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Biennale Africaine de la photographie/ « OFF de Ségou » : A la découverte de l’exposition collective ‘’Ségou : hier à aujourd’hui »

mercredi 6 décembre 2017, par Assane Koné

Dans le cadre de la 11e édition de la Biennale africaine de la photographie, le Centre culturel Kôrè de Ségou et les Rencontres de Bamako, organisent du 6 décembre 2017 au 6 janvier 2018, le « OFF de Ségou ». Cette 2e édition de « OFF à Ségou », présente une exposition collective de photographes maliens (Ségou : hier à aujourd’hui). Le vernisage de l’exposition, président Mme Djélika Haïdara, 5e adjoint au Maire de Ségou, a eu lieu le 6 décembre 2017, à Fondation du Festival sur le Niger.

« Initié depuis la 10e édition de la Biennale africaine de la photographie, le « OFF de Ségou » est parti pour être un évènement intournable des Rencontres de Bamako », a indiqué Moussa Berté, Responsable des Arts visuels et multimédia du Centre Culturel kôrè de Ségou. Selon lui, Ségou à travers le Centre Culturel Kôrè et l’Association Fototôn, a décidé, après deux, dans le cadre de la 11e édition des Rencontres de Bamako, d’organiser une exposition « OFF » Ségou. « Cette année, nous offrons à la population de Ségou, 4 grandes expositions de grande qualité. Deux expositions de photographies, notamment une exposition collective de photographes maliens, intitulée « Ségou : hier à aujourd’hui » et une exposition de individuelle de Salif Traoré, dénommée ‘’Temps et mesure’’ », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’à côté de cette exposition de photographie, cette année, il y a une exposition de peinture à travers les œuvres des artistes comme le sénégalais Mbaye Boubacar Diouf et les maliens Marie Ange Dakouo et Mohamed Ismaël Diabaté, tous du programme Kôrè qualité 3.

En principe, Ségouviens et visiteurs de Ségou devront se bousculer à la Fondation du Festival sur le Niger pour voir cette exposition, certes consacrée à la photographie, mais réserve une part belle à la peinture, à travers des artistes comme le sénégalais Mbaye Boubacar Diouf et les maliens Marie Ange Dakouo et Mohamed Ismaël Diabaté, tous du programme Kôrè qualité 3.

« L’exposition OFF de Ségou de cette année, c’est du 4 in 1 »

Emerveillé par la qualité des œuvres exposées à Ségou et par la diversité des artistes, Mohamed Coulibaly, un amoureux des arts plastiques de la cité des 4444 balazans, après sa visite des œuvres, ne s’est privé de déclarer : « L’exposition OFF de Ségou de cette année, c’est du 4 in 1 ». Comme pour dire dans une exposition, nous avons en réalité 4 expositions.

En effet, au moment où les œuvres de la demi douzaine de photographes de cette exposition occupent le Hall Abdoulaye Konaté et le Hall Ludovic Fadaïro, celles des artistes peintres sont accrochées avec fière allure dans le Hall Pr. Yacouba Konaté et le Hall Soly Cissé.

De l’architecture royale à l’éducation en passant par la pêche et l’élevage

« Ségou : hier à aujourd’hui », une exposition collective de photographes maliens (Amadou Keita, Oumarou Dembélé, Mohamed Coulibaly, Fatoumata Dembélé et Fanta Diarra), tutoie l e « Temps et mesure », une exposition du photographe Salif Traoré.

« ‘’Ségou :hier à aujourd’hui’’ a été traité pour cette exposition sous l’angle du perfectionnement de jeunes photographes ». Nous a indiqué Amadou Keita, artiste photographe, directeur de la galerie d’art « JaBlôn » et Président de l’Association Fototôn. Selon lui, ce fut une occasion de donner une chance aux jeunes photographes de Ségou pour qu’ils montrent leur savoir faire.

« Ségou :hier à aujourd’hui », d’une pierre, fait deux coups : former des jeunes photographes et présenter la vie socio-culturelle et économique de Ségou. Cette exposition a été montée en deux parties. Le passé de Ségou est exposé à travers deux séries photographiques de Amadou Keita : Architecture royale et Maison de terre rouge.

En faisant appel au numérique, l’artiste fait un distinguo entre les deux séries qui portent sur l’architecture à Ségou, par l’usage de la couleur rouge, pour « Maison de terre rouge » et la couleur bleue pour la série « Architecture royale ».

En mettant un accent sur les détails, da la série « Architecture royale » qui compte une vingtaine d’images, dont 8 sont exposées à Ségou, Amadou Keita a fait un travail d’une rare importance, sur les symboles du pouvoir dans l’architecture de Ségou. Il expose des images en relation avec le palais royal de Binton Mamary Coulibaly, notamment la porte intérieur du palais, la mosquée construite par Binton pour sa maman, la maison du fétiche royale… A côté de ce travail, sa série « Bogosso Blé » ou « Maison de terre rouge », rend hommage à l’architecture de Ségou, notamment à la couleur rouge de certains bâtiments, qui datent du 11e siècle.

« Par la traduction orale, nous avons appris que les pêcheurs du fleuve, animistes et artisans, ont initié cette pratique pour donner une particularité à des édifices importants et considérables de leur existence, notamment les résidences des hautes personnalités et les maisons de cultes. Par la suite, la coutume s’est rependue dans certains localités ou la matière locale, le « banco rouge », est disponible », a indiqué Amadou Keita, lors du vernissage de l’exposition. C’est à travers 6 photographies, d’une rare beauté qu’Amadou Keita, retrace l’histoire des maisons de terre rouge de Ségou.

« La traversée de Diafarabé », vue par Amadou Keita

A Diafarabé, chaque année, une traversée des animaux est organisée. En photographe soucieux de l’apport de l’élevage à l’économie malienne, Amadou Keita a décidé de plonger l’objectif de son appareil photographique dans l’univers des bergers peulhs qui conduisent souvent plus de 2000 têtes dans les pâturages. Un pan de ce travail de Amadou est actuellement exposé à Ségou, à travers 6 photographies en noir et blanc.

Il y expose également quelques œuvres représentatives de son travail intitulé « Nuit, marionnettes ». Dans cette série, à travers 5 photographies en noir et blanc, Amadou Keita expose tout son talent de photographe émérite. Dans une proche, dont il a seul le secret, il perce le mystère de la nuit noire pour nous faire voir des marionnettes qui nous rappellent des animaux aquatiques. « En Afrique, les marionnettes se sont pas que des figurines en morceau de bois. Ce sont des moyens de communication. Par cette approches, nos anciens invitaient à la préservation et à la protection des animaux aquatiques », nous a indiqué le photographe.

Et, comme dans un jeu de rôle, les jeunes photographes encadrés par Amadou keita, ont pratiquement tous travaillé sur le Ségou contemporain.

Les filets de pêches inactifs de Mohamed Coulibaly

Mohamed Coulibaly, jeune photographe de Ségou, préoccupé par le manque de poisson dans le fleuve Niger, a plongé son objectif dans l’environnement de la pêche, pour nous montrer à travers ce qu’il a appelé « inerte pêche », le désœuvrement des pêcheurs. Cela, est illustré par des filets inactifs ou qui servent à tout sauf à la pêche. A travers les 6 photos exposées, ce jeune photographe de Ségou lance un cri de cœur pour la préservation et la protection du fleuve Niger de toutes les formes de pollutions et pour l’observation stricte de la réglementation en matière de pêche.

Ségou, seule ville malienne à avoir des véhicules électriques dans le transport urbain

De leur côté, Oumarou Dembélé, jeune photographe de Ségou et Fatoumata Dembélé, jeune photographe de Bamako, ont travaillé sur les moyens de transport à Ségou.

Si Oumarou Dembélé, a mis à contribution le numérique pour des photos-montage bien reçus, pour dire que la charrette à traction animale et les pousse-pousse, ont encore une longue vie devant eux, Fatoumata Dembélé semble lancer une invitation à toutes les villes maliennes d’imiter la ville de Ségou reste la première ville malienne à avoir des véhicules électriques dans le transport urbain, afin de préserver notre environnement à l’aune des changements climatiques.

L’ « éducation pour tous en langues nationales africaines » de Fanta Diarra

Pour le devenir de Ségou, du Mali et de l’Afrique, la jeune photographe Fanta Diarra pense que l’éducation doit jouer un grand rôle. Son travail exposé à Ségou, fait la promotion d’ « une éducation pour tous où l’enseignement se fera en langues nationales africaines avec des manuels scolaires eux-mêmes écrits dans ces langues, en ce qui concerne des disciplines comme les mathématiques, sciences naturelles, sciences physiques et chimiques, histoire-géographie, philosophie, littérature, etc. ».

Pour le dire, elle a choisi d’exposer 6 images d’élèves qui brandissent des livres où l’on peut clairement lire la discipline et la classe. Par cette approche, elle s’interroge sur le devenir de l’éduction en Afrique, tant qu’on va continuer à transmettre le savoir dans des langues d’autrui.

Fanta Diarra est persuadée que pour amener les enfants à mieux s’imprégner de nos valeurs et des connaissances profondes qui ont fait la grandeur du berceau de l’humanité, qu’il faut passer à l’enseignement dans nos langues nationales. Selon, c’est en ce moment que l’Afrique sortira de sa torpeur, émergera et éblouira le reste du monde.

Assane Koné


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