, ils ont aussi exprimé leur profond regret en ce qui concerne « la non implication des organes légaux de la Transition, notamment le Gouvernement à travers le département en charge de la refondation de l’Etat et celui en charge de l’Administration Territoriale qui est en même temps la tutelle des partis politiques en République du Mali, dans la procédure de mise en place du Conseil National de la Transition conformément à ses missions déterminées par la Charte de la Transition » et « la non transparence des critères de choix à laquelle ni l’article 3 du décret N°2020-0142 ni le décret N°2020-0143 dans son entièreté n’apportent aucun démenti ».

Et, pour cela, « ils contestent la large représentation des militaires au nombre de 22 au sein du Conseil National de la Transition qui est l’organe législatif de ladite Transition d’une part et d’autre part, la faible représentation des partis politiques, sachant bien que la période de la Transition sera fondamentalement réservée aux reformes politiques et institutionnelles dans notre pays ».

Et, au regard de ce qui précède, la déclaration indique que « les partis et regroupements politiques ont unanimement décidé de ne pas désigner leurs représentants pour siéger au sein du Conseil National de la Transition ». Mieux, ils « invitent l’ensemble des acteurs politiques à une union sacrée pour préserver les acquis démocratiques pour sauver la République ».

Pour terminer, les partis et regroupements politiques ont exhorté « l’ensemble de la classe politique afin d’observer ce devoir de la non participation des représentants des partis politiques, au Conseil National de la Transition (CNT) ».

Assane Koné


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