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CADTM Afrique : « Le FMI empêche la hausse généralisée des salaires et la baisse des tarifs de l’électricité au Mali »

jeudi 28 août 2014, par Assane Koné

Dans un Communiqué de presse diffusé le 28 août 2014, le CADTM Afrique dénonce l’interférence du FMI dans la gestion des affaires publiques maliennes. Il estime que
le FMI a une lourde responsabilité dans les deux jours de grève généralisée au Mali. Lisez !

Communiqué de Presse du CADTM Afrique Contre l’interférence du FMI dans la gestion des affaires publiques maliennes

« Le FMI empêche la hausse généralisée des salaires et la baisse des tarifs de l’électricité au Mali »

Le FMI a une lourde responsabilité dans les deux jours de grève généralisée (tous secteurs) au Mali.

La mise en œuvre du protocole d’accord d’octobre 2011 ; le relèvement du SMIG (salaire minimum inter-entreprise garanti) ; l’augmentation du taux des allocations familiales ; la maîtrise du prix des produits de première nécessité ; la relecture des contrats miniers sont les principales revendications de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) qui sont au cœur de la grève des 21 et 22 août 2014.

En effet, sur les 17 points de revendications de l’UNTM, « 12 points font l’objet d’accord et 5 points ont fait l’objet de désaccord ». Les points de désaccord portent sur « le relèvement significatif des salaires, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et les salaires, le relèvement du (SMIG), l’augmentation du taux des allocations familiales et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à l’accord signé en juillet 2007″.

Des points de désaccord, le FMI est le principal obstacle à la mise en œuvre des mesures contenues dans la plate-forme revendicative de l’UNTM notamment celle relative à la hausse généralisée du salaire des fonctionnaires et à la baisse des tarifs d’eau et d’électricité.

L’opposition du FMI à l’augmentation des salaires ne date pas d’hier. Ainsi en mars 2005, sur une plate-forme revendicative de 14 points consignés dans un protocole d’accord signé le 14 octobre 2005 avec la centrale syndicale, seuls 4 ont trouvé un début d’application. Le 21 mars 2005, une assemblée générale élargie aux 13 syndicats nationaux avait pointé du doigt le FMI comme principal obstacle. Aux dires de la centrale syndicale, c’est le FMI qui empêche le gouvernement d’augmenter les salaires.

L’augmentation des tarifs de l’électricité a quant à elle été imposée par le FMI dans la lettre d’intention du 2 décembre 2013. A défaut de pouvoir obtenir la privatisation de l’énergie du Mali, le FMI a pu quand même forcer l’augmentation des tarifs de l’électricité le 1er juillet 2014. Au moment où les populations réclament la baisse des anciens tarifs, le FMI donne ce coup de poignard dans le dos des populations appauvries.

Rappelons qu’avec les politiques d’ajustement structurel (PAS) imposées au Mali depuis le début des années 80, les effectifs de la fonction publique sont passés de 45 000 en 1991 à 37 700 en 1998 tandis que les salaires ont subi une baisse en valeur réelle comprise entre 11 et 18%. La pression fiscale est passée de 8,5% en 1988 à 14% en 1998 alors que les dépenses courantes sont passées de 15% du PIB à 10,8%. Enfin, la masse salariale des fonctionnaires qui représentait 75% des recettes fiscales du gouvernement en 1988 n’en représentait plus que 27% en 1998. C’est ce que le Gouvernement du Mali qualifiait « d’assainissement notable des dépenses ».

Pour rompre avec le néocolonialisme, le réseau CADTM Afrique exige :
• le retrait du gouvernement malien du soi-disant programme de Facilité Élargie de crédits (FEC) du FMI ;
• le respect de la souveraineté du peuple malien ;
• l’annulation de toutes les dettes illégitimes du Mali envers le FMI et la Banque mondiale qui utilisent l’arme de la dette pour imposer leurs politiques néolibérales et ainsi renforcer leur domination sur le pays.

Le Secrétariat Permanent du Réseau CADTM Afrique au Mali
Le Secrétaire Permanent Broulaye BAGAYOKO

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